La Grèce reviendrait-elle dans la bonne voie ?

Si l’émission de bons du Trésor lancée mardi par Athènes a été sursouscrite, parallèlement, la balance grecque des transactions courantes a enregistré un excédent, a indiqué mardi la Banque de Grèce (BdG).

Reste tout de même que dans un rapport d’étape publié vendredi, le Fonds monétaire international a estimé que si la Grèce a certes amélioré la gestion de ses finances publiques, des risques demeuraient néanmoins. L’émission de bons du Trésor lancée mardi par la Grèce a ainsi permis de lever 1,95 milliard d’euros à trois mois à un taux d’intérêt de 4,05% avec une option de lever 450 millions d’euros de plus d’ici jeudi. Des informations communiquées par l’Organisme de gestion de la dette publique (PDMA).

Vendredi, la Grèce avait annoncé son intention d’émettre des bons du Trésor à trois mois pour un montant de 1,5 milliard d’euros, après une émission le 13 juillet de bons du Trésor à six mois pour un montant de 1,25 milliard d’euros.

Pour rappel, l’émission du 13 juillet avait également été sursouscrite, la Grèce ayant au final placé 1,625 milliard d’euros à un taux d’intérêt de 4,65%. La demande avait atteint 4,546 milliards d’euros.

Autre bonne nouvelle : la balance grecque des transactions courantes a enregistré un excédent de 250 millions d’euros en mai 2010 contre un déficit de 1,932 milliard un an plus tôt, selon les estimations provisoires de la Banque de Grèce (BdG).

Cette évolution « est due principalement à la hausse importante de l’excédent de la balance des transferts courants, qui reflète les entrées de subventions prévues par le fonds européen d’agriculture dans le cadre de la politique communautaire agricole » tient tout de même à préciser la BdG, relativisant ainsi très fortement l’ampleur des efforts grecs pour obtenir un tel résultat.

A noter également : la balance des transferts courants (fonds européens et fonds des immigrés) a atteint un excédent de 2,040 milliards d’euros contre 218,4 millions en mai 2009.

Le déficit de la balance commerciale a quant à lui reculé, passant à 2,247 milliards d’euros en mai 2010 contre 2,438 milliards d’euros en mai 2009.

La balance des services a affiché un excédent en hausse de 92 millions d’euros, à 1,137 milliard d’euros, en raison de l’augmentation des revenus liés aux transports.

Mauvais points : la balance des revenus s’est creusé à 681 millions d’euros contre 757 millions. Parallèlement, les revenus des services du tourisme ont reculé de 95 millions d’euros, atteignant désormais 802 milliards d’euros, les voyageurs boudant très certainement le pays, soucieux de situation économique et sociale.

Sur les cinq premiers mois de l’année, la balance des transactions courantes affiche un déficit cumulé de 12,581 milliards d’euros, contre 12,182 milliards pour la même période de 2009.

Rappelons que le FMI et l’Union européenne ont débloqué 110 milliards d’euros de prêts d’urgence pour la Grèce, laquelle s’est engagée en retour à mettre en oeuvre un plan d’austérité.

Parmi la série de mesures prises par le gouvernement socialiste, notons une hausse des taxes et le relèvement de l’âge de départ à la retraite.

Toutefois, à la suite d’une visite effectuée mi-juin à Athènes par une délégation du FMI, un document de synthèse a été établi. Si le rapport note que la mise en oeuvre du budget est en bonne voie, il identifie néanmoins un certain nombre de difficultés.

Selon le FMI, les marchés ne semblent guère convaincus que la Grèce pourrait éviter une restructuration de sa dette. L’écart de rendement entre les obligations grecques et allemandes demeure excessif selon le Fonds. « Les spéculations sur le fait qu’une restructuration de la dette grecque pourrait seulement avoir été différée, plutôt que définitivement écartée, pèsent clairement sur le sentiment« , souligne-t-il.

Le Fonds précise par ailleurs que les banques grecques font face à des conditions difficiles en termes de liquidités, ajoutant que leur solvabilité connait une « certaine érosion ».

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