Déception mais surtout important impact financier à prévoir pour EADS …
Mercredi, la Cour des comptes américaine (GAO) a donné raison au constructeur aéronautique Boeing qui contestait les conditions dans lesquelles l’armée de l’Air avait attribué un contrat d’avions ravitailleurs à EADS et Northrop Grumman, d’un enjeu majeur.
Le GAO – organisme US compétent pour étudier les plaintes d’entreprises évincées de marchés publics et agence du Congrès américain non affiliée à un parti politique – pointe sept éléments susceptibles d’avoir faussé la compétition.
– La Cour des comptes US donne raison à Boeing
« Notre étude nous a conduit à conclure que l’armée de l’Air a commis nombre d’erreurs significatives qui pourraient avoir affecté le résultat d’une compétition qui était serrée entre Boeing et Northrop Grumman », estime le GAO (Government Accountability Office) dans son rapport. Notons toutefois que la Cour emploie le conditionnel … sans prouver de manière formelle ce qu’elle avance. Beaucoup d’incertitudes, tout de même pour un contrat d’une telle importance.
Selon Northrop, le département de la Défense américaine a en effet découvert « cinq erreurs dans le calcul du coût le plus probable du cycle de vie, ce qui a entraîné un léger ajustement des coûts opérationnels des deux appareils » .
La Cour – dont l’avis est de manière quasi-systématique suivi par les pouvoirs publics – recommande désormais à l’armée de l’Air de « rouvrir les discussions » avec les deux groupes qui s’étaient initialement portés candidats pour ce contrat de 35 milliards de dollars.
Elle suggère aux militaires « d’obtenir des propositions révisées, de réévaluer les propositions réévaluées et de prendre une nouvelle décision sur la sélection de son fournisseur, cohérente avec (sa) décision ».
Cette compétition – à haute teneur politique – a opposé pendant des années le KC-45, une version militarisée de l’A330 d’Airbus, et le KC-767, un dérivé du 767 de Boeing.
Le 29 février, l’armée de l’Air américaine avait choisi EADS, maison mère du constructeur aéronautique Airbus, et Northrop pour fournir 179 avions ravitailleurs. Cette décision avait suscité une levée de boucliers protectionnistes au Congrès.
– L’Armée américaine veut prendre son temps pour trancher
Tout n’est pas fini cependant pour EADS …
L’armée de l’Air américaine à l’intention d’étudier la recommandation de la Cour des comptes américaine de remettre en jeu le méga-contrat des avions ravitailleurs, avant de prendre sa décision, a-t-elle annoncé mercredi dans un communiqué.
« L’Air Force est en train de passer en revue la décision du GAO ayant retenu certains points de la protestation de Boeing », et « une fois cette étude terminée, l’armée de l’Air sera en mesure de déterminer quelle est la meilleure chose à faire », écrit-elle sans donner d’échéance.
« L’Air Force fera tout ce qu’elle peut pour faire vite afin que l’Amérique s’équipe de cette capacité urgemment requise », commente la responsable des acquisitions de l’armée de l’Air, Sue Payton.
Techniquement, l’US Air Force a 60 jours pour informer la Cour des actions qu’elle compte entreprendre.
– Boeing impatient de reprendre le
Le Pentagone brise le r