Boeing : les retards du 787 Dreamliner vont impacter les résultats de 2008

Boeing787icelanderBoeing distille les mauvaises nouvelles petit à petit. Après l’annonce des retards sur le 787 Dreamliner, qui a quelque peu tardé à voir le jour, c’est désormais l’impact de ces retards sur les finances de l’entreprise qui est évoqué.

Le constructeur aéronautique américain a dû reconnaître que certes, si le décalage constaté lors du développement de l’avion de ligne 787 seront sans conséquences sur les résultats de Boeing en 2007, ses performances en 2008 en seront affectées. Ne nous réjouissons pas trop pour Airbus, cela pourrait signifier  une pression accrue sur le constructeur européen au niveau de l’OMC, en ce qui concerne l’épineux dossier des avances remboursables.

Boeing avait admis début octobre que les premières livraisons de son avion nouvelle génération seraient repoussées d’environ six mois, assurant néanmoins que ses résultats 2007 n’en souffriraient pas. Mercredi à l’occasion des résultats du 3e trimestre, Boeing n’a pas démenti cette promesse, relevant même ses objectifs de bénéfice et de chiffre d’affaires, fort, selon lui, d’une solide activité dans l’aviation civile et la défense, et de « moindres coûts de fonctionnement ».

En 2007, Boeing table sur un bénéfice par action (BPA) de 5,05-5,15 dollars, contre une précédente fourchette de 4,80-4,95 dollars, et sur des revenus relevés de 65 à 66 milliards de dollars. En revanche, « les prévisions pour 2008 ont été réajustées en fonction du calendrier révisé de livraison du 787 », explique désormais Boeing.

Le constructeur, qui a plutôt habitué le marché à relever ses prévisions grâce à ses efforts continus sur les coûts et à un marché mondial solide pour l’aéronautique, a abaissé d’un milliard de dollars sa prévision de chiffre d’affaires à 67,5 milliards pour 2008. La prévision de BPA a été maintenue à 5,55-5,75 dollars, car « les gains de productivité attendus devraient compenser les coûts liés au 787 ».

Face à ces annonces peu réjouissantes, le directeur financier James Bell s’est défendu d’avoir établi des prévisions excessivement prudentes, les jugeant « correctes ».

Sous pression pendant des mois pour tenir son calendrier, l’avionneur a fini par repousser à fin 2008 les premières livraisons initialement prévues en mai. Le groupe a admis buter sur deux problèmes dans l’assemblage final, « un problème de séquençage » et un retard dans l’intégration d’un logiciel. « Les nouvelles prévisions reflètent les efforts que nous faisons » pour résoudre ces difficultés, a souligné le PDG de Boeing Jim McNerney.

Pour tenir le nouveau calendrier, Boeing a relevé son enveloppe de recherche et développement de 200 millions à 3,2-3,4 milliards de dollars, dont 100 millions sont destinés au 787, et a affecté du personnel supplémentaire.

Le constructeur aéronautique avait annoncé le remplacement, avec effet immédiat, du responsable du programme 787 Dreamliner, quelques jours après avoir reconnu que les premières livraisons de l’appareil interviendront six mois plus tard que prévu.

Mike Bair a été remplacé par Pat Shanahan, jusqu’ici vice-président en charge des missiles dans la division défense, qui a « la capacité (…) à gérer des programmes complexes », selon M. McNerney. Avant d’être affectée à la division défense en 2002, M. Shanahan a dirigé deux programmes dans l’aviation civile, le 757 et 767-400ER.

Boeing n’avait pas officiellement lié ce changement à la tête de son programme vedette aux retards annoncés, le plaçant simplement dans le contexte d’une série de nominations découlant du départ à la retraite de Laurette Koellner, présidente de Boeing International.

Mike Bair, qui était responsable du programme 787 depuis ses débuts en 2004, doit prendre la direction de la stratégie et du marketing de l’aviation commerciale chez Boeing. « Mike a mené le programme 787 du stade de concept à celui d’appareil leader sur le marché », avait simplement commenté le groupe.

Le système de production complexe et inédit du 787, fondé sur la sous-traitance de plusieurs parties de l’appareil à des fournisseurs extérieurs, a été invoqué comme la raison des retards. Le 787 fait l’objet de 710 commandes à ce jour.

Des délais supplémentaires ne sont pas impossibles, selon certains analystes, même si la direction de Boeing a martelé sa « confiance » mercredi. Mais le marché sanctionnait modérément Boeing (-0,93% à 94,07 dollars à 16H00 GMT), en raison du relèvement des prévisions 2007, désormais conformes aux attentes, et d’un bon 3e trimestre, au-dessus des prévisions.

Source : AFP

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