Cours du pétrole : + 4 dollars sous l’effet des banques centrales

Oil_barrel_dollar_symbol Les prix du pétrole se sont envolés de plus de quatre dollars mercredi à New York. Raison d’un tel phénomène : l’effet combiné du lancement d’une action des banques centrales et une nouvelle baisse des stocks pétroliers américains.

L’annonce d’une action conjointe de plusieurs banques centrales pour tenter d’enrayer la crise de confiance des marchés financiers semble avoir redonné un certain optimisme économique aux investisseurs.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en janvier a pris 4,37 dollars, pour terminer à 94,39 dollars. Sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a pour sa part clôturé à 94,02 dollars, en hausse de 4,03 dollars.

Les banques centrales du Canada, d’Angleterre, de Suisse, la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale américaine ont décidé de différentes mesures pour tenter d’augmenter les liquidités sur les marchés. La Fed va ainsi tester un nouveau système d’attribution de liquidités par enchères. Les deux premières auront lieu les 17 et 20 décembre, pour un montant de 20 milliards de dollars chacune. Deux autres devraient suivre en janvier, dont le montant n’a pas encore été fixé. La Réserve Fédérale a également passé des accords de « swap » permettant un crédit de devises avec la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque nationale suisse (BNS). Cet accord lui permettra de fournir un maximum de 20 milliards de dollars à la BCE et 4 milliards à la BNS.

La BCE va quant à elle, aux mêmes dates que la Fed, procéder avec ces devises à deux opérations, afin de fournir jusqu’à 20 milliards de dollars de liquidités au total aux institutions financières. La Banque nationale suisse (BNS) va, de même, mettre à disposition du marché des liquidités d’un montant maximal de 4 milliards de dollars à l’occasion d’une prise en pension le 17 décembre.

La Banque d’Angleterre (BoE) a décidé d’augmenter à 11,35 milliards de livres sterling (au lieu de 2,85 milliards prévus initialement) les sommes qu’elle prêtera aux banques commerciales via deux procédures d’enchères, les 18 décembre et 15 janvier. En contrepartie des sommes avancées, la BoE a annoncé qu’elle accepterait des garanties plus larges que d’ordinaire.

La Banque du Canada a pour sa part élargi la gamme des titres admissible pour ses prises en pension à plus d’un jour, lors de deux adjudications les 13 et 18 décembre, et à concurrence de 3 milliards de dollars canadiens. Sans s’y associer, d’autres banques centrales comme la Banque du Japon ou la Banque centrale du Suède par exemple ont « salué » cette action concertée.

Après avoir quasiment atteint le niveau symbolique des 100 dollars le baril fin novembre, le marché du pétrole avait été par la suite freiné par les craintes d’un ralentissement économique, de tels cours proches d’être « prohibitifs » devenant susceptibles de provoquer une baisse de la demande énergétique des Etats-Unis.

Les différentes annonces faites par les banques centrales ont au contraire écaliré d’un jour nouveau les perspectives économiques, tout en faisant rechuter le dollar. Or, la faiblesse du billet vert a tendance à renchérir le pétrole car cela rend le brut meilleur marché pour les investisseurs hors zone dollar.

De plus, le marché a été poussé par la publication d’un recul des stocks de brut et de distillats, indiquent les analystes. Pour la quatrième semaine consécutive, le Département américain à l’Energie (DoE) a dévoilé un recul des réserves américaines de brut, de 700.000 barils lors de la semaine achevée le 7 décembre. Ce repli est toutefois conforme aux prévisions.

En revanche, les réserves de distillats – très surveillées durant l’hiver car elles incluent le fioul de chauffage – ont chuté de 800.000 barils, alors que les analystes s’attendaient à une hausse. Raison de cette baisse : le refroidissement dans le nord-est des Etats-Unis.

Le marché craint que l’offre ne parvienne pas à suivre la progression de la demande, laquelle étant à la fois liée à l’explosion des besoins des pays émergents, et les rigueurs hivernales de l’hémisphère nord.

