Le baromètre de l’euro/yen indique la pluie

La journée de vendredi après-midi (la publication des Non-Farm Payrolls, les emplois non-agricoles US) fut à mon sens un exemple de ce qui peut advenir lorsque l’on reste « la tete dans le guidon », à savoir braqué sur l’évolution d’un indice sans regarder les autres quantités qui lui sont corréllées. Tout d’abord la corrélation entre le CAC et la croix euro/yen est une chose très bien connue: voir ici, là et encore là. Moi-meme, j’en ai beaucoup parlé sur ce blog à l’époque ou je me piquais de jouer du turbo sur le FOREX … Depuis, j’ai déchanté en partie à cause du fait que je n’ai pas les nerfs assez solides pour ce genre de sport, mais aussi courte fut-elle, cette expérience fut riche en enseignements.

Ci-dessus, vous voyez l’évolution récente du taux de change entre l’euro (la monnaie anti-inflation par excellence selon son grand ordonateur) et le yen, la devise du pays le plus endetté du monde. Octobre 2008 a vu un écroulement de la monnaie européenne pour cause de deleveraging généralisé et de hedge funds liquidant leurs positions sous la pression du credit crunch et de clients redevenus trouillards (et on les comprend, vu le prix du ticket d’entrée!). Si vous regardez un graphique intra-day du EUR/JPY vendredi après-midi, vous constaterez que ce taux de change dégringolait alors que le CAC 40 grimpait en flèche: cette divergence hautement improbable signalait bien que cette hausse n’était pas viable et que le retournement était à l’ordre du jour. D’ou l’intéret de surveiller au moins 3 choses lorsqu’on est en position sur les indices européens: le S&P 500 (le « grand frère ») et le bon pourvoyeur de liquidités pour alimenter la hausse, le yen.