Alors que la situation de la Grèce pourrait être réglée prochainement – certes pas en entière partie et moyennant d’importants efforts de la population – Wall Street (et plus particulièrement les hedge funds ?) semble vouloir tirer un autre « lapin » de son chapeau en vue d’alimenter l’effervescence sur les marchés : le Portugal.
La place new-yorkaise a en effet terminé la journée de mercredi en baisse. Raisons d’une telle situation ? l’abaissement de la note de la dette souveraine portugaise. Evénement « propice » à attiser les doutes et les incertitudes des investisseurs … mais également les spéculations.
Durant la journée, l’agence de notation financière Fitch a ainsi abaissé la note de crédit long terme du Portugal de « AA » à « AA-« , avec une perspective négative. Ses arguments ? la faible maîtrise budgétaire observée en 2009 par le gouvernement portugais.
Pire encore, Fitch avertit qu’une poursuite de cette contre-performance en 2010 et en 2011 pourrait provoquer un nouveau déclassement de la note de la dette souveraine portugaise.
Bilan des courses : le Dow Jones a ainsi perdu 0,48% ou 52,68 points, à 10.836,15 points le S&P 500 reculant quant à lui de 6,45 points, soit 0,55% à 1.167,72 points, le Nasdaq abandonnant pour sa part 16,48 points (0,68%) à 2.398,76 points.
Rappelons toutefois qu’à la mi-mars, le parlement portugais a adopté le budget 2010 présenté par le gouvernement socialiste. Les finances publiques du Portugal se trouvent en effet désormais fortement dégradées en raison de la crise économique.
Si, à moyen terme, le gouvernement s’est engagé à revenir sous la barre des 3% fixée par le pacte de stabilité européen en 2013, le texte qui vient d’être adopté prévoit une réduction du déficit d’un point en 2010 à 8,3% du PIB.
Intervenant devant les députés, le ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, a souligné « l’importance particulière de ce budget de transition, de combat contre la crise mais dans le même temps de reprise de la consolidation budgétaire« .
« L’effort devra être intensifié les années suivantes et si nous le pouvons, nous ferons mieux que prévu en 2010« , a par ailleurs affirmé le ministre. Fernando Teixeira dos Santos a tenu également à souligner que les mesures de rigueur étaient axées « majoritairement sur une réduction des dépenses de l’Etat » … mais impactant directement les fonctionnaires …
Le gouvernement a notamment décidé de geler les salaires de la fonction publique de 2010 à 2013 tout en continuant parallèlement à réduire ses effectifs, la règle d’une embauche pour deux départs étant inscrite dans la loi.
Lisbonne souhaite également plafonner les aides sociales et supprimer les mesures exceptionnelles accordées en 2009 en raison de la crise économique, concernant notamment les chômeurs de longue durée et l’emploi des jeunes.
En ce qui concerne les recettes, le Portugal projette de mettre en place une taxe exceptionnelle de 50% sur les bonus versés aux gestionnaires et administrateurs du secteur bancaire.
Le gouvernement prévoit par ailleurs d’encaisser 1,2 milliard d’euros cette année grâce à la reprise de son programme de privatisations, lequel avait été suspendu en 2007 en raison de la crise. 80% des recettes de cette opération devraient servir à réduire la dette publique, laquelle atteint 85,4% du PIB.
Mais tout ce programme doit néanmoins être débattu au parlement le 25 mars, avant d’être transmis à Bruxelles. Tout ceci ne serait donc qu’un hasard de calendrier ?
Rappelons qu’au début février, les autorités espagnoles ont tenté de mettre fin à une vague de panique provoquée par la crainte d’une contagion de la crise grecque au Portugal et à l’Espagne. Turbulences qui avaient fortement impacté les Bourses de Madrid et Lisbonne .. et qui pourraient être fortement « influencées » par les hedge funds.
Sources : Reuters, AFP
Fitch dégrade la note du Portugal: la Bourse de Lisbonne plonge (-2,2%)
LISBONNE, 24 mars 2010 (AFP)
La Bourse de Lisbonne plongeait de 2,20% mercredi en fin de matinée après l’annonce de la dégradation de la note de la dette à long terme du Portugal par l’agence de notation financière Fitch.
