La danse des grandes monnaies

Montagnes_russes La position de nombreux hommes politiques français et européens quant à l’euro fort face au dollar fait déjà désordre depuis quelques mois. Mais il faut aussi reconnaître que de nombreuses attentions se tourner désormais aussi vers d’autres monnaies ou même d’autres politiques monétaires. Selon le porte-parole de l’Elysée, David Martinon, le temps est maintenant venu de s’intéresser à « la question des monnaies artificiellement sous-évaluées« , avec la cas par exemple du yuan chinois. Mais il semble que désormais certains partenaires de la France voient aussi cela d’un oeil quelque peu inquiet. 

M. Juncker, le président de l’Eurogroupe, attirait ainsi il y a une semaine l’attention des politiques dans un ordre hiérarchique bien précis: yuan, dollar et yen. En effet, la préoccupation première vis-à-vis du yuan vient du fait que l’Union Européenne a enregistré dans ses échanges avec la Chine un solde négatif de 128 milliards d’euros tandis qu’avec les Etats-Unis, il s’agit non pas d’un solde négatif mais d’un excédent commercial. Même le Président de la Banque Centrale Européenne, Jean-Claude Trichet, reconnaît que la Chine doit laisser sa monnaie s’apprécier davantage. 

Il en va de même pour la Ministre de l’Economie et des Finances Christine Lagarde aujourd’hui. Elle estime ainsi qu’il faut certes étudier le niveau de l’euro face au dollar, mais aussi par rapport aux monnaies chinoises et japonaises. L’action conjointe de ces trois monnaies risque de pénaliser les économies européennes, principalement lorsque le yen et le yuan sont en décalage complet avec la vivacité des économies nationales. 

Côté chinois, et malgré la réforme du taux de change d’il y a plus de deux ans (juillet 2005), les exportateurs affirment que la réévaluation du yuan est toujours d’actualité et est source de complications permanentes. Certes les exportations se portent bien mais à cause de la réévaluation, les profits sont moindres, et ce ne sont pas les réductions coûts et les efforts d’innovations techniques qui permettent, selon eux, de rétablir la situation.

Pour ce qui est de l’euro, du dollar et du yen, il est à noter que la monnaie unique était ce lundi toujours en hausse face au billet vert, tandis que le yen baissait face à cette dernière et à la monnaie unique européenne.

Finalement, de nombreuses questions vont être posées et peut-être des premiers élements de réponses abordés lors de la future réunion du G7 vendredi prochain à Washington. Mais il reste aussi à attendre les résultats des réunions annuelles du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale. Ces réunions permettront au moins de faire le point autant sur les effets de la crise américaine mais aussi certainement sur les tensions des taux de change. De réelles solutions ou positions communes sont-elles pourtant à attendre?

Source: Reuters, Le Figaro

(4 commentaires)

  1. Et encore ces blagues ….
    L’euro fort c’est bon pour le porte-monnaie !! C’est pas bon pour la bourse.
    C’est bon pour les industriels qui importent des matieres premieres, pas bon pour ceux qui fabriquent tous ces appareils trop sophistiqués et en panne (comme les voitures). Donc c’est bon pour retrouver des voitures et autres trucs simples qui marchent et qui durent.
    TOUS CEUX qui sont pour un euro fort sont contre le français moyen et pour les financiers. Financiers qui font payer un argent qui n’existe pas avec du vrai. D’ailleurs une question a deux sous dont je n’ai trouvé la réponse nulle part: OU VONT LES 4% D’INTERET QUE MEME LES BANQUIERS PAYENT A LA BCE?
    Aux etats-unis on le sait, dans les poches des banquiers qui sont actionnaires de la FED. Et oui les banquiers US gagnent des $ en se pretant de l’argent à EUX-MEME !!! Et en EUROPE c’est pareil ???
    Vive l’euro fort.

  2. Projetons nous.
    Le « subprime mess » n’est pas fini. La probabilité pour que la FED baisse à nouveau son taux de refinancement est élevée (>2 chances/3 ?). Elle le fera sans prévenir et de façon brutale (au moins 50 points de base) pour éviter les effets d’attente et leur prolongation (si je sais que les taux vont baisser le moins prochain j’attends pour m’endetter).
    Si ce scénario est plausible, alors pensons à l’euro. Il va refaire un bond inattendu à la hausse. Alors, la BCE, en chemise, devra suivre la FED à la baisse, comme elle l’a toujours fait, sans jamais vouloir l’avouer.
    Comble de la frustration pour le Banquier Central, ces sacrés Gaulois, qui avaient braillé pour obtenir une baisse des taux, feront encore bombance.

  3. « Pour ou contre l’Euro fort? » revient a poser la question : « Pour les importateurs, ou pour les exportateurs? ».
    En ce moment, l’Euro fort permet de maintenir l’inflation basse en rendant les produits importés bon marché. C’est bon pour le consommateur européen.
    Quant à blamer la mauvaise tenue des exportations francaises sur l’Euro fort, c’est un peu facile. Ca empeche également de se poser les questions fondamentales sur la compétitivité des entreprises en France. L’Allemagne exporte en Euro, et s’en sort plus que bien !

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