Le benchmark des marchés actions: le S&P 500

Emer-SPX Il y a des gens qui me disent qu’il est temps de revenir sur le marché boursier, et justifient ceci avec une liste de FCP qui ont bien performé depuis début 2009; ils omettent de préciser que leurs FCP sont farcis de minières aurifères et de valeurs émergentes genre l’Inde ou le Brésil (ce qui revient peu ou prou à se positionner sur les matières premières, ce qui revient au moins en partie à se positionner sur l’effrittement de la monnaie papier, ce qui, au vu des décisions des banques centrales, ne comporte pas un très grand risque). Mais, meme au sein des marchés actions, et dans une optique assez ample, y a-t-il des secteurs mieux lotis que d’autres ? Bien entendu, cette question va revétir une importance fondamentale lorsque nous toucherons le point bas du bear market, ce qui devrait probablement arriver d’ici la fin de l’année en cours. Ci-dessus, je vous propose de regarder le comportement du ratio formé par le MSCI Emerging Markets (exprimé en dollars US) divisé par le S&P 500 depuis 4 ans. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’idée de rapporter tout type de performance en actions au S&P 500 devient de plus en plus discutable vu de tels écarts de comportement. Mis à part le grand sell-off de septembre/novembre 2008, le MSCI EM surperforme indiscutablement l’indice US élargi. Mais ce n’est pas tout …

NDX-SPX La surperformance en soi est un objectif fallacieux; surperformer le S&P 500 lorsqu’il baisse de 30% peut vous couter un maximum d’argent … Toutefois, en période de stabilité ou de croissance (par rapport à quoi ? vu que la valeur monnaie papier dégringole à toute vitesse, on va y revenir), la surperformance peut avoir un sens. Ci-contre, vous pouvez regarder le ratio formé par le Nasdaq 100 rapporté au S&P 500, tous 2 bien évidemment exprimés en dollars US. Vous retrouvez une surperformance bien visible, avec toutefois une volatilité bien moindre que pour les pays émergents. C’est normal, on est entre gens de bonne compagnie, et le trend est plus stable. Notez bien que ce n’est peut-etre pas un hasard si la structure elliottiste du NDX ou du MSCI EM (ou du RTS, ou du Bovespa) est très différente de celle des « vieux indices » genre CAC 40 ou DJI 30. Ces « vieux indices » ont largement bénéficié des bulles spéculatives sur les « vieux secteurs » (immobilier, crédit …) qui ont largement pénalisé les innovatrices dans les pays occidentaux (les renflouements qui vont à l’automobile ou à l’immo sont autant de sommes n’allant pas aux technologies de pointe, tout le monde comprend cela). Ce mécanisme devra tot ou tard s’inverser pour cause de déficits gouvernementaux trop lourds à porter, meme si les USA s’en tirent bien cette fois-ci (tant pis pour le Japon et le Royaume-Uni!). Mais il faut bien retenir que c’est précisément cette gabegie étatique à soutenir des secteurs condamnés qui permet la surperformance du MSCI EM et dans une moindre mesure du NDX.

SPX-Gold Mais au bout du compte, que peuvent valoir toutes ces performances dans un contexte ou le marché obligataire anticipe une inflation balèze de chez balèze vu le spread existant entre le 1 an et le 10 ans ? (la courbe de taux devient un mur!) Une facon de se convaincre qu’il est bien difficile de faire de la performance positive est de regarder le graphique ci-contre rapportant le S&P 500 au prix en dollars US de l’once d’or. Remarquez au passage que cette décrue est elliottiste … Zero Hedge a fait récemment un laius sur ces ratios à l’once d’or: voyez par vous-memes combien c’est éloquent! Vous remarquerez au passage que, comme moi, ils considèrent que la dot.com-bubble de 2001 est à mettre de coté pour placer le top du marché en 2007

(3 commentaires)

  1. L’idée, lorsque j’ai conçu le portefeuille dont tu parles, C’est:
    1) les pays émergents
    2) les matières premières
    3) les financières.
    Pour l’inde par exemple, c’est 30% de financière contre 20% pour les matériaux
    Pour la turquie, c’est 50% de financière.
    Pour l’amérique du sud, c’est du kifkif, financière, energie + matériaux
    Sans un redressement des banquaires, pas de salut.
    Si redressement, augmentation du prix des matières premières (inflation).
    De cette liste de fcp (sicav), j’ai malheureusement retiré voici 1 mois, la russie, les financières, mais aussi l’immobilier (mondiale et européens).
    La russie, 85% depuis le début de l’année.
    Pour ce qui est de l’or (inflation), j’ai choisi le fond gold (métaux précieux),je le considère comme une roue de secour. Je sais, l’or physique est plus recommandable, mais il faut les moyens (savoir et pouvoir) de l’acheter.

  2. @JP: tu as un langage un peu opaque, donc je fais les sous-titres pour les lecteurs. Tu parles en fait de constituer un PEA avec des trackers ETF Lyxor (enregistrés légalement comme des FCP) sur les indices exotiques comme le brésil, la Russie, la turquie etc. Se pose le problème de l’effet de change dans une telle stratégie dont tu ne parles pas, mais qui peut se révéler problématique dans le cadre d’un placement MT/LT.
    Personnellement, j’ai des raisons de croire que tes idées sont bonnes, mais qu’il est bien trop tot pour les mettre en oeuvre actuellement. Il y a un risque de forte correction à court terme. Quant au redressement des bancaires, l’échec en cours du quantitative easing via la remontée des taux longs en dit beaucoup sur la queston.

  3. Tu parles de PEA, je ne connais pas exactement ce que cela veut dire, mais je pense que pour la france, il doit y avoir des implications fiscals,
    que j’ai la chance (plus pour longtemp) de ne pas subir.
    Pas de placement MT/LT.(surtout dans le contexte actuel)
    Pas de trackers ou actions(les sommes investies ne sont pas suffisantes), mon banquier me demande au minimun 50

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