Fitch a annoncé mercredi dans un communiqué qu’elle avait abaissé d’un cran la note de la dette à long terme du Portugal, à « AA- » contre « AA », et l’avait assortie d’une perspective négative.
A 10H45 (locales et GMT), le PSI-20, indice phare de la place lisboète, était en baisse de 2,20% à moins de 7.910 points avec l’ensemble de ses titres dans le rouge.
Les valeurs bancaires étaient particulièrement touchées, la BES cédant 3,78%, la BCP 3,17% et la BPI 2,76%.
Début mars, l’agence de notation financière avait fait part de ses inquiétudes concernant le déficit budgétaire du Portugal (9,3% du PIB en 2009) et avait prévenu qu’une dégradation de note n’était pas exclue.
Grèce : la France accepte l’intervention du FMI.
C’est une concession majeure de Paris à Berlin pour arracher le feu vert d’Angela Merkel à un plan de soutien européen à Athènes demain jeudi, à Bruxelles. Jamais depuis la naissance de la monnaie unique, le Fonds monétaire international, dont le siège est à Washington, n’était intervenu comme prêteur en dernier ressort dans un pays de la zone euro.
«Ce n’est pas souhaitable» a récemment déclaré Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE). «Recourir au FMI pour aider la Grèce serait un signe de faiblesse» pour a déclaré Patrick Devedjian, ministre de la relance.
La France qui considère traditionnellement le FMI comme une «antenne du Trésor américain» aurait préféré une solution «100 % européenne» à la crise grecque. Le plan validé par l’Eurogroupe le 15 mars dernier ne faisait d’ailleurs pas appel au FMI. Mais l’instransigeance de Berlin, dont la position s’est durcie ces derniers jours, oblige Paris à composer.
Outre le FMI, la France serait prête à accepter que l’on renforce la discipline budgétaire européenne, en actionnant les articles du traité de Lisbonne prévoyant la suppression des droits de vote pour les pays n’obéissant pas aux règles budgétaires communes, voire l’expulsion d’un Etat membre. Autant de concessions ont fait dire à la presse allemande hier qu’Angela Merkel avait réussi à imposer ses vues aux dirigeants de la zone euro.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/03/24/04016-20100324ARTFIG00775-grece-la-france-accepte-l-intervention-du-fmi-.php
Grèce : l’Allemagne impose son plan.
La pilule qui s’annonce est amère pour le premier ministre Papandréou. Il attendait de l’Europe qu’elle l’aide à se refinancer à moindre coût. Athènes doit trouver 15 milliards d’euros d’ici début mai et 50 milliards avant la fin de l’année. Les conditions posées par Angela Merkel font du soutien conjoint de l’Union Européenne et du FMI un recours très dissuasif.
La Grèce ne pourra y faire appel qu’en dernier ressort, en clair seulement si les seize pays de l’euro constatent – à l’unanimité selon Berlin – qu’elle ne peut pas se refinancer sur le marché.
Les crédits européens se feront «sans élement de subvention» d’après Paris. Côté FMI, les taux paraissent plus attrayants. Mais ils relèguent la Grèce au rang de pays assisté. Ils passent aussi par une cure d’austérité supplémentaire qu’Athènes aurait du mal à faire passer face à la colère sociale.
Sur le fond, Angela Merkel semblait hier soir sur le point de dicter sa loi au reste de l’Union Européenne. A priori isolée dans son orthodoxie, l’Allemagne a démontré que rien ne peut se faire sans elle dans une Europe en crise. Inflexible, la chancelière a imposé son prix.
Nicolas Sarkozy, le patron de la BCE Jean-Claude Trichet, le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker, le chef de l’exécutif européen José Manuel Barroso, tous auraient préféré une solution européenne. Tous voyaient dans le recours au FMI une atteinte à la fierté européenne. Hier soir, la menace d’une débâcle sur l’euro ne leur a pas laissé le choix.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/03/25/04016-20100325ARTFIG00734-grece-l-allemagne-impose-son-plan-.php