Blackstone : entrée controversée en Bourse vendredi

Blackstoneipoblackstoneipoblackston Le fonds d’investissement Blackstone entrera en Bourse vendredi pour lever environ 4 milliards de dollars, une introduction qui devrait consacrer le succès de ces fonds. Ces derniers s’avèrent si puissants que des sénateurs américains veulent doubler leur taxation.

Sa décision d’entrée en Bourse l’obligera néanmoins à divulguer certaines informations sur ses activités, levant un coin du voile sur ses transactions et sur la richesse de ses dirigeants. Le prix d’émission des actions sera fixé jeudi.

Le fonds Blackstone avait déjà annoncé qu’il comptait introduire en Bourse 12,4% de son capital à un prix compris entre 29 et 31 dollars par action. Dans la foulée, il a en outre prévu de vendre à l’Etat chinois 9,7% de son capital pour 3 milliards de dollars, des actions sans droits de vote. Au total, entre la Bourse et la Chine, Blackstone encaissera entre 6,86 et 7,75 milliards de dollars. Ses actionnaires actuels garderont 78% du capital.

La puissance financière de ces fonds, qui réalisent actuellement l’immense majorité des grosses fusions-acquisitions mondiales, commence à susciter des critiques aux Etats-Unis. De plus, ces types d’organismes sont généralement taxés à 15% sur leurs bénéfices en raison du caractère supposé passif de leurs investissements. En guise de réaction, deux sénateurs ont présenté la semaine dernière un projet de loi visant à les taxer à 35%, au même taux que les entreprises ordinaires, supprimant ainsi leurs « monstrueux » allègements fiscaux. Dès vendredi, Blackstone a reconnu que cette loi, si elle voit le jour, pourrait réduire sa valeur même si une dispense est prévue dans son cas pour une durée de cinq ans.

Mais le feu des critiques se concentre sur Stephen Schwarzman, le directeur général et cofondateur de Blackstone dont le train de vie et les propos belliqueux choquent même dans un pays plus que libéral comme les Etats-Unis. Dans le cadre de la procédure d’introduction en Bourse (IPO), Blackstone a révélé que Schwarzman aurait une participation évaluée à 7,73 milliards de dollars dans la société et qu’il recevrait un versement ponctuel de 677,2 millions de dollars.

Fondé en 1985, Blackstone est devenu emblématique de la puissance nouvelle des fonds d’investissement qui, après avoir affûté leurs armes dans les rachats de petites entreprises familiales, multiplient à présent les acquisitions de grosses sociétés cotées en Bourse. Blackstone dirigeait par exemple le consortium qui a acquis cette année le groupe immobilier Equity Office Properties pour pour 39 milliards de dollars, un des plus importants rachats jamais réalisés par des fonds. Il a déboursé en mai 6,8 milliards de dollars pour Alliance Data Systems, une société spécialisée dans les services aux entreprises. Son activité ne se limite pas aux Etats-Unis et il est, par exemple, le deuxième actionnaire de l’opérateur télécoms allemand Deutsche Telekom. KKR, son grand concurrent, a lui introduit une de ses branches en Bourse l’an dernier à Amsterdam et levé 5 milliards de dollars.

L’indien Housing Development Finance Corporation (HDFC) et l’anglais Barclays viennent en partie de céder à Blackstone l’indien Intelenet spécialisé dans le processus métier d’externalisation (Business Process Outsourcing – BPO). L’entreprise sera ainsi détenue à la fois par l’équipe dirigeante d’Intelenet et par Blackstone Group.

Les deux partenaires se retrouvent à la tête d’une entreprise qui emploie plus de 17 000 employés sur ces 18 sites indiens et fournit des solutions d’externalisation de services à plus de 500 entreprises en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Australie et en Inde. Le transfert d’Intelenet aux mains de Blackstone Group et de l’équipe dirigeante de la firme indienne ne l’empêchera pas de continuer à délivrer ses services de BPO à ses clients habituels, y compris la banque britannique Barclays. Selon le quotidien The Economic Times, le montant de la transaction pourrait atteindre les 200 millions de dollars.

Sources : AFP, Challenges, Atelier groupe BNP Paribas

(3 commentaires)

  1. Les étrangers détiennent 46,2 % du capital des sociétés du CAC 40
    par AFP
    A la fin de l

  2. Blackstone, il parraît de nos amis les chinois veulent en prendre un gros morceau et aussi, faire leur blackstone a eux.
    Bientot l’économie mondiale dans les mains des chinois.
    Nous avions pensé les faire travailler pour nous gratuitement, ça a été de courte durée.
    Bientot, nous travaillerons pour eux gratuitement.
    Vive l’europe, vive la mondialisation.

  3. En France, des retraites à 50-55 ans, financées en volant des travailleurs, donc chômage + retraités.
    Aux USA, retraites à 65 ans, financées par des fonds de pension, capables d’acheter des entreprises françaises – entre autres – qui licencieront les employés non US afin de payer les retraites de leurs pensionnaires US.
    Un pays gagnant, un perdant.
    Mais je n’incriminerais ni l’Europe ni la mondialisation, juste l’ignominie de la syndicratie française juste capable de semer la m… si on veut toucher aux privilèges et aux mauvaises habitudes.

Les commentaires sont fermés.