A380 : Airbus doit prendre de la distance

A380takeoff_dsc_0100Alors que le PDG d’Airbus, Christian Streiff, pourrait rendre vendredi les conclusions de son audit à EADS, censé faire la lumière sur l’avancement des différents programmes, les retards de l’A380, leur impact financier et les mesures nécessaires pour remettre en piste l’avionneur, une étude des autorités de l’aviation civile américaine et européenne sur les turbulences dans le sillage de l’A380 conclut à la majoration nécessaire des distances avec les autres avions à l’atterrissage et au décollage du géant des airs.

Hasard de calendrier ? Franchement , vous y croyez ?… le combat Airbus/Boeing ne fait que reprendre de plus belle, alors que le constructeur européen fait l’objet de moult turbulences.

Mais vendredi pourrait voir l’annonce d’un plan certes industriel mais également social, le co-président d’EADS, Louis Gallois, ayant annoncé aux syndicats « le projet d’un vaste programme d’économies et de réorganisation d’Airbus ».

I

(20 commentaires)

  1. « Selon la CGT, les salariés intérimaires et ceux des entreprises sous-traitantes pourraient en premier faire les frais d’une telle politique. »
    En fait, les contrats au forfaits pluriannuels ne seront pas touchés. En revanche, pour ceux dits en STMO (Asssistance Technique), sur lesquels les sous-traitants réalisent des bénéfices – alors que pour les contrats au forfait, c’est virtuellement impossible, l’inquiétude est grande.
    Les sous-traitants n’attendent pas les bras croisés. Il se pourrait bien que l’actualité EADS fasse de biens vilains remous dans les prochains mois.

  2. Est-ce que c’est bien suite au non-respect de la distance que l’Airbus s’était écrasé à New York fin 2001 ?
    Je bossais chez Hispano-Suiza à l’époque, le fournisseur des inverseurs de poussée, pas la joie.

  3. Bonjour, Dadounet ,
    question très intéressante
    Je regarde et vous tiens au courant.

  4. @Panama
    cf. manifestations des sous-traitants devant les locaux d’Airbus déjà l’année dernière.
    ca me rappelle ce qui se passe chez PSA 🙁

  5. « Mardi 26 septembre, à Toulouse, Louis Gallois, coprésident d’EADS, et Christian Streiff ont confirmé le gel des embauches annoncé fin août et évoqué la mise en place « d’un plan de compétitivité » pour faire face à la faiblesse du dollar.
    Le niveau le plus souvent évoqué de ces réductions de coûts oscille entre 1,5 à 2 milliards d’euros par an. A titre de comparaison, le plan »route 06″ lancé en 2003 visait à atteindre 1,5 milliard d’euros par an au bout de trois ans.
    La réorganisation industrielle de M. Streiff, appelée « power 08″ devrait commencer à porter ses fruits dans deux ans. Huit mesures ont été retenues : développer plus vite un avion, améliorer les achats, maximiser la trésorerie, restructurer l’organisation industrielle, réduire les coûts des fonctions indirectes, enrichir les fonctions centrales, optimiser les lignes d’assemblages et raviver les performances de l’outil de production.
    L’un des objectifs est de ramener de huit à six ans la conception et le développement d’un modèle, ce qui engendrerait une économie de 2 milliards d’euros par année gagnée. Cela nécessite la généralisation de la conception virtuelle, permettant de réaliser totalement par ordinateur un avion, comme le font Boeing pour son 787 et Dassault pour son 7X.
    Pour améliorer la productivité, les flux entre les sites seront revus pour réduire les incohérences. Les compétences de chaque usine seront redéfinies. Une réflexion devrait être engagée sur l’avenir des dix-sept implantations d’Airbus en Europe (France, Allemagne, Espagne et Grande Bretagne). Les analystes de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs estiment qu’Airbus pourrait vendre sept sites.
    Le plan d’économie visera les fournisseurs. Ceux-ci seront incités à délocaliser une partie de leur production et seront plus intégrés aux projets à l’instar des sous traitants automobiles. D’autres partenaires, notamment chinois, russes et indiens pourraient être associés aux programmes.
    Concernant l’emploi, un rééquilibrage va être engagé entre les sites administratifs et industriels. Ce plan sera présenté lundi 2 octobre aux cadres d’Airbus avant la tenue mercredi d’un comité central d’entreprise à Toulouse. »

