Nouveau prétendant pour Areva ? Alors que les discours des plus grands groupes d’énergie se succèdent pour préciser leur position quant à une éventuelle participation dans Areva, Christophe de Margerie, patron de Total, a déclarée dimanche que le groupe pétrolier français n’excluait pas de prendre une participation dans le groupe nucléaire public, en cas de privatisation de ce dernier.
Le patron de Total s’exprimait lors d’un dîner à Pékin auquel participait également son homologue d’Areva, Anne Lauvergeon, qui doit signer un important contrat en Chine.
Prié de dire si Total pourrait être intéressé par une prise de participation dans Areva le moment venu, Christophe de Margerie a répondu d’un « peut-être », rajoutant toutefois que ce qui l’intéressait avant tout, c’était « de faire des investissements comme opérateur plutôt que faire des investissements financiers minoritaires. »
Prié de dire si avec un baril de pétrole à près de 100 dollars, un investissement dans l’énergie nucléaire devenait intéressant, Christophe de Margerie s’est tourné vers Anne Lauvergeon, laquelle avait estimé que c’était intéressant à 18 dollars, donc à 100 dollars : « Je suis d’accord », a-t-il dit.
Si Suez a confirmé vendredi ses ambitions dans le nucléaire civil, en indiquant qu’il déciderait d’ici 2009 d’investir ou non dans des centrales de troisième génération EPR, son PDG a néanmoins déclaré que son groupe n’était « pas du tout intéressé par prendre une part » dans le capital du groupe nucléaire Areva, en cas de refonte de ce dernier. Siemens France a pour sa part précisé vendredi que le groupe allemand était prêt à investir plusieurs milliards d’euros, et ce notamment dans son partenaire Areva.
Pour rappel, la direction du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) a apporté jeudi soir « un démenti formel » aux informations selon lesquelles ce dernier serait prêt à vendre 30% de ses actions dans Areva.
L‘Elysée étudie plusieurs schémas de refonte du groupe nucléaire public, dont un rapprochement avec le groupe industriel privé Alstom, qui impliquerait d’ouvrir davantage son capital, actuellement public à près de 85%, dont 79% appartenant au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et 5,2% à l’Etat. Il est déjà ouvert à 4%, avec des actions sans droit de vote cotées à la Bourse de Paris.
Sources : AFP, Reuters
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