Poutine met les bouchées doubles avant les élections de 2008, et avance désormais quasiment à découvert …
Selon l’édition du Financial Times de samedi, le géant gazier russe cherche à avoir accès aux vastes réserves énergétiques du Nigéria. Si tel était le cas, Gazprom marcherait ainsi allégrement sur les plates-bandes des intérêts occidentaux et chinois. Mais cela est-il vraiment de nature à freiner Poutine ?
Gazprom a proposé au Nigeria d’investir dans ses infrastructures énergétiques en échange d’un accès à ses importantes réserves de gaz, indique le quotidien dans une dépêche d’Abuja (capitale économique du Nigeria) et de Moscou, citant un responsable nigérian de l’industrie pétrolière.
« Ce que Gazprom est en train de proposer est ahurissant », a déclaré au FT ce responsable sous couvert de l’anonymat. Ils (les responsables de Gazprom) déclarent sans détour que l’Occident a profité de nous au cours des 50 dernières années et nous offrent maintenant de meilleures conditions (…) Ils sont prêts à battre les Chinois, les Indiens et les Américains ».
Toujours selon le Financial Times, un représentant de Gazprom, Ilia Kochevrine, a confirmé que des entretiens avec des responsable nigérians avaient eu lieu. « On a pris, a-t-il dit, la décision (…) de développer une stratégie hors de Russie. L’Afrique est une de nos priorités« .
La politique de Gazprom s’inscrit dans la démarche du président russe Vladimir Poutine qui a écrit à son homologue nigérian Umaru Yar’Adua lui demandant une coopération dans le domaine énergétique, selon le journal.
Reuters affirme de son côté dans une dépêche que Gazprom est en pourparlers avec le Nigéria en vue d’investir 2.5 milliards de dollars dans le développement de ses vastes réserves naturelles de gaz, citant un officiel du secteur gazier nigérian.
Toujours selon Reuters, le géant gazier russe procéderait à d’ardentes recherches pour accéder à de nouvelles réserves.
Un membre du gouvernement nigérian oeuvrant dans le domaine de la stratégie gazière a ainsi précisé à Reuters que Gazprom avait déjà rendu visite par deux fois au gouvernement fédéral. L’entreprise aurait ainsi offert d’investir entre 1 à 2.5 milliards pour débuter.
Un tel « volontarisme » de la Russie ne peut qu’inquiéter les gouvernements européens, l’Europe dépendant pour environ un quart des importations de gaz russe, donc susceptible d’être la proie de chantages gaziers. Parallèlement, toute incursion de Gazprom pourrait remettre en cause la domination exercée par des sociétés occidentales comme Royal Dutch Shell, Chevron et ExxonMobil au Nigeria, qui est le plus important producteur de brut d’Afrique, relève le journal.
Le responsable nigérian, selon le FT, a précisé que des responsables de Gazprom s’étaient rendus à la mi-décembre au Nigeria pour définir les améliorations à apporter au secteur gazier peu performant du pays.
Un document russe, dont le Financial Times a pris connaissance, promet « une expertise technique pointue et des apports financiers » au Nigeria et la concrétisation de projets, dont le pompage du gaz dans le delta du Niger, la région pétrolière du sud du pays.
Sources : AFP, Reuters
Cela se précise …
Le Nigeria confirme la rencontre avec le russe Gazprom
ABUJA – Le Ministère de l’énergie au Nigeria a confirmé mercredi qu’une délégation du géant gazier russe Gazprom a rencontré le président nigérian mais que le Nigeria n’avait pris aucun engagement.
« Gazprom est venu, ils ont présenté leurs activités au président et ils sont repartis (…) il n’y a eu aucun engagement, » de pris, a indiqué à l’AFP le ministre d’Etat à l’Energie et au gaz, Emmanuel Olatunde Odusina sans préciser la date de cette visite.
Le 5 janvier le Financial Times avait rapporté que Gazprom avait proposé mi-décembre au Nigeria d’investir dans ses infrastructures énergétiques en échange d’un accès à ses importantes réserves de gaz, empiétant sur les intérêts occidentaux dans ce pays.
« D’autres entreprises sont venus de la même façon (…) Au jour d’aujourd’hui le gouvernement nigérian n’est engagé auprès d’aucune entreprise, » a poursuivi M. Odusina dans un entretien avec l’AFP et RFI, ajoutant que le gouvernement allait lancer un « road show » dans les prochaines semaines pour trouver des investisseurs pour le secteur du gaz.
L’Europe, qui dépend déjà pour environ un quart des importations de gaz russe, se méfie des visées expansionnistes de Gazprom, craignant une situation où Moscou aurait un contrôle accru sur ce marche.
D’autre part, toute incursion de Gazprom au Nigeria pourrait remettre en cause la domination qu’y exercent dans le secteur de l’énergie les sociétés occidentales comme Royal Dutch Shell, Chevron et ExxonMobil.
Un document russe, dont le Financial Times a pris connaissance, promet « une expertise technique pointue et des apports financiers » au Nigeria et la concrétisation de projets, dont le pompage du gaz dans le delta du Niger, la région pétrolière du sud du pays.
Les experts estiment que le Nigeria premier exportateur de pétrole en Afrique et huitième dans le monde a aussi parmi les plus importantes réserves de gaz non exploitées au monde