Qatar dans les banlieues françaises : le loup dans la bergerie ?

Certes les habitants des banlieues sont loin d’être tous des agneaux et la Qatar n’est pas un loup, que je sache … mais tout de même. En faisant abstraction des tendances extrémistes de la « dame », Marine Le Pen, a-t-elle vraiment tort quand elle s’insurge du projet mené par le Qatar en vue d’aider les banlieues françaises  à créer des entreprises, en contribuant à un fonds approuvé par le nouveau gouvernement socialiste. Une décision du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, annoncée par le journal Libération et confirmée lundi par l’entourage du ministre.

« Le Qatar prend des positions qui sont dangereuses pour notre indépendance nationale« , a ainsi affirmé Marine Le Pen lors d’une émission de la chaîne de télévision M6 sur le sujet en février dernier.

L’Etat français souhaite quant à lui obtenir le soutien financier de partenaires privés, l’objectif étant de doubler la mise initiale prévue de 50 millions en vue d’atteindre 100 millions d’euros.

Selon l’entourage d’Arnaud Montebourg, il s’agit d’ »une approche moins exclusive » qu’une simple aide aux banlieues, le fonds devant également concerné les zones rurales.

L’action du Qatar dans les banlieues françaises aurait pour objectif majeur de relancer l’activité dans des secteurs touchés par un chômage dépassant souvent les 40%, délinquance, trafic de drogue, et problèmes d’urbanisme et de logement régnant en maitre.

Kamel Hamza, conseiller municipal UMP à La Courneuve et président de l’Association nationale des élus locaux pour la diversité (ANELD), promotrice de ce projet, considère pour sa part que ce fonds va aider des initiatives paralysées par l’absence de crédit bancaire.

Selon l’élu UMP, cette démarche du Qatar démontre que « les pays étrangers ont bien compris que l’avenir de la France se faisait dans nos banlieues ».

A l’heure où le Qatar prend des participations de plus en plus importantes au sein de sociétés françaises, on est en droit de s’interroger sur ce que certains seraient tentés d’appeler une boulimie d’achats.

Précisons que l’Iran et le Qatar détiennent en commun des immenses champs gaziers offshore : Pars South ou Pars Sud.

Pour rappel, le gisement de gaz de South Pars est situé dans la partie centrale du golfe Persique à 100 km des côtes iraniennes et ses réserves sont estimées à 12 600 milliards de mètres cubes de gaz.

Après la Russie, l’Iran possède les gisements de gaz les plus importants du monde qui sont estimés à 24 000 milliards de mètres cubes, soit 16% des réserves mondiales. Près de la moitié des réserves iraniennes sont concentrées dans des gisements offshores du golfe Persique.

A noter parallèlement que la France, n’en déplaise à certains, est engagée de manière contractuelle à fournir à l’Iran de l’uranium enrichi, en vertu des statuts régissant la société d’Eurodif. Société dont Téhéran est actionnaire.

Rappelons en effet qu’en 1975, la part suédoise de 10% dans Eurodif était parvenue à l’Iran à la suite d’un accord franco-iranien. La société française nationalisée Cogéma et le gouvernement iranien fondent alors la Sofidif (Société franco-iranienne pour l’enrichissement de l’uranium par diffusion gazeuse), possédant respectivement 60% et 40% des parts.

En retour, la Sofidif acquiert une part de 25% dans Eurodif, donnant à l’Iran une part de 10% dans le même Eurodif. Le Shah d’Iran prête alors un milliard de dollars US (et encore 180 millions de US$ en 1977) pour la construction de l’usine Eurodif, en vue d’obtenir l’autorisation d’acheter 10% de la production d’uranium enrichi du site.

Mais … suite à la révolution islamique de 1979, l’Iran suspend ses paiements et réclame le remboursement du prêt en faisant pression sur la France.

Le 17 novembre 1986, après plusieurs attentats meurtriers à Paris, et l’enlèvement de journalistes français (Jean-Paul Kauffmann, Michel Seurat, …) retenus en otage au Liban par des groupes liés à l’Iran, la France rembourse 330 millions de dollars, mais refuse de fournir toute livraison d’uranium enrichi. Le même jour se produit l’assassinat de Georges Besse, le fondateur d’Eurodif.

En décembre 1987 a lieu un 2e versement officiel de 330 millions de dollars par la France à l’Iran.

Le 6 mai 1988, entre les deux tours de l’élection présidentielle, les otages français sont libérés. Le premier ministre Jacques Chirac assure dans un accord avec l’Iran des «garanties politiques sur l’octroi sans restrictions par le gouvernement français de licence d’exportation d’uranium enrichi » et le rétablissement du statut d’actionnaire de l’Iran dans Eurodif sous la condition du retour des derniers otages du Liban.