De plus, les stocks européens de brut (Euroliststock) se sont établis en novembre à un niveau très inférieur à celui de l’an dernier, ont rapporté les analystes de Barclays Capital. »L’érosion brutale des stocks européens renforce notre idée selon laquelle le marché va au devant d’un très important déficit », ont-ils ajouté.

Par ailleurs, la Norvège tentait mercredi de contenir plus de 3.000 tonnes de pétrole qui se sont déversées par accident près d’une plateforme de la mer du Nord, la plus importante fuite de ce genre dans le pays depuis 30 ans.

Après cette rapide remontée des cours ce mercredi, une ascension jusqu’au seuil symbolique de 100 dollars d’ici la fin de l’année est redevenue une possibilité, estiment certains experts.

Source : AFP

(2 commentaires)

  1. Importante fuite de pétrole du côté norvégien de la mer du Nord
    2007-12-13 07:24:25
    OSLO, 12 décembre (XINHUA) — Une fuite de pétrole a été signalée mercredi près du champ pétrolifère de Statfjord en mer du Nord où opère StatoilHydro, a-t-on appris auprès de l’Autorité norvégienne de sécurité pétrolière (PSA).
    La fuite est estimé à 3 840 mètres cubes de pétrole, ce qui correspond à 24 154 barils de pétrole et serait la deuxième plus grande fuite dans l’histoire de pétrole de Norvège, a indiqué dans un communiqué la porte-parole de la PSA, Inger Anda.
    Elle a fait remarquer que la plus importante fuite au large de la Norvège était survenue lors d’un jaillissement de Bravo en 1977, au cours duquel environ 12 000 mètres cubes de pétrole se sont déversés.
    Ola Morten Aanestad, directeur de l’information de StatoilHydro, a confirmé une fuite dans la plateforme de Statfjord Alpha, à environ 200 km à l’ouest de la deuxième grande ville norvégienne de Bergen, près de la frontière du plateau continental britannique.
    Le Centre Sud de coordination des secours de Norvège en a été informé, alors que des avions et hélicoptères de l’Autorité norvègienne du contrôle de la pollution ont été dépêchés pour connaître l’ampleur de la fuite.

  2. Des manoeuvres aéronavales russes perturbent le trafic en mer du Nord
    OSLO – Des manoeuvres aéronavales russes en mer du Nord, à proximité de plateformes pétrolières et gazières, ont provoqué la suspension, par mesure de sécurité, du trafic d’hélicoptères entre le continent et ces installations offshore, a-t-on appris auprès des autorités.
    En route pour la Méditerranée, trois navires de la Marine russe, dont le porte-aéronefs Amiral Kouznetsov, se sont livrés à des exercices dans les eaux internationales de la mer du Nord, à environ « 50 ou 60 milles nautiques » (entre 90 et 110 km) au large de la Norvège, a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Jon Inge Oeglaend, porte-parole de l’armée norvégienne.
    Ces manoeuvres, dont la Norvège dit avoir été informée par avance, impliquent des mouvements d’avions et d’hélicoptères.
    « Par précaution, nous avons décidé de suspendre tout trafic d’hélicoptères entre le continent et les installations pétrolières de la région », a indiqué Ove Narvesen, un porte-parole d’Avinor, l’organisme chargé du contrôle aérien, qui assure pour sa part ne pas s’être vu notifier ces manoeuvres.
    Les hélicoptères sont fréquemment utilisés pour assurer le ravitaillement et les rotations de personnel sur les installations offshore.
    Personne chez StatoilHydro, l’opérateur des trois plateformes concernées par la suspension des navettes, n’était immédiatement disponible pour fournir des indications sur le nombre de navettes ainsi annulées.
    Les manoeuvres russes en mer du Nord doivent prendre fin mercredi. Elles seront suivies par des exercices à plus grande échelle en Méditerranée, où une dizaine de navires et 47 avions doivent manoeuvrer jusqu’au 3 février 2008, selon le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov.
    (©AFP / 11 décembre 2007 18h19)

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