L‘Espagne n’en finit pas de s’enfoncer dans la crise. L’institut national de la statistique espagnol vient de publier le chiffre du chômage au 30 juin, un chiffre catastrophique de 20.09%. Un Espagnol sur cinq en âge de travailler pointerait donc au Pôle Emploi local…
José Luis Rodriguez Zapatero, chef du gouvernement socialiste avait pourtant estimé qu’à la fin du premier trimestre « le taux de chômage était arrivé à son niveau le plus élevé » et qu’une décrue s’amorcerait au cours de l’année 2010.
Au 31 mars, le taux de chômage s’établissait à 20.05% de la population active. Un chiffre déjà très élevé mais à mettre en rapport avec l’histoire récente. En 2007, le taux de chômage est à 7.95%. Dès 2008, début de la crise financière, il s’envole à 17.4% (31 décembre). Un an plus tard, fin 2009, le chiffre est à 19.6%.
A l’heure actuelle, le nombre de personnes sans emploi serait de 4,645 millions, soit ue augmentation de 32.800 personnes par rapport au premier trimestre 2010, et 508.000 de plus qu’un an plus tôt. Il faudrait revenir en 1997 pour retrouver un tel taux d’inactivité
La question que l’on peut légitimement se poser est comment 20% d’une population active d’un pays industrialisé peut demeurer sans emploi. La réponse est sans doute à trouver du côté de l’économie grise, une autre spécialité nationale, qui permet d’amortir les crises sociales sur le moyen terme. Reste que si les Espagnols arrivent bon an mal an à survivre dans ces conditions, l’état espagnol fait lui logiquement face à une situation insurmontable, avec une explosion des coûts sociaux et une diminution drastique de ses revenus : il ne faut pas s’étonner dès lors qu’il demande à ses citoyens de faire de gros sacrifices. Une leçon à méditer de ce côté de la Bidassoa, assurément.
* : La Bidassoa est un fleuve du Pays basque, frontalier entre la France et l’Espagne.