Plan de relance : effet d’annonce de Sarkozy face au chômage

Cocacola Nicolas Sarkozy a « profité » d’un déplacement à Meaux en Région Parisienne vendredi pour annoncer qu’il présenterait « le 4 décembre un plan de soutien très puissant à l’activité économique ».

Se voulant désormais auteur de thriller, il a laissé planer le suspens quant à son contenu. Mais heureusement Fillon est là, rappelant à sa manière qu’il faudra mériter les aides prodiguées par un Etat dont les caisses étaient déjà vides avant la crise.

Mesdames et messieurs les Français, vous êtes priés de croire au Père Noël sachant que le Père Fouettard sera là aussi pour redresser les torts.

« J’annoncerai le 4 décembre prochain un plan de soutien très puissant à l’activité économique », a déclaré le chef de l’Etat dans un discours sur la mise en oeuvre de la politique du logement. Reste à savoir en quoi le plan sera puissant … Il est permis de douter …

Le Président nous a tout de même accordé « royalement » quelques bribes, en annonçant que ce plan comprendrait notamment des mesures d’incitation pour les économies d’énergie, secteur qui constituerait un « gisement » d’emploi, selon lui.

Quant au financement des mesures envisagée…. on a beau nous jurer que nos impôts ne seront pas impactés, on ne demande qu’à croire, à moins que nos éventuels placements ne subissent quelques « ponctions ».

En une sorte de Gardien de la Paix, le Premier Ministre et supposé chef de Gouvernement a tenu à préciser pour sa part que le plan de relance ne se ferait pas sans contrepartie.

« Il sera essentiellement tourné vers l’investissement et en particulier vers les investissements les plus prometteurs pour l’avenir. Ce ne sera donc pas un plan de relance consistant à distribuer des chèques simplement pour relancer la consommation », a dit le Premier ministre en Suisse. Certains auraient-ils envisagé une telle solution ?

Réagissant aux « pistes » communiquées par les journaux Le Monde et Le Figaro évoquant l’hypothèse d’une prime exceptionnelle immédiate et/ou d’un « chèque », pour les plus démunis, François Fillon a tenu à préciser qu’il n’en serait rien, soulignant même qu’une mesure de ce type « serait une erreur, une erreur politique, une erreur économique grave ».

« Si on se contente de dispositifs d’aide à court terme, l’effet sera de court terme, et lorsque nous sortirons de la crise, la France sera moins compétitive que quand elle y sera entrée », a-t-il expliqué.

« Des mesures très fortes pour ceux qui risquent d’être frappés par le chômage pendant une période que nous espérons la plus courte possible », devraient être prises alors que le nombre de salariés sans emploi s’est nettement aggravé en octobre en France.

L’accent devrait être mis sur la formation, la réorientation …. pour ne pas dire la reconversion …

