Ce qui devait arriver arriva: les publications du 4ème trimestre 2007 des grandes banques américaines sont sorties aujourd’hui, et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas brillant! Mais pire encore, la consommation domestique pour décembre n’est pas non plus au rendez-vous … Il ne manque plus qu’un peu plus d’inflation pour compléter ce tableau absolument idyllique. Donc on ne détaille pas, les indices perdent plus de 2% depuis hier, et il parait que le marché inclut là-dedans un desserrement de 50 points de base sur les taux directeurs fin janvier (et peut-etre meme un autre petit cadeau dans la quinzaine).
En gros, ou en est-on maintenant ? Eh bien, de larges proportions de CDOs pleins à rax-bord de crédits hypothécaires pourris et devenus complètement illiquides plombent les bilans et les marges de nos établissements bancaires bien connus. Ceci grève les réserves de fonds propres et met leurs ratios de sécurité (voir les accords de Bale 2): une augmentation de capital devient donc désirable, et c’est là qu’entrent en jeu les fonds souverains dont on nous gave les oreilles dans les media grand-public sans jamais vraiment expliquer pourquoi besoin s’en fait sentir. En gros, des liquidités sont urgemment nécessaires pour rétablir le bilan (un peu comme une small cap qui veut faire de la dette ou de la croissance externe et qui emet des bons de souscriptions) … Du coup, remontée en flèche des spreads de crédit (voir figure ci-contre), ce qui renchérit le cout de l’argent et assèche les marchés actions (entre autres). Les paroles apaisantes de Bernanke avait soulagé ces spreads, mais la journée d’aujourd’hui a l’air de changer la donne.