Ce qui a « d’embêtant » avec l’Iran, c’est qu’elle ose parfois dire tout haut ce que certains osent à peine susurrer tout bas … tant cela est énorme et pourrait déranger du « beau »monde.
Alors que le Wall Street Journal révèle que le régulateur américain des marchés de matières premières, la CFTC, mènerait actuellement une enquête concernant une éventuelle fuite qui aurait vu le jour préalablement à l’annonce de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) du recours à ses stocks stratégiques – annonce qui a grandement impacté le prix du baril ces dernières heures – Mohammad Ali Khatibi, représentant de l’Iran auprès de l’Opep, affirme de son côté que « les Etats-Unis et leurs alliés » souhaitaient faire baisser artificiellement les prix du pétrole en puisant davantage dans leurs réserves stratégiques.
« La décision de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) de puiser dans ses réserves stratégiques pour compenser un manque d’offre aura pour effet une baisse des prix de manière artificielle », a ainsi déclaré Mohammad Ali Khatibi, ce dernier ajoutant qu’une telle politique serait « due aux pressions politiques des Etats-Unis » et que la baisse ne serait que provisoire.
Rappelons à toutes fins utiles que l’Iran préside actuellement l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.
« Les réserves stratégiques sont limitées et ces pays seront peut-être obligés à l’avenir d’acheter leur pétrole encore plus cher, a-t-il par ailleurs ajouté« , estimant par ailleurs que les pays occidentaux ne pourront pas continuer à long terme cette politique.
Des propos qui interviennent alors que selon le site internet du WSJ, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) examinerait actuellement avec attention les échanges des marchés en vue de déterminer si certains courtiers ont été avertis par avance de la mise sur le marché de 60 millions de barils par l’Agence Internationale de l’Energie sur une période d’un mois. Les Etats-Unis affirmant par la suite qu’ils étaient prêts à puiser davantage dans leurs réserves.
Une sérieuse « aubaine » le cas échéant, compte-tenu de l’importante variation des cours induite par l’opération. Si l’on en croit le journal, des responsables du CFTC ainsi que des opérateurs de marché ont constaté des échanges suspects sur le marché à terme peu avant l’annonce officielle.
Rappelons que sous le coup de l’annonce de l’Agence Internationale de l’Energie laissant entendre qu’elle allait puiser dans ses réserves stratégiques pour abreuver le marché, les prix du pétrole avaient littéralement dégringolé.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en août avait ainsi terminé à 91,02 dollars, en recul de 4,39 dollars par rapport à la veille.
A Londres, sur l’IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique chutait même de 6,81 dollars à 107,40 dollars en fin de journée.
La décision prise par l’AIE a été – officiellement – justifiée par la guerre menée en Libye contre Kadhafi, le pays – membre de l’Opep – voyant sa production passer de 1,4 million de barils par jour avant le conflit à seulement à 200.000 bj en avril.
Alors que les pays consommateurs avaient exhorté le cartel a augmenter sa production pour compenser la perte du pétrole libyen , la majorité des pays de l’Opep – entraînés par l’Iran – ont refusé début juin de relever le plafond de production, fixé depuis janvier 2009 à 24,84 mbj, et ce, malgré les pressions de l’Arabie saoudite.
Sources : AFP, WSJ, Reuters