Gisement de fer de Bélinga : accord final Chine/Gabon

GabonbelingaLe Gabon et le consortium chinois Compagnie minière de Bélinga (Comibel) ont signé ce week-end l’accord final concernant l’exploitation de l’important gisement de fer de Bélinga, dans le nord-est du pays.

Cette convention met un terme à deux années d’âpres négociations, l’enjeu étant de taille : le projet Bélinga, une des dernières grandes réserves de fer non exploitées au monde, prévoit non seulement une mine mais aussi un complexe industriel de traitement sur le site, un barrage hydroélectrique, un réseau de chemin de fer de 250 km environ ainsi qu’un port en eaux profondes à Santa-Clara, au nord de Libreville. Le montant total de l’investissement est estimé à 2.000 milliards de francs CFA (3 milliards d’euros).

Si la convention entre la Chine et le Gabon n’a pas encore été rendue publique à l’heure actuelle, des sources « proches du dossier » affirment qu’elle devrait aplanir tous les différends entre les acteurs.

Une convention avait déjà été signée entre la Comibel et le Gabon le 6 décembre 2007, mais elle contenait de nombreux points de désaccord. Parallèlement de nombreuses voix de la société civile s’étaient insurgées contre cet accord jugé trop favorable à la partie chinoise.

Le nouveau contrat devrait prévoir une exonération d’impôts et de taxes de la Comibel pendant les 25 prochaines années avec toutefois des clauses permettant à l’Etat d’imposer la compagnie sous certaines conditions (augmentation substantielle du prix du fer ou dépassement des quantités de minerai extrait post-amortissement).

La surface exploitable par les Chinois aurait été considérablement réduite, passant de 7.000 km2 à 650-700 km2.

La Comibel devra également signer des concessions distinctes en cas de découverte d’autres minerais sur le site. Elle pourra exploiter le bois des zones forestières traversées mais sera dans ce cas assujettie aux impôts en vigueur dans ce secteur.

La Comibel « devra employer un maximum de main d’oeuvre gabonaise, conformément aux dispositions du code du travail« , selon un texte diffusé par la présidence gabonaise. L’emploi de travailleurs gabonais était un des principaux points d’achoppement entre les deux parties, les Chinois voulant faire baisser la proportion de Gabonais sur les chantiers en-dessous de 75%.

Au final, aucun pourcentage ne devrait être fixé, mais des inspecteurs du travail devraient surveiller les chantiers pour vérifier qu’une proportion non négligeable de main d’oeuvre locale soit employée.

La Comibel devra également financer une étude d’impact environnemental réalisée par une société indépendante. L’expertise devrait « vraisemblablement être fait par des Finlandais et des Suisses et non plus par une société chinoise« .

La Comibel s’engage aussi à respecter les normes internationales quant à la sécurité et l’environnement, « sous réserve d’une validation des ouvrages concernés par la partie gabonaise« , précise le communiqué.

L’ampleur des dégâts environnementaux, que pourrait provoquer la mise en