  6. —-Les sous-traitants de la région de Toulouse redoutent le pire —- (Le Figaro.fr/29 septembre)
    Les entreprises qui travaillent pour Airbus seront les premières touchées par le plan de redressement.
    TOULOUSE vit dans une sourde angoisse. Après s’être laissée bercer par les communiqués à la gloire de l’appareil qui devait être le plus gros, le plus économe, mais aussi et surtout le plus acheté, la capitale européenne de l’aéronautique constate amèrement que l’A 380 a sans doute été le plus mal préparé de tous les avions lancés depuis la Caravelle. Les plus pessimistes redoutent l’annonce d’un nouveau plan d’économies portant sur 2 milliards d’euros par an pendant cinq ans. Et tous estiment que la nouvelle stratégie industrielle se traduira par une contraction drastique des coûts de fabrication.
    Les Toulousains ne craignent pas les coupes claires au sein de l’entreprise Airbus elle-même qui emploie 13 000 salariés. Car chacun sait depuis le plan d’économies « route 06 », lancé en 2001, que « les efforts » sont d’abord demandés aux sous-traitants, tous rangs confondus.
    L’Insee estime qu’environ 60 000 personnes travaillent pour la sous-traitance aéronautique. Malgré les ventes de l’A 320 et malgré l’élan promis par l’A 380, ce chiffre est stable depuis cinq ans.
    Le maire de Toulouse et Douste-Blazy attentifsC’est dans la galaxie de ces « entreprises partenaires » qu’EADS entend réaliser ses compressions de coûts. « En permettant à l’avionneur de ne pas toucher à ses actifs, nous sommes les fusibles qui permettent à EADS de sauver sa santé boursière », soupire le patron d’une entreprise de mécanique qui se dit « étouffé méthodiquement au fil des plans qui se succèdent ». « Leur étreinte est très rationnelle, juste assez lâche pour nous permettre de survivre, mais assez rigide pour nous interdire tout développement auprès d’autres clients », poursuit-il en regrettant « d’avoir consenti des efforts au regard d’un projet collectif, et de devenir aujourd’hui victime d’une stratégie financière qui ne nous concerne plus ».
    Dans l’univers de la sous-traitance, omerta et anonymat sont de règle. Les bavards craignent des mesures de rétorsion. « EADS a réussi la prouesse de nous maintenir sous son boisseau, tout en se dégageant de l’exclusivité qui le liait à nous », confie un professionnel.
    Entre les brevets tombés dans le domaine public, ceux qui ont été rachetés par l’avionneur, et les modifications que d’autres entreprises peuvent apporter à des techniques maintenant acquises, « rien n’empêche désormais EADS à faire fabriquer ailleurs qu’en France plus de 30 % de l’appareil. Il ne faut pas oublier que le seuil de rentabilité était fixé à 250 appareils vendus. Et nous en restons à 159 depuis deux ans », analyse un chef d’entreprise, qui estime que « le vrai sujet de préoccupation concerne moins les errements techniques que l’avenir commercial de l’appareil ».
    Signe de la gravité de la situation, Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et Philippe Douste-Blazy, président de l’agglomération, ont fait savoir que, « si EADS devait prendre des mesures de nature à engager l’avenir économique, il serait mal venu que les élus, qui ont toujours soutenu l’entreprise, soient informés par la presse ».

  7. Effectivement inquiétude grandissante à Toulouse, où l’on parle de suppression de 19 000 emplois.
    Sachant qu’une très importante partie de la population est liée à Airbus au niveau emploi (salariés ET sous-traitants), l’economie de la région a du souci à se faire
    Airbus : 1er employeur Midi-Pyrénées devant Pierre Fabre

  8. Pour rappel :
    « On estime à environ 40 000 le nombre de salariés qui, en Haute-Garonne, travaillent plus ou moins directement pour le secteur aéronautique. Le site d

  9. « Dans l’univers de la sous-traitance, omerta et anonymat sont de règle. Les bavards craignent des mesures de rétorsion. « EADS a réussi la prouesse de nous maintenir sous son boisseau, tout en se dégageant de l’exclusivité qui le liait à nous », confie un professionnel. » … il semble que ceci résume tout à fait bien le contexte …

  10. Alors que l’A380 a été concu pour tenir compte de contraintes environnementales , il semble que Boeing ait depuis quelques jours « abaisser » les normes … son principal concurrent, Airbus, s’ayant echiné , lui, à les respecter avec les couts induits .. et impacts très forts sur fournisseurs.
    cf.
    « Cette année, dans le cadre du Cluster aeronautique Rhône Alpes, l’OSST organise le 13 avril une conférence-débat avec Claude Henri Hereus, Vice-Président de Airbus Industrie. Les solutions innovantes adoptées par l

  11. pour les turbulences de sillage ça me semble plus raisonnable pour l’A380 dont l’etudes de la FAA , JAA , EASA ..l’oaci avait émis des recommandations très sévère
    le 15 novemebre 2005 cela pouvais conduire l’A380 une faillite commercialement ..l’oaci doit reunir a nouveau avec les autorités de l’aviations mi-novembre 2006
    pour avoir les recommendations définitve

  12. merci Dadounet de la précision : le sens est totalement différent
    Et merci bcp à dallau de sa contribution.

  13. je suis convaincue que l’A380 ne sera pas une reussite commercial pour airbus .il vont peut-être en vendre que 200 ou 300 exemplaire sur 10 ans ..l’A380 est un avion de niche ..comment les aeroports vont t-il faire pour géré l’A380 vu qu’il provoque des turbulence de sillage

  14. ahem, désolé de débarouler en ignare, mais l’un de vous pourrait-il me dire à combien est estimé le manque à gagner pour Airbus, s’il vous plaît?

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