Même si le président Obama, par la voix de son porte parole, a affirmé hier qu’il n’était pas inquiet au sujet d’une éventuelle baisse de la notation des Etats-Unis, faisant écho à la dégradation récente de la note du Royaume-Uni, l’inquiétude est grande parmi les investisseurs qui ont plutôt déserté le dollar cette semaine au profit des actifs plus risqués.
En effet, ce repli des investisseurs du marché des changes sur l’euro ou encore les devises des pays émergents s’explique par une atténuation de l’aversion pour le risque, en dépit de l’accroissement de la dette publique américaine, estimée à 13% du PIB américain pour l’exercice en cours.
Alors que les investisseurs ont pendant très longtemps eu les yeux tournés vers le dollar et le yen, à cause de l’incertitude économique, ces derniers temps, ils osent davantage tourner leur regard vers l’euro, le rouble ou encore le real brésilien. La monnaie unique européenne, qui capitalise encore sur la hausse de l’indice PMI, est l’une des gagnantes de cette semaine de trading.
Surtout, un phénomène nouveau semble se profiler : le retour des investisseurs sur les marchés des économies émergentes, marchés qu’ils avaient pour la plupart déserté en plein coeur de la crise économique et financière.
Ce mouvement se traduit notamment par une bonne tenue des bourses de Moscou ou encore de Sao Paulo et par le renforcement du rouble face au panier de devises pris en compte par la banque centrale et à la hausse presque continue depuis le début de l’année du real brésilien face au dollar. En l’espace d’un mois, le real brésilien a ainsi gagné 7,07% face au dollar sur le marché des changes.
Deux faits majeurs expliquent le rebond des devises jugées à risque, notamment des devises émergentes. D’une part, les perspectives économiques sont bonnes et des signes évidents de reprise peuvent être discernés dans certains pays, notamment au Brésil. D’autre part, cette éventuelle reprise est souvent portée par le rebond des prix des matières premières et notamment du prix du baril de pétrole. Par conséquent, les analystes du marché des changes anticipent des mois plutôt ensoleillés pour ces devises.
Christopher Dembik, forex.fr