Shell : un site mis à sac en Irlande

The_plunder L’Irlande n’est pas le Nigeria, et pourtant … alors que les infrastructures de Shell se trouvent fréquemment attaquées au Nigéria, c’est aujourd’hui en Irlande, que le groupe énergétique a eu mailles à partir avec environ 15 hommes masqués.

Ces derniers ont saccagé un site de  l’opérateur pétrolier dans l’ouest de l’Irlande.

Selon la police locale, un membre du service de sécurité du site de Glengad a été blessé à un bras dans cette attaque perpétrée mercredi soir.

« Jusqu’à 15 hommes portant des cagoules, et armés de barres de fer et de chaînes, sont entrés sur le site et ont menacé le personnel de sécurité », a indiqué la Garda, la police irlandaise.

Les intrus se sont également emparés d’une pelleteuse présente sur le site, l’utilisant pour accomplir leur forfaiture.

Le site de Glengad est utilisé par Shell dans le cadre de son projet de gazoduc entre le champ pétrolier offshore de Corrib et l’intérieur des terres. Lequel suscite depuis des années le mécontentement des défenseurs de l’environnement.

La recherche offshore de gaz a débuté en 1970 en Irlande. Le premier grand gisement fut découvert en 1971 (Kinsale Gas Field), vint à la suite Ballycotton Gas Field en 1989 et le Corrib Gas Field en 1996. L’exploitation de Corrib Gas Field n’a pas encore démarré, car le projet controversé de raffiner le gaz à terre plutôt qu’en mer a rencontré une large opposition.

Le projet Corrib est un projet d’acheminement du gaz naturel depuis la plate-forme offshore à 80 km au large jusqu’à la côte ouest de l’Irlande, où il sera alors traité avant de rejoindre le réseau national. Il devrait satisfaire jusqu’à 60 % des besoins en gaz du pays lorsque la production culminera. Sa contribution au produit intérieur brut irlandais devrait se monter à terme à 4,1 milliards de dollars. Le comté de Mayo bénéficiera quant à lui de retombées de 246 millions de dollars durant la construction.

Le projet comprend le forage en mer de quatre puits et la construction d’un terminal de gaz terrestre.

En 2006, Shell a accepté de modifier l’itinéraire terrestre original du pipeline, conformément aux recommandations d’un médiateur nommé par le gouvernement. Il s’agissait à cette occasion de répondre aux préoccupations du public selon lesquelles le pipeline passait trop près de certaines habitations. Le groupe s’est alors engagé à revoir le tracé de manière transparente, avec une véritable consultation approfondie. Le cabinet indépendant en planification et conseil environnemental RPS a pris ce processus en charge.

En 2007, le RPS a soumis pour débat public huit nouveaux tracés aux groupes communautaires, aux propriétaires fonciers et aux organismes de réglementation. Sur la base de leur contribution et d’une évaluation technique, trois de ces tracés ont été initialement retenus et deux nouvelles possibilités ont été avancées.