D’habitude, Berlin est certainement l’une des rares capitales de la zone euro à ne pas s’élever contre la politique monétaire suivie par la Banque Centrale Européenne. A Paris, à l’inverse, il est presque de bon ton dans les milieux politiques de s’élever contre l’institut monétaire de la zone euro, critiquant une fois son atonie, une autre fois des mesures adaptés.
Cependant, cette fois-ci, l’attaque est venue de Berlin, à la veille de la réunion de la Banque Centrale Européenne. Cette réunion est cruciale à maints égards car, d’une part, Francfort devrait faire une pause dans sa politique de baisse de taux, en dépit des craintes soulevées par la publication du PIB de la zone euro et, d’autre part, le détail du train de mesures non conventionnelles adoptées par le Conseil des gouverneurs devrait être dévoilé à la presse.
C’est à ce moment crucial qu’Angela Merkel a choisi de critiquer ouvertement la politique monétaire suivie par la BCE, lors d’une conférence donnée à Berlin, qui fut relatée par le Financial Times. D’après le quotidien, la chancelière allemande s’est élevée contre les mesures non conventionnelles prises par la banque centrale, notamment le rachat d’obligations pour un montant de 60 milliards d’euros, accusant à mot voilé Jean Claude Trichet de suivre la politique suivie par la Banque d’Angleterre et la Réserve Fédérale américaine.
Elle a accusé la Banque Centrale Européenne d’avoir cédé à la pression, ajoutant au passage qu’ « il faut éviter d’agir comme les autres banques centrales ». Elle s’est dite « très sceptique quant à la généralisation des actions de la Fed et à la manière dont la Banque d’Angleterre s’est concoctée sa propre politique en Europe ». Pour autant, aucune proposition alternative n’a été dévoilée à ce moment là de la part de Berlin.
Christopher Dembik, forex.fr