Un commentaire

  1. Les Etats vont devoir emprunter massivement en 2009
    De plans de relance en mesures de sauvetage pour les banques, les Etats dépensent massivement pour endiguer la crise, pour éviter de laisser s’effondrer l’industrie automobile, la finance, soutenir les PME, ou le consommateur. Mais une question se pose : Où trouver l’argent ? Comment ?
    Réponse : en empruntant sur les marchés financiers, en émettant des bons du Trésor aux Etats-Unis, des « Bunds » en Allemagne ou des Obligations assimilables du Trésor (OAT) en France, que pourront acheter les investisseurs du monde entier. Comme ils ont l’habitude de le faire. Car crise ou non, chaque année, des montants colossaux d’emprunts souverains sont déjà émis pour assurer le paiement de la dette publique existante (versement des intérêts et remboursement des emprunts qui arrivent à échéance).
    Mais avec la crise, la facture va s’envoler. Les analystes de Natixis et Royal Bank of Scotland calculent qu’en 2009 les Etats-Unis devront émettre au minimum 1 600 milliards de dollars (1 240 milliards d’euros) de dette, bien plus qu’en 2008. En zone euro, 856 milliards d’euros de titres publics seront lancés, soit 30 % de plus qu’en 2008 et au Royaume-Uni, 164,9 milliards, soit 114 % de plus qu’un an plus tôt. Le marché sera-t-il capable d’absorber cet afflux massif de dette ?
    « On se pose des questions, mais on n’est pas en mode panique », indique Harvinder Sian, analyste chez Royal Bank of Scotland. Depuis le début de la crise, les titres de dettes d’Etat trouvent en effet facilement preneurs. Si les investisseurs désertent la plupart des produits financiers de peur de perdre de l’argent, ils se ruent sur les dettes souveraines ou garanties par les Etats, jugées sans risque. Les pays en général et ceux du G7 en particulier ont en effet peu de chance de faire faillite.
    « Pour le moment les investisseurs sont tellement pétrifiés qu’ils n’achètent rien d’autre », atteste Alain Gallois chez Natixis. « A chaque fois que les Etats lancent une opération ça fait un malheur », observe-t-il. A titre d’exemple, la Société de financement de l’économie française, agence sponsorisée par l’Etat pour aider les banques, a récolté en moins de trois heures 12 milliards d’euros, « près de trois fois plus que nécessaire « , signale M. Gallois.
    Mieux, ces titres souverains sont si demandés que leur rendement, le taux d’intérêt à payer, s’effondre. Autrement dit, les Etats empruntent pour pas cher. Aux Etats-Unis le taux des emprunts à très court terme est ainsi proche de zéro, ceux de trois à dix ans ne dépassent pas 3 %, du jamais vu, tandis que les taux d’emprunts à cinq ans de la France ou de l’Allemagne avoisinent 2,5 %.
    Les emprunts d’Etat bénéficient aussi actuellement des craintes de déflation. Car si l’inflation est l’ennemie des obligations, dans la mesure où elle érode les revenus fixes, la déflation en est au contraire l’amie.
    Selon les experts, tant que dure la crise, ce phénomène persistera. Le marché de la dette est en effet un gigantesque réservoir, estimé en mars 2008 par la Banque des règlements internationaux (BRI), à plus de 60 400 milliards de dollars dans le monde. Et avec la crise, « il y a un effet de vase communicant », explique un expert, les investisseurs désertant les titres de dettes d’entreprises, ou les dérivés de crédits comme les CDS, CDO, jugés hautement toxiques, au profit des dettes d’Etat. Le vase garde ainsi peu ou prou la même taille, mais la dette publique prend la place laissée vacante par la dette privée. Ce phénomène est désigné par les spécialistes sous le terme de fuite vers la qualité, de « flight to quality ».
    Seul bémol. Si « par surprise » l’économie rebondissait plus vite que prévue. « Ce serait une bonne nouvelle mais pour les Etats, ça peut faire mal », indique René Defossez, chez Natixis. La dette souveraine serait délaissée pour des produits risqués et les pays paieraient plus cher pour emprunter. Et la charge de la dette qui est déjà un fardeau pour les générations futures, s’alourdirait encore.
    Si l’économie reste trop déprimée, d’autres problèmes peuvent aussi surgir. Les acheteurs de dettes, qui sont en majorité des investisseurs institutionnels, des fonds de pensions, des compagnies d’assurances ou des fonds souverains d’Asie et du Moyen-Orient pourraient s’essouffler sévèrement. D’autant qu’avec la baisse du pétrole, la récession mondiale, la crise dans les pays émergents, leur capacité d’investissement a déjà diminué.
    Selon les experts, la dette publique trouvera toujours acheteurs, mais certains pays comme l’Italie, la Grèce, jugés trop risqués pour les investisseurs prudents, payeront beaucoup plus cher pour sauver leurs économies du marasme.
    En outre, certains économistes redoutent que les plans de sauvetage annoncés ne suffisent pas. Que les Etats soient amenés à s’endetter encore et encore. « Ce n’est pas impossible, lors de la crise au Japon dans les années 1990, la dette de l’Etat a atteint jusqu’à 180 % du PIB », rappelle Benjamin Carton économiste au Cepii.
    http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/11/28/les-etats-vont-devoir-emprunter-massivement_1124444_1101386.html

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