Si c’est dans l’épreuve que l’on reconnaît ses amis, c’est parfois « grâce » à la crise qu’émergent de nouvelles alliances … voire réapparaissent des anciennes.
Certains pays de l’ex (et prochaine ? ) Union Soviétique paraissent avoir « choisi » (? …) leur camp, en créant un fonds commun avec la Russie.
Objectif affiché : faire face à la crise.
La Russie et quatre autres pays de l’ex-URSS (Bélarus, Kazakhstan, Kirghizstan et Tadjikistan) ont décidé mercredi à Moscou de créer un fonds commun de 10 milliards de dollars pour lutter contre les conséquences de la crise économique.
C’est en effet ce qu’a annoncé le président bélarusse Alexandre Loukachenko, qualifiant le projet de « coussin de sécurité ». Lequel pourrait être mis à contribution « pour le cas où la situation deviendrait soudainement très critique pour un pays particulier ».
Le chef de l’Etat arménien Serge Sarkissian était présent qu’observateur à la réunion des différents pays concernés.
Hasard de calendrier ?
Le Kirghizstan a annoncé mercredi avoir soumis à l’examen du parlement un projet d’arrêté portant sur la dénonciation de l’accord conclu avec le gouvernement des Etats-Unis relatif au déploiement d’une base aérienne américaine sur le territoire kirghiz de l’aéroport international de Manas à Bichkek.
Cette base avait été ouverte en décembre 2001 dans le cadre des opérations anti-terroristes menées par l’OTAN en Afghanistan. A l’heure actuelle, elle héberge un contingent de plus de mille soldats américains et plusieurs avions de transport militaire.
Arguments avancés pour l’arrêt de l’exécution de l’accord : si une telle « implantation » pouvait être justifiée en 2001, la menace qui existait alors n’est plus d’actualité pour le Kirghistan … et la Russie. Des institutions publiques ont été créées en Afghanistan, avec l’adoption d’une Constitution, l’élection d’un président et la formation d’un gouvernement.
« Toutes les conditions nécessaires au fonctionnement normal de l’administration publique en Afghanistan sont réunies » précise ainsi le gouvernement kirghiz.
Plusieurs « facteurs intérieurs » auraient également pesé dans la balance : le meurtre d’un Kirghiz par un militaire américain qui demeure impuni et l’hostilité d’une partie du peuple kirghiz à la présence militaire américaine dans le pays.
Petite cerise sur le gâteau … l’octroi d’une assistance financière russe au Kirghizstan n’est aucunement lié à la décision de ce pays de fermer la base aérienne américaine de Manas, a déclaré mercredi à Moscou le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine. « Nous ne considérons pas ces deux événements comme liés entre eux », a indiqué le diplomate. Pourquoi, certains en doutaient ?
« La Russie et le Kirghizstan sont très proches et coopèrent dans bien des domaines. Et l’allocation d’un prêt de 2 milliards de dollars est le résultat de longs mois de travail de nos ministères. Nous avons pu accorder cette assistance qui aidera peut-être le Kirghizstan à sortir de sa crise économique et sociale », a poursuivi le chef adjoint de la diplomatie russe.
Sources : AFP, Ria Novosti
ce jour, info non confirmée de renégociation du calendrier de la dette privée russe en particulier avec créanciers étrangers dont les banques européennes, très exposées et donc fragilisées
Petit rappel sur le Kirghizstan
La présence de la base militaire américaine au Kirghizistan prorogée d
Lutte d’influence entre Moscou et Washington au Kirghizistan
Créé le 2010-04-15 04:08
Par RFI
KIRGHIZISTAN
0Une semaine après le renversement du président kirghize Kourmanbek Bakiev, de nombreuses questions se posent sur l’avenir du Kirghizistan, seul pays au monde à héberger à la fois une base américaine et une base militaire russe. Le pays est donc le théâtre d’importants enjeux, notamment de lutte d’influence entre la Russie et les Etats-Unis.
Accusée de soutenir les manifestants par l’ancienne équipe au pouvoir, la Russie s’est empressée d’apporter son soutien aux nouveaux dirigeants kirghizes. Le coup de téléphone de Vladimir Poutine à Rosa Otounbayeva, le jour même où le président Bakiev a fui la capitale, a été suivi par l’envoi de 150 parachutistes russes dans le pays puis, quelques jours plus tard, par un chèque de 50 millions de dollars. Une aide militaire et financière qui contraste avec la prudence américaine. Il a fallu attendre mercredi 14 avril pour voir arriver Robert Blake à Bichkek. Le secrétaire d’Etat américain adjoint pour l’Asie centrale et méridionale, qui, à son tour, a promis son aide au gouvernement d’intérim.
