Le cours du Brent a dépassé les 77 dollars pour la première fois depuis onze mois jeudi à Londres.
Les prix sont à la fois dopés par l’activité des fonds spéculatifs liée aux craintes sur l’approvisionnement en essence aux Etats-Unis et à la dégradation des conditions de sécurité au Nigeria, lesquelles continuent à inquiéter fortement les compagnies pétrolières et notamment TOTAL en la personne de son patron Christophe de Margerie.
Le Brent a grimpé jusqu’à 77,07 dollars le baril vers 14H15 GMT, un prix qui n’avait plus été observé depuis le 10 août 2006. Le « light sweet crude » new yorkais a dans le même temps atteint un plus haut depuis le 15 août, à 73,80 dollars le baril.
Le cours du Brent pointant vers des plus hauts historiques, les spéculateurs semblent pris d’une frénésie d’achat,dans l’attente d’un nouveau record, jugent les analystes. Les cours du pétrole côtoient dorénavant les records historiques enregistrés respectivement le 7 août 2006 à Londres, à 78,64 dollars, et le 14 juillet de la même année à New York, à 78,40 dollars.
Depuis plusieurs semaines, les prix du pétrole sont dopés par les inquiétudes sur l’approvisionnement en essence aux Etats-Unis. Au plus fort de la « driving season » (grands déplacements en voiture), saison de haute consommation de carburant, les investisseurs s’inquiètent des réserves d’essence, inférieures de 3,8% à leur niveau de l’an dernier à la même époque.
La dégradation des conditions de sécurité au Nigeria, premier producteur de brut africain soutient par ailleurs les cours. Le patron du groupe pétrolier français Total, Christophe de Margerie, s’est indigné samedi contre « la situation d’instabilité » au Nigeria, qui selon lui ne peut plus durer.
Avec le groupe pétrolier néerlandais Shell, « on va clairement leur dire qu’on ne peut pas continuer comme cela sur le long terme. Ca ne peut pas être pérenne », a déclaré M. de Margerie, directeur général de Total, en marge des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Un geste fort des autorités nigérianes « serait de dire que (la sécurité) est leur priorité », a-t-il dit à quelques journalistes. Depuis le début de l’année 2006, plus de 180 ressortissants étrangers ont été enlevés dans la région pétrolière du Delta du Niger, soit par des groupes de militants qui réclament une plus grande part de la manne pétrolière pour les populations locales, soit par des bandes criminelles.
Source : AFP
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