L’Irak veut multiplier par 4 sa production de pétrole

Iraq-oil_sodat-usa Utopie ou réalisme ? L’avenir nous le dira ….

Quoi qu’il en soit, le ministre du Pétrole irakien, Hussein Chahristani, a déclaré mardi à Istanbul que l’Irak s’était fixé pour objectif de multiplier par quatre sa production de pétrole, en développant de nouveaux champs.

Lesquels seront attribués à l’issue d’une deuxième série d’appels d’offres prévue vers la fin de l’année. Avis aux amateurs ? Une annonce qui intervient alors qu’un consortium emmené par Nippon Oil a affirmé mardi être proche d’un accord avec le gouvernement irakien pour obtenir le droit de développer le champ pétrolifère de Nassiriyah.

Le ministre irakien s’exprimait à l’issue d’une rencontre avec des représentants de compagnies pétrolières à Istanbul, lesquels étaient rassemblés pour assister à la présentation détaillée de dix appels d’offres concernant 15 champs pétroliers.

Lors des premiers appels d’offres, un seul un champ sur les huit proposés avait trouvé preneur, les compagnies jugeant trop faibles les rémunérations offertes par l’Irak. Le gouvernement proposait de rémunérer le baril extrait à environ 2 dollars, un prix inférieur aux « espérances » des majors.

Histoire d’allécher le chaland, l‘Irak affirme aujourd’hui que la production de ces nouveaux champs est estimée à « plusieurs millions de barils par jour. Mieux encore, selon le ministre, « en combinant les champs proposés lors de la première série et de la seconde série d’appels d’offres, l’Irak peut multiplier par trois à quatre son niveau de production ». Une déclaration qui devrait grandement déplaire aux pays dépendant fortement de leur manne pétrolière, telle l’Arabie saoudite …

En vue d’attirer plus particulièrement les Etats membres de l’Union européenne, le ministre irakien a tenté également de jouer la « carte » Nabucco, offrant ainsi à l’Europe de s’affranchir des ressources en hydrocarbures de la Russie.

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avait déjà fait part de la disposition de Bagdad de contribuer à l’approvisionnement du gazoduc Nabucco avec 15 milliards de m3 de gaz.

Le japonais Nippon Oil a affirmé mardi que les négociations avec le gouvernement irakien pour obtenir le droit de développer le champ pétrolifère de Nassiriyah étaient en cours et s’orientaient vers un accord. Si tel était le cas, ce serait le plus gros contrat pétrolier jamais signé par des compagnies japonaises.

Situé dans le sud de l’Irak, le champ pétrolifère de Nassiriyah devrait, si l’on en croit les médias japonais, produire d’ici deux ans 600.000 barils par jour, soit 10% de la consommation quotidienne du Japon.

Précisons que Nippon Oil et ses deux partenaires, Inpex et JGC, sont en concurrence avec le groupe italien ENI et l’espagnol Repsol YPF pour obtenir Nassiriyah.

Petit rappel : l’Irak est la troisième réserve pétrolière du monde avec 115 milliards de barils, derrière l’Arabie saoudite et l’Iran, tous deux fortement dépendants du prix du baril (et donc des volumes produits) pour maintenir la stabilité économique et sociale de leur pays.

Néanmoins, en raison des de l’embargo international imposé à l’Irak en 1990, aucune exploration ni politique de développement n’ont été menées en Irak depuis des décennies.

Le pays produit actuellement 2,4 millions de barils dont environ 2 millions sont exportés, l’essentiel de la production provenant des champs pétroliers autour de Bassorah.

Sources : AFP, Reuters

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