EDF/Iberdrola : Zapatero demande à Sarkozy d’attendre la formation du gouvernement

IberdrolagalanOù l’on pourrait reparler d’éventuels aspects positifs de l’interventionnisme de l’Etat ….

Selon le journal El Mundo, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a demandé au président français Nicolas Sarkozy que le groupe français EDF attende la formation de son prochain gouvernement avant de lancer une opération en Espagne.

Pour rappel, le groupe énergétique contrôlé par l’Etat français, a reconnu en février dernier avoir eu des « discussions préliminaires » avec le groupe de BTP espagnol ACS pour entrer dans le capital du groupe d’électricité espagnol Iberdrola.

i- Zapatero demande à Sarkozy d’attendre

« Le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero a transmis au président français Nicolas Sarkozy qu’il ne voulait pas de mouvement d’EDF sur le marché énergétique espagnol au moins jusqu’à ce que soit formé le nouvel exécutif », affirme El Mundo, citant des sources gouvernementales. La présidence du gouvernement espagnol n’a pas immédiatement commenté cette information.

La victoire des socialistes espagnols aux législatives de dimanche a assuré M. Zapatero d’effectuer un second mandat. Il devrait former son nouveau gouvernement lors de la seconde moitié d’avril, après avoir été officiellement investi dans ses fonctions par le Congrès des députés.

– Zapatero non hostile à l’opération EDF/Iberdrola

Si EDF a reconnu en février avoir eu des « discussions préliminaires » avec ACS en vue d’entrer au capital d’Iberdrola, tout en répétant qu’il souhaitait une opération amicale. Iberdrola a quant à lui d’ores et déjà annoncé son hostilité à cette éventuelle opération. « Il est clair qu’EDF n’est pas le bienvenu, ni du point de vue politique, ni social, syndical, territorial ou actionnarial« , avait lancé en février Ignacio Sanchez Galan, PDG du groupe espagnol.

Selon El Mundo, M. Zapatero n’est pas hostile à une entrée d’EDF en Espagne, mais dans le cadre d’un schéma clairement établi qui permette l’émergence d’au moins un champion national espagnol. Iberdrola, qui a beaucoup augmenté sa taille et s’est largement internationalisé, est notamment devenu un des leaders mondiaux des énergies renouvelables.

Le 7 mars dernier, José Luis Rodriguez Zapatero, avait d’ores et déjà estimé que le groupe énergétique français EDF lancerait une opération visant à s’installer sur le marché espagnol dans les prochains mois, dans un entretien au journal El Pais.
Interrogé sur ses conversations avec le président français Nicolas Sarkozy sur l’intérêt que porte le groupe français au marché espagnol, M. Zapatero avait répondu: « je crois que nous l’aurons (l’opération d’EDF) sur la table dans les prochains mois« . Ajoutant par la suite : « ou à partir du 10 » mars, au lendemain des élections législatives espagnoles.

Différents scenarii possibles

Le « plan A » espagnol serait de faire fusionner le groupe gazier espagnol Gas Natural et Iberdrola, laissant à EDF un autre électricien espagnol, Union Fenosa, ou bien des actifs d’Iberdrola, si l’on en croit El Mundo.

Selon un article du Financial Times datant de fin janvier, EDF et ACS envisageraient de découper Iberdrola. Pour rappel, ACS détient actuellement 13 % d’Iberdrola et 45 % du troisième électricien espagnol, Union Fenosa.

Selon le quotidien britannique, ACS récupèrerait les activités dans les énergies renouvelables, regroupées au sein de la filiale cotée Iberdrola Renovables, ainsi que certaines centrales hydroélectriques espagnoles. EDF, de son côté, hériterait du reste des activités espagnoles, soit 5 % à 10 % du marché local, et de Scottish Power, la compagnie britannique achetée récemment par Iberdrola.

– Iberdrola tente de contrer EDF

Le président d’Iberdrola, Ignacio Galan, chercherait à faire équipe avec des investisseurs espagnols pour bloquer une éventuelle offre d’achat que formuleraient ensemble EDF et ACS, affirmait quant à lui début février le journal espagnol Cinco Dias.

Iberdrola négocie actuellement l’acquisition du fabricant de panneaux solaires Solaria ainsi qu’une prise de participation de 5% des propriétaires de Solaria dans son capital, précise le journal.

Galan négocie aussi avec le groupe de construction Nozar en vue d’une prise de participation, ajoute Cinco Dias, citant des sources proches du dossier.

Ce projet, selon le journal, fait partie d’un plan de défense pour lequel Iberdrola s’est adjoint le conseil de Morgan Stanley. La compagnie espagnole d’électricité cherche une dizaine d’investisseurs qui acquerraient ensemble suffisamment de droits de vote pour bloquer une possible OPA.

Sources : AFP, enerzine.com, Les Echos.fr

A lire également :

Iberdrola Renovables : vent contraire pour l’introduction en bourse

. Portugal/Espagne : vers la création d’un marché du gaz

Algérie/Espagne : gazoduc Medgaz opérationnel mi-2009