Les traders ont les yeux tournés vers la Chine

Au déclenchement de la crise économique, nombreux étaient prêts à parier sur un découplage en faveur de l’Asie, c’est-à-dire que, selon cette théorie, l’Asie, conduite par la Chine, serait épargnée par la crise. C’était sans compter la mondialisation. En effet, la mondialisation n’a pas seulement permis un transfert plus rapide des capitaux d’une place financière à une autre mais elle a aussi rendue plus interdépendants les pays. Cette interdépendance a favorisé la propagation des crises, comme l’a d’ailleurs montré la crise asiatique de 1997. Voilà les bases.

Arrêtons-nous maintenant sur les faits. Partant de cette interdépendance, la Chine, souvent présentée comme l’atelier du monde, ne pouvait pas être épargnée par la chute de l’activité économique de ses principaux partenaires commerciaux. Certes, la Chine a mieux résisté que d’autres mais la machine semble commencer à se gripper. En effet, Pékin a décidé de réduire l’accès au crédit mais aussi d’envisager la limitation de la production d’acier afin d’éviter une crise de surproduction. Mesure qui semble justifiée mais qui affole les marchés.

Ainsi, de telles annonces ne sont pas pour rien dans la chute de 7% de la bourse de Shanghai lors de la séance de lundi. Mondialisation et interdépendance des marchés financiers aidant, les autres bourses ont chuté et les investisseurs se sont repliés sur les valeurs refuge, délaissant dollar australien, real brésilien et autres monnaies liées aux matières premières.

Alors que les investisseurs s’attendaient à un sursaut de ces devises, voire même à un relèvement des taux de la Banque de réserve australienne dès le mois d’octobre, ils pourraient être rapidement déçus et assister au maintien du statu quo en raison de la baisse de la demande chinoise.

Christopher Dembik, forex.fr