Aurait-on in extremis évité une série noire pour les transporteurs low-cost ? Alors que ces derniers se trouvent confrontés à la flambée des prix du kerosène et la baisse du tafic passager, la récession n’étant pas loin, un Boeing 737 de la compagnie Easyjet qui effectuait samedi la liaison entre Londres et Cagliari (Sardaigne) a dû interrompre son vol et atterrir à l’aéroport de Nice après un incident technique de nature encore indéterminée, a indiqué un porte-parole de l’aéroport.
La catastrophe du MD 82 de la compagnie Spanair, lequel s’est écrasé au décollage à l’aéroport de Madrid a quant à elle provoqué le décès de 154 personnes.
Le pilote a décidé d’interrompre son vol alors que l’appareil se trouvait au-dessus de l’Italie, après qu’une hôtesse eut été « incommodée par une odeur » d’origine indéterminée, a indiqué le porte-parole, Philippe Bellissent. « C’est le mode de fonctionnement du transport aérien. Vous ne prenez pas de risque quand vous avez 130 passagers à bord. Le pilote a appliqué la procédure normale », a ajouté le porte-parole.
Contrairement à ce qui avait été indiqué dans un premier temps par l’aéroport, il ne semble pas y avoir eu de dégagement de fumée à bord de l’appareil.
Revenant sur de précédentes déclarations, le porte-parole, Philippe Bellissent, a précisé qu’une hôtesse d’Easyjet avait été hospitalisée pour examens à Nice à la suite d' »une intoxication de type respiratoire à l’intérieur de la carlingue ». Une seconde hôtesse a été incommodée, mais n’a pas été hospitalisée.
Auparavant, le porte-parole avait indiqué que le pilote et le copilote de l’avion – initialement présenté comme un Airbus – avaient été incommodés par un dégagement de fumée dans le cockpit.
Toutefois, selon certains passagers, la procédure d’urgence d’atterrissage aurait été déclenchée à la suite d’un incident survenu à l’arrière de l’appareil, dans le local de catering (préparation des plateaux-repas), où les hôtesses auraient respiré des émanations toxiques. Mais ces mêmes passagers ont indiqué qu’ils n’avaient pour leur part senti aucune odeur dans la carlingue.
Les quelque 130 passagers du vol ont été évacués et dirigés vers le terminal de l’aéroport dans l’attente d’un autre avion à destination de Cagliari, qui est attendu dans la journée. A leur descente d’avion, les voyageurs ont été pris en charge par la compagnie d’assistance Avia-Partner.
Les pompiers ont indiqué de leur côté qu’un « problème électrique » est sans doute à l’origine de l’incident. « A l’arrivée des secours, il n’y avait plus de fumée » dans l’appareil, ont-ils précisé par ailleurs.
Le porte-parole a indiqué que l’avion ne repartirait pas avant que la cause de l’incident soit déterminée.
Rappelons qu’en mars dernier, EasyJet avait prévenu que si les prix du kérosène ne baissaient pas rapidement, elle réaliserait cette année des profits moindres que ce qu’elle a prévu.
L’action EasyJet chutait alors à la Bourse de Londres sur cette information, abandonnant même 12,13% à 329,5 pence en début d’après-midi.
« Les résultats du premier semestre seront conformes à nos anticipations. Cependant il est évident que si la hausse récente et significative des prix du carburant se poursuit, notre bénéfice du second semestre sera plus faible que ce que nous avions auparavant prévu », a déclaré le directeur général du groupe Andy Harrison.
EasyJet avait alors indiqué que le prix prévu du kérosène cet été dépassait 1.000 dollars la tonne et qu’à ce niveau ses coûts de carburant augmenteraient de 45 millions de livres sterling (57,6 millions d’euros) au second semestre, même si 40% de ses besoins sont couverts à 750 dollars la tonne.
Les acteurs du marché s’attendaient alors à ce que les prix se maintiennent autour de 1.000 dollars la tonne, au moins jusqu’au premier trimestre 2009.
« Il est peu probable que l’effet d’augmentations aussi massives et brutales puisse être contrebalancé par une augmentation des bénéfices ou par une politique de réduction des coûts, c’est pourquoi les revenus avant-impôts pour l’ensemble de l’année risquent de se situer en deçà des prévisions précédentes », indiquait également EasyJet.
Tim Marshall, analyste chez UBS, avait alors révisé d’un quart ses prévisions pour EasyJet au titre de cette année, de 41% pour 2009, et de 40% pour 2010. Selon lui,