Arcelor Mittal : segmentation de l’activité inox

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 Arcelor Mittal abandonne. Après avoir désespérément cherché un partenariat susceptible de réduire les coûts de ses activités d’acier inoxydable, le groupe sidérurgique serait proche de scinder ce segment.

Le leader mondial de la production d’acier a ainsi déclaré mercredi que sa division inox pourrait être cotée séparément d’ici 6 à 18 mois, en fonction des délais d’approbation des autorités de régulation.

La nouvelle entité qui pourrait voir le jour ne serait pas réduite à une structure virtuelle uniquement destinée à séparer les cotations. Présente à la fois en Europe et au Brésil, elle devrait pouvoir décider en toute autonomie de sa stratégie de croissance.

Une annonce qui intervient alors qu’ArcelorMittal publie parallèlement des résultats en nette régression, imputant la sévère baisse de ces bénéfices au ralentissement de la demande chinoise.

Le directeur financier d’Arcelor Mittal, Aditya Mittal, a reconnu pour sa part que les activités d’acier inoxydable avaient « besoin d’être consolidées, en premier lieu en raison des problèmes de surcapacités en Europe ».

Les analystes valorisent la division d’acier inoxydable du groupe dans une fourchette comprise entre 3,5 et 4 milliards de dollars. Un prix réduisant la liste des candidats potentiels à deux seuls acheteurs en Europe.

En juillet 2009, le Financial Times avait rapporté que le numéro un mondial de la sidérurgie envisageait de scinder au sein d’une coentreprise ses activités d’acier inoxydable, valorisées autour de trois milliards de dollars (2,1 milliards d’euros) à l’époque.

Le quotidien précisait alors que le groupe, cherchant à réduire son endettement, étudiait différentes possibilités pour ces activités, n’envisage pas toutefois de les céder totalement.

A la même période, ThyssenKrupp avait déclaré qu’il n’était pas intéressé par une fusion et qu’il préférait développer seul ses activités d’inox. Laissant ainsi la place libre à l’espagnol Acerinox  et le finlandais Outokumpu.

Mais l’affaire est loin d’être conclue : la valeur de la division inox d’Arcelor Mittal est proche de celle d’Acerinox et ses principaux actionnaires pourraient se montrer difficiles à convaincre. L’Etat finlandais, propriétaire à 30,85% d’Outokumpu pourrait quant à lui être tenté de mettre un frein à toute opération de ce type.

Reste également que les autorités de la concurrence devraient avoir leur mot à dire, un projet de rapprochement intra-européen n’étant pas forcément pour leur plaire.

Un contexte semé d’embuches qui pourrait constituer une aubaine pour le sud-coréen Posco ou à un conglomérat chinois.

Sources : Reuters, AFP