Réaliste ? On ne demande qu’à voir …. Alors que l’Union européenne crâne quelque peu, en affirmant ne plus craindre de pénurie de gaz russe pour l’hiver, un des vice-présidents de Gazprom, Valeri Goloubev, a annoncé mercredi que le géant gazier russe tablait sur un doublement de ses réserves de gaz extrait de ses gisements offshore d’ici à 2020.
L’objectif affiché : plus de 10.000 milliards de mètres cubes.
Actuellement, les réserves de gaz offshore de Gazprom sont estimées à 4.700 milliards de mètres cubes, correspondant à 17% du total des réserves du groupe.
Mais fidèle à sa « réputation » , Gazprom a pour le moins de l' »ambition » , affirmant que d’ici à 2020, le groupe allait effectuer d’importants travaux sur les gisements offshore, via notamment le forage de100 puits d’exploration.
L’enjeu associé : ajouter 5.600 milliards de mètres cubes aux réserves de gaz du géant gazier.
Valeri Goloubev a par ailleurs indiqué que le groupe ne prévoyait « pas de changer la date de mise en exploitation » du gisement gazier de Chtokman, dans le grand Nord russe. Cela même, alors qu’en juillet dernier, Gazprom avait laissé entendre que le calendrier pourrait être « revu » en fonction des conditions du marché de gaz naturel. La décision d’investissement concernant ce projet, prévue initialement pour le deuxième semestre 2009, ayant déjà été reportée au printemps 2010.
L’affaire est d’importance puisque Chtokman renferme des réserves estimées à 3.800 milliards de mètres cubes de gaz. Le hic : situé en mer de Barents, au nord du cercle polaire, il s’avère être d’une exploitation très complexe techniquement donc coûteuse ….
Autre élément d’importance : M. Goloubev a également souligné que Gazprom demeurait intéressé par le champ gazier Kovykta en Sibérie. Une annonce qui intervient alors que le quotidien Kommersant avait rapporté le 19 août que le groupe ne souhaitait plus racheter la part de l’entreprise russo-britannique TNK-BP, laquelle pourrait être reprise par l’entreprise publique Rosneftegaz.
Raisons invoquées : selon une source haut placée au sein de Gazprom, le gisement nécessiterait d’importants financements (en vue notamment de construire des usines de traitement), d’un poids difficilement soutenable en cette période de crise.
« Le nouveau propriétaire du champ pourrait devenir Rosneftegaz, dont le conseil d’administration est dirigé par le vice-Premier ministre russe Igor Setchine » évoquait alors comme possibilité le journal Kommersant.
Rappelons que Rosneftegaz est une structure entièrement étatique qui détient notamment 75,16% du géant pétrolier Rosneft et 10,74% de Gazprom.
Sources : AFP, Kommersant, Ria Novosti