Inde : la croissance de la production industrielle ralentit

Indiaeconomygrowth71Désolée pour ceux qui comptaient sur les pays émergents tels que l’Inde et la Chine pour relancer l’économie en Europe et aux Etats-Unis : la croissance de la production industrielle en Inde a une nouvelle fois ralenti en janvier. Raisons principales d’une telle situation : des taux d’intérêt élevés qui compriment la consommation.

Des statistiques publiées mardi montrent en effet qu’une fois de plus, la troisième économie d’Asie décélère. Va -t-elle emporter d’autres pays dans son sillage ? That’s the question …

ux Le taux de croissance de la production industrielle n’a progressé que de +5,3% sur un an, contre +11,6% en janvier 2007 en glissement annuel. Des analystes s’attendaient à un ralentissement, mais à un taux tournant autour de 8% sur un an. Si l’on peut observer un sursaut en octobre 2007, celui-ci n’est dû qu’à une poussée de la consommation des ménages lors de la célébration des fêtes hindoues et musulmanes.

Cette contre-performance globale n’est pas seulement due à une baisse de régime de la production manufacturière, qui représente 75% de la production industrielle, mais aussi des secteurs miniers et de l’électricité.

L’Inde a connu neuf hausses de taux d’intérêt depuis 2004, lesquels avaient pour but de maintenir l’inflation. Mais ces mesures ont fini par peser sur la consommation des ménages et sur la production industrielle.

Certains analystes n’hésitent pas à affirmer que si la baisse de régime observée dans l’industrie se poursuit à ce rythme, les perspectives de croissance annuelle de l’économie indienne pourraient être dûment impactées.

Pour rappel, l’industrie représente environ 28% du produit intérieur brut de l’Inde contre environ 55% pour les services. L’agriculture, qui fait vivre 60% des 1,1 milliard d’Indiens, compte encore pour 18% du PIB.

L’économie indienne devrait afficher globalement un taux de croissance de 8,7-8,8% pour son exercice 2007-2008, en ralentissement par rapport au 9,6% constaté en 2006-2007. Principaux facteurs associés : la hausse continue de la roupie, des taux d’intérêts élevés, la flambée des matières premières et la baisse de la consommation. Les secteurs agricole et industriel, en particulier, devraient voir leurs croissances ralentir.

Fait nouveau : la hausse de la roupie et les risques de récession aux Etats-Unis menacent désormais la rentabilité exceptionnelle des SSII indiennes. Surfant sur la vague des délocalisations des grands groupes américains et britanniques, elles se sont certes imposées comme les acteurs les plus profitables du secteur ces dernières années.

Si les SSII indiennes ont dégagé juqu’à maintenant des marges de 20 à 25 %, deux à trois fois supérieures à celles des meilleures sociétés occidentales, leur taux de croissances avoisinant la valeur record de 40 % par an, cette rentabilité pourrait être rapidement remise en cause.

En un an, la roupie s’est appréciée de près de 11 % par rapport au dollar, alors même que les sociétés de services indiennes réalisent la majeure partie de leur chiffre d’affaires aux Etats-Unis. L’inflation salariale reste forte (environ 15 % par an) alors les risques de récession du marché américain pourraient peser sur la croissance. Signe des temps, en début d’année, Tata Consulting Services a réduit la part variable du salaire de ses 108.000 employés. Raison invoquée : la société n’a pas atteint ses objectifs de rentabilité.

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