Bolivie : nationalisation de l’unité kérosène de BP

Air_BP_2400x1800 Evo Morales, le très charismatique président de la Bolivie, très certainement remis de sa récente grève de la faim a annoncé par décret la nationalisation de la filiale bolivienne de la division du groupe BP spécialisée dans la fourniture de kérosène.

La date du 1er mai n’a pas été choisie par hasard. Elle est en effet hautement symbolique à plusieurs titres. Toute en rappelant la fête du travail, elle remémore l’annonce de la nationalisation du secteur des hydrocarbures bolivien, le 1 er mai 2006.

« A travers ce décret, AirBP est nationalisé », a proclamé Evo Morales devant la foule, en apposant sa signature sur le document officiel.

Le président bolivien a ordonné aux forces armées et à la compagnie pétrolière nationale YPFB de prendre le contrôle d’AirBP, propriétaire de 12 centres de ravitaillement de kérosène aux aéroports de La Paz, Santa Cruz, Cochabamba, Tarija, Beni et Pando.

Le 1er mai 2006, Le président Evo Morales avait annoncé la nationalisation par décret de l’industrie du pétrole et du gaz naturel de Bolivie, ordonnant aux compagnies énergétiques étrangères de mettre leur production à la disposition de la compagnie nationale Yacimientos Petroliferos Fiscales Bolivianos, privatisée en 1996 et 1997, chargée de la commercialiser et d’industrialiser les sites.

Le président bolivien avait ainsi annoncé la prise de contrôle de l’ensemble des champs pétroliers par la compagnie publique nationale YPFB. Il avait en outre fixé un délai de 180 jours aux compagnies pétrolières étrangères opérant dans le pays pour régulariser leur situation, en signant de nouveaux contrats d’exploitation. Les principales compagnies pétrolières opérant en Bolivie sont le brésilien Petrobras, Repsol, Total, BP et British Gas.

Mi-avril le Congrès bolivien a adopté la nouvelle loi électorale, qui régira les scrutins présidentiel et législatif du 6 décembre, entraînant la fin de la grève de la faim suivie six jours durant par le président socialiste. Les deux chambres ont adopté le compromis prévoyant la création d’un nouveau registre électoral actualisé et biométrique, qui sera utilisé lors des élections de décembre et du scrutin d’avril 2010, destiné à renouveler les gouverneurs. Evo Morales est favori dans les sondages pour obtenir en décembre un deuxième mandat de cinq ans.

Sources : AFP, Les Echos, JDD