Immobilier : quand Marc Touati s’adresse au sénat

Marc_touati Le mercredi 4 octobre 2006, au sénat, séance présidée par Jean Arthuis. « Economie – Situation de l’économie française – Audition de MM. Marc Touati, directeur des études économiques de Natexis Banques Populaires, et Nicolas Sobczak, directeur exécutif du service de la recherche économique de Goldman Sachs. »

Au cours d’une première séance tenue dans la matinée, la commission a tout d’abord procédé à l’audition de MM. Marc Touati (…) sur la situation conjoncturelle de l’économie française. Source : site du Sénat

J. Arthuis « a indiqué que le gouvernement prévoyait une croissance du PIB de 2,25 % en 2006, contre 2,3 % pour le consensus des conjoncturistes, tout comme Goldman Sachs et Natexis Banques Populaires. Il a ajouté que la croissance du PIB en 2007 serait de 2 % selon le consensus des conjoncturistes, contre 2,25 % selon le gouvernement ».

« Il a précisé que les prévisions pour 2007 de MM. Nicolas Sobczak et Marc Touati étaient respectivement au-dessus et en dessous du consensus, puisqu’elles étaient respectivement de 2,3 % et de 1,8 %. Il a souligné qu’il s’agissait, dans le cas de M. Marc Touati, de la prévision la plus faible de tous les conjoncturistes, alors que celle de M. Nicolas Sobczak était quasiment la plus élevée, le seul organisme à avoir une prévision supérieure ou égale étant JP Morgan, avec une prévision de croissance de 2,5 %. »

« M. Marc Touati a affirmé que si l’économie mondiale croissait à un taux de l’ordre de 3 % par an en moyenne, il prévoyait une forte croissance mondiale en 2006 et en 2007, de respectivement 5 % et 4,2 %. Il a estimé que cette forte croissance de l’économie mondiale permettrait à l’économie de la zone euro de croître de 2,5 % en 2006 et 1,8 % en 2007. Il a souligné l’importance des aléas, s’interrogeant en particulier sur les conséquences que pourraient avoir, en 2007, une diminution du taux d’épargne des ménages, ou une diminution brutale des prix de l’immobilier. Il a considéré qu’en sens inverse, le prix d’équilibre du baril de Brent étant compris entre 50 et 60 dollars, l’évolution du prix du pétrole constituait un « aléa positif », alors que le gouvernement et lui-même prévoyaient un prix du baril de Brent de respectivement 70 dollars et 61 dollars en 2007. Il a souligné, à cet égard, que les économies contemporaines étaient bien moins dépendantes de l’évolution du prix du pétrole qu’il y avait une ou deux décennies, du fait d’une moindre intensité énergétique, de la diminution de la part des industries manufacturières dans le PIB, et de la relative déconnexion de l’inflation et des fluctuations du prix du pétrole. Il a considéré que la faiblesse de l’inflation dans les pays européens, conséquence d’une concurrence nationale et internationale accrue, n’était d’ailleurs pas sans susciter certains problèmes, la recherche de gains de productivité qui en découlait rendant la croissance moins «riche en emplois». »

« M. Marc Touati a considéré que, du fait de l’augmentation de l’endettement brut des ménages, et de la diminution de leur épargne brute, la consommation ne pourrait être durablement maintenue en l’absence de reprise de l’emploi. Il a jugé qu’il existait une «bulle immobilière» en France, et estimé que les prix commenceraient à baisser dès 2007. »

« M. Nicolas Sobczak a souligné que le marché immobilier était très sensible aux taux d’intérêt, et qu’il ne devrait pas non plus se produire de krach l’année prochaine, aucune augmentation de ceux-ci n’étant prévue en 2007. »

Source : site du Sénat

(4 commentaires)

  1. Très interessant,
    (J’aime beaucoup la partie sur le traitement des chiffres du chomage)
    à noter que le sénat s’est égalemnt interessé à l’évolution de l’immobillier en france en 2005:
    http://www.senat.fr/rap/r05-006/r05-00610.html#toc18
    et évoquait plusieurs sénarios possible, vu les circonstances le 2° s’impose, je cite :
    « Exane BNP Paribas évoque trois scénarios assortis d’une probabilité de réalisation :
    – un scénario d’atterrissage en douceur (0 à + 5 % par an) dont la probabilité de réalisation est estimée à 40 % ;
    – un scénario d’atterrissage brutal (- 10 à – 40 % sur deux ans), du fait d’une hausse du chômage ou des taux d’intérêt, dont la probabilité est estimée à 20 % ;
    – un scénario de poursuite de la hausse des prix, encouragée par des taux d’intérêt bas ou des mesures législatives sur l’offre de crédit, dont la probabilité est estimée à 40 %. Ce scénario augmente la probabilité d’atterrissage brutal après 2007 »

  2. super ! encore des gens qui savent de quoi demain sera fait ! merci, au fait demain je dois faire quoi ?

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