Russie et Mongolie ont signé mardi un accord en vue de créer une coentreprise afin d’exploiter une mine d’uranium en Mongolie.
Retour aux sources en quelque sorte pour Moscou alors que la Mongolie est un ancien satellite de l’Union soviétique.
Un accord qui d’ores et déjà ne fait pas l’unanimité : la société canadienne Khan Resources, détentrice de licences d’exploration et d’exploitation du site concerné, s’en inquiète même fortement.
Selon les termes de l’accord, Atomredmetzoloto, une filiale de Rosatom, et Mon-Atom vont ainsi créer une co-entreprise à 50-50, laquelle qui sera officiellement lancée à la fin de l’année.
L’accord conclu entre l’Agence fédérale russe de l’énergie atomique (Rosatom) et Mon-Atom pour la Mongolie a été paraphé en présence du président mongol Tsakhiagiin Elbegdorj et de son homologue russe Dmitri Medvedev, lequel a entamé mardi une visite de deux jours dans ce pays situé dans une zone on ne peut stratégique entre Russie et Chine.
Selon Rosatom, c’est la première fois que la Mongolie accepte la création d’une coentreprise avec une société étrangère pour exploiter et transformer l’uranium. « C’est un signal politique important », a déclaré aux journalistes M.Kirienko.
L’accord concerne pour l’instant seulement une mine, située à Dornod. Le montant exact de l’accord n’a pas été communiqué mais la Russie pourrait y investir des « centaines de millions » de dollars.
A moins que les Canadiens qui voient l’opération d’un très mauvais oeil, n’y mettent leur grain de sel …
Le patron de la société canadienne Khan Resources ne l’entend pas de la sorte, s’étant même déplacé en Mongolie pour étudier la situation sur place. Il est vrai que l’affaire est d’importances pour la société canadienne. Dans le cadre de la société Central Asia Uranium Company (CUAC), dont les autres partenaires sont précisément Monatom et ARMZ, Khan possède en effet 58% d’une licence d’exploitation de Dornod. Elle détient par ailleurs 100% d’une licence d’exploration.
« Si les Mongols choisissent de remettre leurs réserves d’uranium aux Russes et d’affaiblir le processus démocratique qu’ils ont suivi depuis l’indépendance, c’est bien entendu leur droit. Mais je ne pense pas un instant qu’il en sera ainsi », a par aileurs affirmé le chef de Khan Resources.
Toutefois, la Russie n’exclut pas la participation japonaise aux projets d’extraction d’uranium en Mongolie, si l’on en croit le directeur du groupe nucléaire public russe. « Nous coopérons activement avec les compagnies japonaises, aussi nos projets en Mongolie peuvent-ils revêtir un caractère tripartite. Pour nous, c’est parfaitement envisageable », a ainsi indiqué M.Kirienko.
Sources : AFP, Ria Novosti