Société Générale : prise de contrôle de Rosbank cette semaine ?

Rosbank_societegeneraleCachotière la Société Générale ? Que nenni ! Enfin … presque.

Car, heureusement, que la presse russe est là pour nous fournir des informations. Il est vrai que la Russie est également intéressée par « l‘affaire« .

Selon le très sérieux journal économique russe Vedomosti, traduit par Ria Novosti, la Société Générale pourrait prendre dès cette semaine le contrôle de Rosbank.

Selon Vedomosti, le tribunal de Chypre vient de lever l’interdiction concernant la vente des actions de Rosbank. Par conséquent, le groupe Société Générale peut prendre le contrôle de la banque russe dès cette semaine, affirme le journal.

Pour rappel, la SocGen avait acheté en 2006 à Vladimir Potanine et Mikhaïl Prokhorov 20% moins une action de Rosbank, avec la possibilité d’acquérir encore 30% plus 2 actions pour 1,7 milliard de dollars. Le groupe français qui souhaite profiter de cette option prévoyait de conclure la transaction à la mi-février, mais le partage des actifs entre Potanine et Prokhorov a rendu les choses plus complexes.

Pour rappel, 69,9 % des actions de Rosbank ont été vendues par la société chypriote KM Technologies, filiale du fonds KM Invest qui possède certains actifs des deux milliardaires (notamment les paquets d’actions de Norilsk Nickel, du mineur d’or Polyus, d’Open Investment pour une valeur totale d’environ 14 milliards de dollars).

Le conseil des directeurs de KM Invest avait approuvé en décembre la vente d’une partie des actifs grâce à la voix décisive de Mikhaïl Potanine (président du conseil), mais Vladimir Prokhorov ne l’avait pas accepté. Au mois de décembre, son groupe Onexim avait adressé des plaintes aux tribunaux d’arbitrage de Moscou, des îles Vierges britanniques et de Chypre et a obtenu une interdiction de vente portant sur presque tous les actifs de KM Invest, y compris ceux de Rosbank.

Cependant, à la fin de la semaine dernière, le tribunal de Limassol (Chypre) a levé l’interdiction pesant sur la vente de Rosbank, ont fait savoir deux sources proches d’Interros (Potanine). Cette demande aurait été déposée par KM Invest, rejoint ensuite dans sa sollicitation par Onexim.

Konstantin Vorontsov, représentant de KM Invest, a confirmé que l’interdiction de la vente des actions de Rosbank était levée, en ajoutant que les autres actifs de KM Technologies restaient interdits de vente.

La décision du tribunal permettra à la SG de conclure la transaction dès cette semaine et de porter sa part dans Rosbank jusqu’au bloc de contrôle, affirment en coeur des sources proches des différents protagonistes. Stéphanie Carson-Parker, porte-parole de la Société Générale, a confirmé l’intention de la banque de conclure la transaction à la mi-février.

(4 commentaires)

  1. Potanine et Interros ne font désormais qu’un :
    cf.
    « Depuis octobre, la brouille des deux hommes, qui étaient les plus importants actionnaires d’Interros avant leur dispute, semble se calmer.
    Marquant la fin des hostilités, un accord a été signé au début du mois d’octobre. D’un côté, Potanine conserve la main-mise sur Interros et de l’autre, Prokhorov fait de même avec son holding appelé Onexim. En commun, ils détiennent de concert KM Invest, une société de portefeuille qui détient une petite partie des sociétés précitées, en plus d’Interros et d’Onexim.

