Quel pays fait aussi bien que la Chine en terme d’investissements ? Un autre pays de la zone asie-pacifique pensez-vous…
Eh bien pas du tout, il s’agit de la Russie ! Les chiffres officiels des investissements donnés par l’Agence russe aux Statistiques se sont montés à juin 2007 à 17 milliards d’euros, en progression de + 22%. Par comparaison, la croissance des investissements en Chine a augmenté de… +27% sur la même période.
Les secteurs bénéficiant en Russie des investissements les plus importants sont l’acier, des énergies fossiles, les banques et l’électricité. Curieux bégaiement de l’histoire, il s’agit à peu de chose près des secteurs qui étaient les plus porteurs au début du XXème siècle dans cet immense pays, du temps du Tsar du vrai.
Ce n’est, à vrai dire, qu’une demi surprise. La Russie connaît à peu près les mêmes conditions de développement que la Chine : un pays immense bénéficiant d’une main d’oeuvre pléthorique et docile quoique moins productive, une revanche à prendre sur des décennies de chape communiste, un passé industriel fortement enraciné dans l’histoire du pays.
Mais la Russie bénéficie de ressources quasi inépuisables en matières premières, et d’une culture historiquement tournée vers l’Europe. Et d’un régime certes autoritaire, mais débarrassé de l’étiquette fort peu fréquentable de communiste. Avec la Chine, on ferme les yeux, avec la Russie, on sermonne. Ce n’est pas tout à fait la même chose.
Signe extérieur de richesse, Moscou est pour la deuxième année consécutive la ville la plus chère au monde, d’après l’étude MERCER, avec un coefficient COL (Cost of Living Survey, base 100 = New York City) de 134,4, suivie de Londres (126,3), Séoul (122,4), Tokyo (122,1) et Hong-Kong (119,4). Pour information Paris est 15ème avec un COL de 101,4.
En attendant, la Banque Mondiale prévoit pour 2007 une année record en terme de croissance des investissements en Russie, battant aisément le record de +17,4% établi en 2000.
Alors faut-il investir en Russie ? Peut-être
ironie du sort …. ?
pendant ce temps là la Russie publie cet article :
« Nouvelles règles du jeu pour les investisseurs étrangers en Russie (Vedomosti)
13:42 | 19/ 07/ 2007
MOSCOU, 19 juillet – RIA Novosti. Le gouvernement russe a soumis à l’examen de la Douma (chambre basse du parlement russe) une liste de nouvelles règles du jeu pour les investisseurs étrangers.
Le document répertorie 39 secteurs de l’économie fermés aux investisseurs, et si ces derniers essaient de ruser, ils auront affaire aux services secrets.
Selon les experts, le projet de loi russe est plus précis et plus logique que son équivalent américain. Des lois similaires existent en Grande-Bretagne et en Chine.
Parmi les 39 activités susmentionnées figurent celles qui sont liées aux monopoles naturels, à l’exploitation du sous-sol, mais aussi à l’armement, à l’aérospatiale et à l’énergie nucléaire.
Une compagnie étrangère (ou russe contrôlée par des étrangers) souhaitant acquérir plus de 50% d’une entreprise figurant sur la liste ou obtenir la moitié des sièges dans son conseil d’administration ou ses organes administratifs doit saisir l’administration habilitée par le gouvernement pour en demander l’autorisation.
Une restriction particulière pèse sur les compagnies étrangères publiques: elles ne seront pas autorisées d’acheter plus de 25% des actions des entreprises stratégiques.
Le verdict définitif relèvera de la compétence d’une commission gouvernementale dirigée par le premier ministre.
Ce dernier sera autorisé à fermer aux étrangers les entreprises dont les activités sont liées au secret de l’Etat, qui exportent des produits militaires ou qui réalisent les commandes militaires publiques, encore qu’il y ait là aussi quelques exceptions et échappatoires.
Les fonctionnaires pourront prescrire à l’acheteur de réexporter les armements au prix préfixé. Seuls des ressortissants russes spécialement habilités pourront travailler dans les organes administratifs des entreprises liées au secret de l’Etat.
L’application de cette loi sera supervisée par le Service fédéral de sécurité (FSB) (ex KGB) qui sera autorisé à ouvrir ses propres enquêtes.
Selon une source proche du FSB, il ne s’agit pas là d’une nouvelle invention, mais d’une tendance mondiale: les Etats-Unis préparent actuellement un projet de loi permettant aux services secrets de surveiller les transactions conclues avec des étrangers.
Les investisseurs étrangers bénéficieront enfin de règles du jeu permanentes, a estimé Albert Eguanian, associé-gérant du cabinet Vegas-Lex.
Car si aucune restriction ne s’étend à l’objet de la vente, on ne pourra pas le refuser à l’acheteur.
Et de citer quelques exemples: Siemens a passé une année à attendre l’approbation de l’achat de Power Machines, et en vain; le français Total s’est vu empêcher d’acheter 20% de Novatek, et le chinois CNPC une participation dans Sintez. Cet avis est partagé par Maxim Choub, de la compagnie Shell, et Ben Haynes, PDG d’Exxon Mobil Russia.
Cet article est tiré de la presse et n’a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti
@ Elisabeth : patriotisme économique ? Humm… les chinois, aussi, font la même chose.
N’oubliez pas que la RUSSIE est TOUJOURS en défaut de paiement puisqu’elle n’a pas encore remboursé les emprunts russes ( nous avons reçu 1% d’indemnisation en 2000-2001 ) Les agences de notation devraient lui donner une note de D- au lieu de lui donner BBB-
voir le site : http://empruntsrusses.winnerbb.com
Si la Russie est en défaut de paiement, que le régime est d’une démocratie discutable, et que les affaires s’y font de manière parfois … obscure, il reste que bon nombre d’entreprises occidentales rêvent de s’y implanter pour avoir leur part du gâteau, tant que ça dure. J’ai lu le manuel, je ne vois pas d’autre nom, de Feiler et Garese sur le sujet (investissement CEI + pays de l’ex URSS, les infos ici : http://www.sussex-academic.co.uk/sa/titles/economics_banking/_economics.htm) il y a de quoi donner envie de tenter sa chance à plus d’un. Comme toujours, il y en aura qui y perdont leur chemise, et d’autres qui pourront s’acheter des yachts 😉