« La situation au Kirghizistan préoccupe forcément les Russes qui ont une très forte influence dans le pays. Les Américains, de leur côté, sont surtout préoccupés par la base aérienne de Manas qui joue un rôle central dans le ravitaillement des troupes américaines en Afghanistan. Et les Américains comptent aussi sur le pays pour élargir leur influence en Asie centrale », explique Faz Lur Rahman, spécialiste de l’Asie centrale à l’Institut des études stratégiques à Islamabad.
Face à ces intérêts croisés, le gouvernement intérimaire entend ménager les deux grandes puissances tout en préservant la susceptibilité de l’allié russe. Les Américains ont reçu la promesse qu’ils pourraient conserver leur base. Mais le droit de bail pourrait bien augmenter.
Kirghizstan: le nouveau parlement décidera du sort du Centre de transit américain
http://fr.rian.ru/world/20100604/186835799.html
04/06/2010
Le sort ultérieur du Centre de transit américain à l’aéroport international Manas de Bichkek doit être décidé par un parlement légitimement élu, a estimé Rosa Otounbaïeva, chef du gouvernement kirghiz intérimaire.
Le sort ultérieur du Centre de transit américain à l’aéroport international Manas de Bichkek doit être décidé par un parlement légitimement élu, a estimé vendredi Rosa Otounbaïeva, chef du gouvernement kirghiz intérimaire, investie de pouvoirs présidentiels.
« Le 10 mars dernier, Washington a informé Bichkek de son intention de prolonger le bail d’une année, et le gouvernement kirghiz a accédé à la demande américaine. Autrement dit, à notre arrivée au pouvoir le 7 avril, la question était déjà réglée jusqu’en mars 2011 », a indiqué Mme Otounbaïeva.
Et d’ajouter que la décision sur le Centre de transit américain serait adoptée après les élections parlementaires en octobre 2010.
A la suite des troubles qui ont éclaté le 6 avril dernier au Kirghizstan, l’opposition a pris le pouvoir dans le pays. Le président Kourmanbek Bakiev a quitté la capitale et s’est réfugié en Biélorussie. Les opposants ont formé un gouvernement intérimaire qui a soumis, le 26 avril, un projet de nouvelle constitution à la discussion nationale. Le projet propose de faire du Kirghizstan une république parlementaire. Le référendum sur la nouvelle constitution kirghize se tiendra le 27 juin prochain. Les élections du nouveau parlement sont prévues pour le 10 octobre prochain.
La base militaire de Manas a été créée en 2001 dans l’aéroport international de la capitale kirghize dans le cadre de l’opération antiterroriste « Liberté immuable » en Afghanistan. En 2009, Bichkek a déclaré le départ définitif des militaires US. Par la suite, cette base a été transformée en Centre de transit américain destiné à soutenir les opérations de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) en Afghanistan.
Au-delà des événements tragiques qui s’y déroulent, le Kirghizstan retient l’attention en raison de sa situation stratégique. Ce petit Etat abrite en effet une base américaine qui constitue une escale vitale de soutien aux forces de l’Otan en Afghanistan, par laquelle transitent quelque 35 000 soldats occidentaux chaque mois.
La base avait failli être fermée l’an dernier, sur décision du président Bakiev, mais à la suite d’un délicat marchandage, dans lequel les considérations financières n’ont pas été les dernières à être débattues, le chef de l’Etat kirghize accepta de prolonger le bail de la base ouverte en 2001, au lendemain des attentats du 11 septembre, lors du compte à rebours de l’invasion de l’Afghanistan.
L’opposition politique kirghize a plusieurs fois dénoncé cette présence militaire américaine, en estimant qu’elle permettait aux dirigeants du pays de violer les droits de l’homme en toute impunité, comme prix à payer pour le maintien de la base. L’agence russe RIA Novisti se faisait encore l’écho de cette opposition mardi. Si le changement de pouvoir à Bishkek est confirmé, cela pourrait relancer les discussions sur le statut de cette base et une nouvelle période d’incertitude pour la logistique de l’Otan en Afghanistan.
Les Américains avaient vu dans cette menace de fermeture la main de Moscou, l’ancienne puissance tutélaire du Kirghizstan à l’époque soviétique, qui n’a pas renoncé à ses ambitions d’influence dans cette région.
———–
Rue89 avril 2010