  2. Rostekhnologuii: un nouveau superholding d’Etat voit le jour en Russie (Gazeta.ru)
    14:35 | 27/ 11/ 2007
    MOSCOU, 27 novembre – RIA Novosti. Un superholding ayant toutes les chances de devenir le principal client de l’industrie russe a été créé en Russie. Le président a nommé à la tête de la corporation publique Rostekhnologuii Sergueï Tchemezov, avec qui il avait travaillé en qualité d’agent des services secrets en RDA dans les années 80, lit-on mardi dans le journal Gazeta.ru.
    Sergueï Tchemezov se conduit, depuis quelques mois, comme le fonctionnaire qui pourra déterminer les règles du jeu dans les secteurs clés. En témoigne ne serait-ce que sa déclaration selon laquelle les corporations publiques doivent contrôler pratiquement tous les secteurs de l’économie russe: du secteur militaro-industriel à la production et la distribution de médicaments. En fin de compte, le président a même jugé nécessaire de « rogner » quelque peu les attributions de la corporation publique: ainsi, le texte du projet de loi sur sa création ne contient pas de disposition sur les commandes militaires intérieures de l’Etat, que Sergueï Tchemezov, en tant qu’ancien directeur de Rosoboronexport (agence d’exportation d’armes russes), voulait placer sous son contrôle.
    Mais, même sans cela, la corporation Rostekhnologuii deviendra l’une des plus fortes structures du pays, jouissant d’une autonomie stratégique. Rostekhnologuii disposera de tous les actifs de Rosoboronexport, parmi les principaux: Oboronprom (DCA et construction d’hélicoptères), VSMPO-Avisma (premier producteur mondial de titane), RusSpetsStal (fournisseur d’acier pour les secteurs aérospatial et militaire), ainsi qu’un paquet d’actions d’AvtoVAZ, principal producteur russe d’automobiles. On suppose également que cette liste pourra être complétée par d’autres entreprises stratégiques.
    Sergueï Tchemezov est nommé au poste de directeur de la corporation directement par le président et pour quatre ans, ce qui veut dire qu’il reçoit la possibilité de « braver » les risques politiques qui pourraient surgir après 2008.
    En outre, la corporation publique jouira d’une plus grande liberté d’actions, entre autres, parce qu’elle sera soustraite à tout contrôle gouvernemental direct. La nouvelle structure aura une forme administrative et juridique qui sera très commode pour son chef. « Rostekhnologuii est une organisation non commerciale, explique Dmitri Abzalov, expert du Centre de conjoncture politique. Formellement, ce n’est pas une structure commerciale, c’est une sorte de fondation ».
    Les actions des entreprises faisant partie de la corporation appartiendront à celle-ci, ce qui assurera une grande souplesse dans la gestion des actifs. La corporation pourra vendre une partie des actions de ses filiales et les introduire en bourse, ajoute M. Abzalov. Sergueï Tchemezov a déjà promis que les IPO de VSMPO-Avisma, d’AvtoVAZ et d’Oboronprom auraient lieu en 2009.

  3. La Société générale susceptible d’être privée du contrôle de Rosbank (Vedomosti)
    MOSCOU, 7 décembre – RIA Novosti.
    Les marchands d’armes russes pourraient empêcher la Société générale française d’avoir le contrôle de la banque Rosbank, note vendredi le quotidien Vedomosti.
    **************
    Rostekhnologuii, un superholding d’Etat récemment créé, a besoin de sa propre banque et Rosbank pourrait bien faire l’affaire.
    **************************************
    Vladimir Potanine et Mikhaïl Prokhorov ont convenu de vendre la banque en juin 2006, ayant annulé l’IPO (Initial public offering).
    La Société générale a acheté 20% moins une action et a bénéficié d’une option sur l’acquisition d’encore 30% plus deux actions avant fin 2008 pour 1,7 milliard de dollars.
    A l’heure actuelle, MM. Potanine et Prokhorov contrôlent chacun 34,73% de Rosbank, par le biais d’une compagnie conjointe.
    Mais une transaction sous cette forme pourrait être rejetée, affirme le propriétaire d’une banque connaissant M. Prokhorov.
    Le directeur de Rostekhnologuii Sergueï Tchemezov s’y est opposé. Le groupe public aura besoin d’avoir sa propre banque, et Rosbank, qui a une expérience de travail avec des clients importants, convient on ne peut mieux pour ce rôle, selon l’expert.
    *****************
    L’intérêt de Rostekhnologuii pour Rosbank en tant que banque corporative a été confirmé par une source émanant d’une entreprise militaire relevant du groupe public.
    ********************************
    Les banques desservant Rosoboronexport (agence russe chargée des exportations d’armement) connaissent de sérieux changements, indique un financier proche de M. Tchemezov.
    La banque Sberbank est désormais dirigée par Guerman Gref, qui entretient des relations tendues avec Sergueï Tchemezov.
    Le vice-président du conseil d’administration de la banque VTB Igor Zavialov, qui contrôlait la coopération avec Rosoboronexport, a quitté son poste.
    La banque Vnesheconombank est devenue un groupe public et ses activités sont à présent trop réglementées. La situation côté banques n’est pas simple, concède un expert de la Banque de développement.
    Les militaires, qui possèdent des comptes à Rosbank, ont formulé leurs préoccupations à ses actionnaires. Ils appréhendent que la SG puisse avoir accès à des secrets d’Etat, a expliqué une source appartenant à l’entourage d’un des copropriétaires de la Rosbank. Or, les militaires n’assurent que 6,9% du portefeuille de la banque.
    Certains analystes interrogés par le journal ont entendu parler du mécontentement de Rosoboronexport et des problèmes liés à la transaction avec la SG, mais ils doutent qu’elle puisse être modifiée ou annulée.
    Après que le Service fédéral antitrust et la Banque centrale aient délivré les licences pour l’acquisition du bloc de contrôle, opposer un refus aux Français provoquerait un scandale international, souligne un analyste.
    Dans un contexte où Vladimir Potanine et Mikhaïl Prokhorov ont besoin d’argent pour achever leur « divorce » [séparation des actifs], cela s’avèrerait dangereux.

Les commentaires sont fermés.