En septembre 1989, le président François Mitterrand confie à François Scheer la formalisation d’un accord définitif de règlement du contentieux franco-iranien. Finalement un accord est trouvé en 1991 : la France remboursa plus de 1,6 milliard de dollars. L’Iran est rétabli dans son statut d’actionnaire d’Eurodif via un consortium franco-iranien nommé Sofidif, avec le droit de prélever 10 % de l’uranium enrichi à des fins civiles.

Mais, en janvier 2009, le Times affirmait pour sa part que six pays occidentaux – la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Australie et le Canada – avaient d’ores et déjà commencé à faire pression sur des pays producteurs d’uranium pour qu’ils ne fournissent pas l’Iran. Parmi ces pays figurent le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, mais aussi la République démocratique du Congo, le Niger ou le Brésil.

Une situation pour le moins tendue règne ainsi entre Paris et Téhéran alors que Qatar et Iran sont liés entre eux via des contrats de participation au sein de Pars South, dont les majors pétrolières se disputent les concessions, alors même qu’il n’est pas politiquement correct de traiter avec Téhéran.

Qatar et France étant liés quant à eux au sein de contrats de participation dans les plus grands groupes nationaux de l’Hexagone.

Or, rappelons-le, la France ne semble pas vouloir honorer  ses engagements contractuels envers l’Iran.

Alors, afin d’obtenir gain de cause … ou tout simplement le respect des contrats passés, Téhéran souhaiterait-il tirer partie à sa manière de la relation triangulaire entre France-Qatar et Iran ? Et au final, se servir du Qatar pour obtenir gain de cause et surtout le respect des engagements contractuels de la France envers l’Iran ? Qui sait …

Au final, un non respect des engagements qui pourrait enflammer les banlieues ?

(12 commentaires)

  1. La loi, la loi, c?est le respect de la loi? Glisse un conontidniel dans la phrase qu tu pre9le8ves et tu verras que le proble8me de fond subsiste. Ou mieux, porte plainte. Mais e0 part e7a, sur le reste, as-tu e0 dire ? Pas de de9mocratie pour les ennemis de la de9mocratie ? Les the9oriciens visiblement invisibles ne disent pas autre chose. La de9mocratie c?est nous, les ennemis de la de9mocratie c?est eux : on a assez pense9 maintenant on casse. Plus conse9quent encore, . Si tu prends le temps de jeter un ?il sur quelques-unes de mes entre9es, tu noteras peut-eatre que cela fait de9je0 un moment que je n?utilise plus ce mot : de9mocratie . A moins que tu ne confondes loi et de9mocratie. Mieux respect de la loi et de9mocratie. Mieux encore respect de la pre9somption d?innocence et de9mocratie. Tout e7a est bien fumeux. Qui n?est pas avec moi, est contre moi. C?est du Bush dans le texte. C?est aussi la position des courts de l?ide9e de L?insurrection qui vient. (Relis la phrase que je cite au de9but de l?article). Quelque soit le bout par lequel tu cherches e0 te saisir de la chose, j\’en reste e0 mon point de de9part : l\’ope9ration est nulle.

  2. C’est sur que ES ne va pas modéré un si beau commentaire !! Pour ce qui est du Qtar, c’est dans la droite ligne de tous ces états religieux débiles !!

  3. « alors que celle du lapin par des moines, au Moyen Age, pour consommer pendant le carême ses fœtus considérés comme des créatures aquatiques, a été délibérée. » interprétation des textes « religieux » est sans limites. Les états qui en sont issus sont des montres ! Quel que soit le texte de base il sont des « états de merde » Shit States (SS)

    Le Qtard est comme la Turquie de l’AKP un sous produit des frérots, il faut remarquer que les frérots viennent au pouvoir par des élections et sont généralement chassés par des « coups d’états militaires démocratiques » dont le centre est de l’autre côté de beaucoup d’eau salée.
    C’est la fin pour les colons anglo-saxons situés de l’autre côté de l’eau salée. Leur prospérité vient de l’épuisement d’un continent qu’ils ont pillé. Ils pompent maintenant le gaz de schiste, comme des shadoks, c’est tout dire.
    Leurs alliés vont tourner casaque et il restera sur place les « harkis » US et les Malheureux qui ont cru bien de donner leurs billes au Père Noel.
    On ne modère plus guerre, on compile !! Tout est compilé depuis le début et c’est cela qui va faire la Force.

  4. http://www.lefigaro.fr/international/2018/01/24/01003-20180124ARTFIG00193-separes-pour-une-etude-scientifique-des-triples-se-retrouvent-par-hasard-a-19-ans.php

    Probablement ce qui fait chanter plus jamais ça !! et construire des « mémoires ».
    Baptiste a été retiré du cimetière de Somme py !! Pas facile pour les familles de vider les lieux de mémoire officiels ! j’en ai une grosse pile !! « Protéger l’homme » c’est tout le contraire des pseudo lieux de mémoire !! dégoutants !!

  5. On peut espérer que Nadia Comaneci n’est pas allée se réfugier dans l’équipe US du bon professeur Larry Nassar !!!

Les commentaires sont fermés.