Trafic interrompu sur un gazoduc Iran/Turquie après une explosion

Iran_turk_turkm_203mapLe trafic de gaz naturel en provenance d’Iran et à destination de la Turquie a été coupé lundi matin par l’explosion d’un gazoduc à treize kilomètres de la frontière, côté turc, dans le nord-est anatolien, a annoncé un responsable du ministère turc de l’Energie. Ce dernier a jugé « fort probable que l’incident soit du à un sabotage« .

« Il n’y a pour l’instant pas d’indice laissant penser à une attaque terroriste. Nous penchons plutôt sur la piste d’un accident« , a néanmoins indiqué le gouverneur local Metin Cetin, précisant qu’une enquête avait été lancée.

La déflagration qui n’a pas fait de victimes, a eu lieu peu après minuit dans la province d’Agri, à quelque 13 km de la frontière iranienne, selon un communiqué de la compagnie énergétique d’Etat Botas. L’explosion a provoqué un incendie qui, pour être maîtrisé, a nécessité que soit coupé l’approvisionnement en gaz, selon l’agence de presse turque Anatolia.

Selon la compagnie Botas, la clientèle ne sera pas affectée par cette rupture d’approvisionnement et les travaux de réparation du gazoduc auront lieu « dans les délais les plus brefs ».

Si aucune piste particulière n’est à privilégier à l’heure actuelle, on se doit tout de même de noter que les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), actifs dans cette région, ont perpétré dans le passé des actes de sabotage de gazoducs et d’oléoducs dans le cadre de leur conflit avec l’Etat turc.

Depuis décembre 2001 la Turquie importe du gaz iranien pour sa consommation intérieure via ce gazoduc qui relie la ville de Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran, à Ankara. Le gazoduc achemine quelque 29 millions de m3 de gaz par jour vers la Turquie. Cet accord d’approvisionnement avec l’Iran avait à l’époque été critiqué par les Etats-Unis.

A noter par ailleurs que l’Iran avait interrompu son approvisionnement de la Turquie pendant trois semaines en janvier. Téhéran avait justifié sa décision par des besoins en gaz accrus pour faire face à un hiver rigoureux et par le fait que le Turkménistan avait interrompu ses exportations de gaz à la République islamique.

Si les froids hivernaux peuvent difficilement être invoqués désormais, notons tout de même que lors d’une conférence samedi à Téhéran, un haut fonctionnaire iranien a déclaré que le gouvernement iranien avait l’intention de relever les tarifs du gaz pour forcer les consommateurs à l’économiser et dégager une partie de la production pour l’exportation. Selon ce responsable, « la décision de relever les tarifs sera annoncée cet été ou un peu après».

Selon ce haut fonctionnaire, le gaz, dont l’Iran possède la deuxième réserve mondiale, est «vendu aux consommateurs (particuliers et aux entreprises) à un prix moyen de 2 centimes de dollar le mètre cube, alors qu’il est vendu en moyenne à un prix de 30 centimes de dollar dans les pays ­avoisinants».

La différence entre ces deux prix représente «une subvention aux consommateurs par le gouvernement d’environ 40 milliards de dollars par an», a-t-il ajouté.

Téhéran envisage aussi de faire passer le prix du gaz pour l’industrie à un tarif minimum de 15 centimes de dollars le mètre cube, selon lui.

Sources : JDD, AFP, Reuters, Le Figaro

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Un commentaire

  1. Bonjour,
    j’aime assez vos articles. Je souhaiterai vous contacter justement par rapport cela.
    Cordialement,
    Elie Cohen

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