Le Conseil national créé récemment par les représentants de l’insurrection libyenne face au régime du colonel Kadhafi, s’est déclaré samedi « le seul représentant de la Libye ».
C’est en effet ce qu’a déclaré son président, l’ex-ministre de la Justice Moustapha Abdeljalil, à l’issue de la première réunion tenue par le Conseil à Benghazi.
Lors d’une conférence de presse, M. Abdeljalil a ainsi fait part d’un communiqué de l’instance qu’il représente tout en précisant que le Conseil considérait toutes les délégations diplomatiques à l’étranger ralliées à la révolte comme ses « représentants légitimes« .
Le 27 février dernier, alors que l’Onu venait d’annoncer des sanctions envers le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, un « Conseil national indépendant » avait vu le jour. But affiché alors : représenter politiquement les parties du pays sous le contrôle des opposants au régime.
« La création d’un Conseil national indépendant a été annoncée dans toutes les villes libérées de Libye par la révolution du 17-Février« , avait ainsi déclaré Abdelhafez Ghoqa à Benghazi. Cette deuxième ville du pays et fief de la contestation est désormais entre les mains des insurgés, tout comme la plupart des villes de l’est du pays.
Selon les propos du porte-parole du Conseil prononcés le 27 février, cette nouvelle structure devrait refléter « le visage de la Libye pendant la période de transition« , ses membres ayant d’ores et déjà exclu de négocier avec Kadhafi. Affirmant alors toutefois ne pas souhaiter former un nouveau gouvernement.
« Les conseils de chaque ville fonctionnent et il est hors de question de diviser la Libye en nord, sud, ouest ou est, ou sur des bases tribales. Le Conseil est à Benghazi parce que c’est une ville libérée« , avait par ailleurs ajouté Abdelhafez Ghoqa, tout en réaffirmant que Tripoli demeurait la capitale de la Libye.
« Le reste de la Libye sera libéré par le peuple libyen« , avait-t-il ajouté, récusant « toute ingérence ou opération militaire étrangère« . « Nous comptons sur l’armée pour libérer Tripoli« , avait-t-il par ailleurs indiqué.
Des propos intervenant alors que la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton venait de déclarer que la Maison Blanche était « prête » à aider les opposants au régime du colonel libyen Mouammar Kadhafi.
S’exprimant à titre personnel, Abdelhafiz Ghoqa avait – à cette date du 7 février – rejeté la proposition de l’ancien ministre de la Justice de Kadhafi, lequel après avoir démissionné le 21 février dernier, a proposé la création d’un gouvernement de transition, chargé d’organiser des élections libres dans un délai de trois mois.
« La capitale est encore en état de siège. C’est totalement prématuré », avait déclaré à ce sujet Abdelhafiz Ghoqa.
Sources : ats, RFI, AFP