Les cours du café, du sucre et du cacao ont nettement chuté cette semaine en raison de la remontée du dollar.
La situation a en effet a incité nombre de fonds d’investissement à se défaire de leurs placements en matières premières.
Ces derniers avaient investi en masse sur ces marchés au premier trimestre, en vue de se couvrir contre l’inflation et de se prémunir contre la dépréciation du dollar.
Vendredi, le billet vert est revenu à 1,5361 dollar contre un euro, son meilleur niveau face à la devise européenne depuis fin mars.
Les matières premières alimentaires ont également souffert de l’effet de contagion face au relatif repli des cours du pétrole et des métaux de base.
Les cours du cacao ont perdu 7% à Londres et plus de 20% à New York, sapés par la baisse du dollar, qui a entraîné le départ du marché de fonds spéculatifs. Ce mouvement mettait un terme à une progression amorcée fin mars à la faveur de craintes sur la qualité des récoltes en Côte d’Ivoire. Les cours s’écartent ainsi davantage de leurs récents sommets.
Le 14 mars, les cours s’étaient envolés jusqu’à 1.525 livres la tonne à Londres, un nouveau plus haut depuis 23 ans, tandis qu’à New York, ils avaient atteint le même jour 2.971 dollars, un prix inédit depuis 28 ans.
Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1.386 livres sterling vendredi vers 14H30 GMT, contre 1.492 livres la semaine précédente à la même heure. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en juillet valait 2.130 dollars la tonne contre 2.773 dollars vendredi dernier.
La vigilance est tout de fois de mise. Il y a encore quelques jours, le marché s’inquiétait des effets indirects de la hausse des denrées alimentaires sur les récoltes en Côte d’Ivoire.
Selon Sona Ebai, patron de la Cocoa Producer’s Alliance (Copal), interrogé par la revue spécialisée Public Ledger, la crise alimentaire est une menace pour les récoltes de cacao, car elle risque de générer des troubles sociaux.
Les cours du café ont également été impactés par le retrait des fonds spéculatifs. Ils avaient déjà pâti la semaine dernière de spéculations sur des bonnes récoltes au Brésil.
Les cours s’écartent ainsi de leurs récents records, grimpant jusqu’à 2.815 dollars la tonne le 6 mars à Londres, et 171,90 cents la livre le 29 février, à New York, des prix plus touchés depuis plus de dix ans.
Sur le Liffe, le robusta pour livraison en juillet valait 2.130 dollars la tonne vendredi vers 14H30 GMT, contre 2.229 dollars une semaine plus tôt à la même heure. Sur le NYBoT américain, l’arabica pour le contrat de juillet valait 129 cents la livre, contre 130,25 cents vendredi dernier.
Les cours du sucre ont perdu 7,5% à Londres et 6% à New York, éprouvés eux aussi par la remontée du dollar et le retrait des spéculateurs. La semaine précédente, les cours avaient déjà entamé un mouvement de baisse, plombés par des attentes de récoltes abondantes dans la région centre-sud du Brésil.
La baisse des prix du pétrole, qui se sont repliés au cours de la semaine après avoir frôlé les 120 dollars lundi, a également pesé sur le marché du sucre.
Pour rappel, les prix du sucre avaient atteint début mars 400 livres la tonne à Londres, un plus haut depuis quinze mois, et 15,07 cents la livre à New York, poussés par une arrivée massive d’achats spéculatifs vers les matières premières.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 327 livres vendredi vers 14H30 GMT, contre 346 livres sept jours plus tôt. Sur le NYBoT américain, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 11,37 cents la livre, contre 12,29 cents vendredi dernier.