Si l’on en croit le Wall Street Journal, Olli-Pekka Kallasvuo, le PDG de Nokia, groupe leader mondial de la téléphonie mobile, serait dans une forte mauvaise position.
Il est vrai que depuis la mi-avril, l’action de l’entreprise a perdu plus de 40 %. De quoi singulièrement fâcher les actionnaires … alors que la société a lancé deux avertissements sur résultats en deux mois.
Certes, le constructeur finlandais demeure le numéro un mondial du secteur … mais n’arrive pas à obtenir la part du lion sur le marché lucratif – des smartphones.
Les raisons ? Nokia fait notamment état de retards technologiques pour son nouveau modèle, le Symbian 3, Apple prenant certes des risques en sortant son iPhone 4 avant tout le monde.
Au final, un mauvais positionnement qui semble avoir inciter – si l’on en croit le WSJ – le conseil d’administration de l’entreprise à se mettre en quête d’une personne susceptible de succéder à M. Kallasvuo. Au moins deux personnes auraient déjà été approchées.
Rappelons que l’actuel PDG, à la tête de Nokia depuis 2006, a d’ores et déjà passé trente ans au sein de la compagnie. Un parcours ne facilitant pas la nouvelle mission qui lui est demandée : incarner le changement en se maintenant au top de la course technologique actuelle.
Autre sujet qui fâche : depuis quatre ans, les actionnaires de Nokia ont subi une baisse de 55 % de leur retour sur investissement. Tandis que depuis le début de l’année, le titre a chuté de 25 %.
Pourtant le secteur ne peut être incriminé : son concurrent Research in Motion (RIM), fabricant du BlackBerry, affiche pour sa part un retour pour ses actionnaires de 136 %.
Le marché a d’ailleurs « favorablement » réagi aux informations du WSJ : suite à cette annonce, l’action Nokia a ainsi grimpé de 5 % … Vers 13h50 GMT, le titre gagnait ainsi 3,55% à 7,05 euros, surperformant largement l’indice du secteur qui reculait dans le même temps de 0,61%. Les temps sont vraiment durs pour Kallasvuo, voire comptés ….
Certes, au-delà d’un regain de confiance dans le titre que pourrait apporter les rumeurs d’une arrivée prochaine d’un nouveau directeur général, l’action a pu être également soutenue par l’annonce d’un contrat de plus de 7 milliards de dollars remporté par Nokia Siemens Networks (NSN) aux Etats-Unis. Rappelons également que le 11 mai dernier, engagé dans une bataille de brevets avec Apple – chacun accusant l’autre d’avoir enfreint plusieurs brevets protégés par la propriété industrielle – le constructeur avait annoncé une réorganisation de ses activités, via notamment la création d’une division consacrée aux smartphones.
Fin juin, le dirigeant de sa principale division des téléphones mobiles, Rick Simonson, avait été remplacé par Mary McDowell.
Sources : AFP, Le Monde, WSJ, Reuters, Numerama