Irak/Chine : vers une réactivation d’un accord pétrolier

Iraqchinaoil_ministerPendant que le conflit continue entre Géorgie et Russie, très discrètement, la Chine poursuit son marché sur l’échiquier énergétique mondial.

Pékin envisage de réactiver un important accord pétrolier signé il y a onze ans avec l’Irak et qui avait été gelé en raison de l’embargo imposé par l’ONU en 1990, puis l’invasion américaine en 2003.

Après 20 ans d’interruption, l’Irak a repris la semaine dernière l’exploration des gisements pétroliers. Le pays, qui dispose pour l’heure des 3èmes réserves de brut au monde prouvées, compte les doubler.

Le ministre irakien du Pétrole Hussein al-Chahristani vient ainsi de rencontrer l’ambassadeur chinois à Bagdad Chang Yi pour redonner vie au contrat de 1997 qui accordait le droit d’exploration sur le champ pétrolier d’al-Adhab, situé à 180 km au sud-est de Bagdad.

« L’Irak et la Chine ont exprimé leur intérêt à finaliser l’accord pour développer le champ pétrolifère d’Ahdab », a indiqué dimanche un communiqué du ministère irakien du Pétrole.

On comprend l’intérêt de la Chine, boulimique quand il s’agit de pétrole : ce champ découvert en 1979 contiendrait une réserve de 225 millions de barils.

La construction d’une station électrique à An Najibia près de Bassorah, dans l’extrême sud de l’Irak, a également été discutée, a affirmé Assem Jihad, porte-parole du ministère du Pétrole.

Il a précisé qu’une délégation irakienne allait se rendre dans les prochains jours en Chine pour rédiger les termes de l’accord.

En plein embargo, la société d’Etat China National Petroleum Corp avait remporté le contrat d’une valeur à l’époque de 700 millions de dollars pour une durée de 23 ans. La production était estimée à 90.000 barils/jour.

A noter également qu’en début de semaine, l‘Irak a accepté de vendre du brut  de Kirkouk à la Jordanie à bas prix dans le cadre d’une  modification d’un accord de trois ans conclu précédemment. Selon l’accord, le rabais accordé sur le brut de Kirkouk vendu  à la Jordanie sera de 22 dollars par baril, au lieu des 18 prévus  initialement, a annoncé le ministre jordanien de l’Energie  Khaldoun Qteishat.

Kirkouk, située à 250 km au nord de Bagdad, est le centre de  l’industrie pétrolière de l’Irak. Elle pompe un million de barils  de pétrole par jour, soit presque la moitié des exportations  pétrolières de l’Irak.

D’ici juin 2009, le ministère du Pétrole devra départager une quarantaine de compagnies pétrolières étrangères pour des accords d’exploitation de « six gisements pétroliers et deux gisements gaziers ».

Les majors occidentales espèrent prendre pied en Irak et bénéficier à terme des gigantesques réserves de brut du pays. Elles étaient actionnaires de l’Iraq Petroleum Company, qui a eu le monopole sur les ressources irakiennes de 1925 à 1961. Le secteur pétrolier avait été progressivement nationalisé entre 1961 et 1972 et les Occidentaux avaient été chassés du pays.

Mais la Russie veille également …. tentant d’exploiter le fait que l’Irak manque cruellement de technologies et de capitaux.

Après cinq ans de guerre, les autorités ouvrent en effet progressivement leur exploitation à des dizaines d’entreprises étrangères, faisant appel aux multinationales pour des contrats d’assistance technique afin d’augmenter sa capacité de production de 500.000 barils/jour.

Les autorités irakiennes se sont fixées pour objectif l’extraction, d’ici la fin de l’année, 3 millions de barils par jour (mbj) contre 2,5 mbj actuellement, soit le niveau de production qui existait avant l’invasion américaine de mars 2003. Le but dans les cinq ans est d’atteindre une production de 4,5 mbj. Actuellement, 2,11 millions de barils sont exportés chaque jour.

Mais avant tout investissement étranger de taille, les députés irakiens doivent approuver un projet de loi sur le pétrole, qui prévoit une distribution « juste » des revenus pétroliers entre les 18 provinces irakiennes …

Sources : AFP, Xinhua

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Un commentaire

  1. Bonjour Elisabeth,
    Est-ce que vous auriez une estimation fiable du PIB irakien pour l’année dernière s’il vous plaît? Merci d’avance.

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