Alstom/Russie : société commune dans le nucléaire

Russia_nuclear_power_plantLes groupes industriels français Alstom et russe Atomenergomash ont finalisé vendredi leur accord pour la création d’une société commune dédiée à la production d’îlots conventionnels (turbines) pour les centrales nucléaires utilisant la technologie russe, a annoncé Alstom.

Atomenergomash est une filiale d‘Atomenergoprom, société d’Etat responsable de la mise en oeuvre de la stratégie nucléaire civile en Russie.

La société commune, dénommée JSC Alstom Atomenergomash, sera détenue à 51% par Atomenergomash et à 49% par Alstom. »Les deux partenaires investiront conjointement 300 millions d’euros sous forme d’apports d’actifs et de cash. Leur ambition est d’atteindre un volume d’affaires d’un milliard d’euros par an », a ajouté le groupe. La société commune, pour laquelle un accord cadre avait été conclu à Moscou le 2 avril, emploiera « de l’ordre de 700 personnes ».

Pour Alstom, l’accord « traduit la volonté des deux parties de développer un partenariat stratégique et industriel à long terme pour promouvoir la technologie des îlots conventionnels associés aux réacteurs nucléaires de technologie russe » en Russie mais également hors de Russie, ajoute le groupe français.

L’entreprise conjointe russo-française Alstom Atomenergomach sera en mesure de couvrir la moitié des besoins de la Russie en turbines pour les centrales nucléaires, a fait savoir le président de l’agence fédérale russe de l’énergie atomique (Rosatom), Sergueï Kirienko, après la signature des documents constitutifs de l’entreprise. « Le volume des ventes atteindra plus de 1 milliard d’euros par an », a-t-il déclaré avant de souligner que l’entreprise conjointe devait « approvisionner à hauteur de 50% au moins le marché intérieur russe dans le cadre du programme de développement des centrales nucléaires ».

D’ici à 2020, la Russie envisage de construire 26 nouveaux blocs énergétiques d’une puissance totale de 1,2-1,5 gigawatts (GW), ce qui permettra de doubler la quantité d’énergie électrique fournie par les centrales nucléaires. M. Kirienko a précisé qu’Alstom Atomenergomach devait sortir sa première turbine en 2011 et atteindre, en 2013, la capacité prévue par le projet: trois turbines par an.

Le gouvernement russe vient d’adopter dans les grandes lignes le Schéma général d’implantation des sites électro-nucléaires jusqu’à 2020, autrement appelé « feuille de route ». Il s’agit en quelque sorte de la matérialisation du plan d’action qui initialement avait été énoncé dans le Programme fédéral finalisé de développement de l’électro-nucléaire, adopté l’année dernière. Son idée maîtresse est d’accroître au maximum la part du nucléaire dans la production globale d’électricité dans le pays.

Si la feuille de route est respectée, un réacteur nucléaire sera mis en service chaque année à partir de 2009, deux à partir de 2012 et plus par la suite jusqu’en 2020, tant que la puissance totale installée des centrales nucléaires qui est aujourd’hui de 23 GW n’aura pas été multipliée par 2,3, voire 2,5 fois. Ce plan sera réalisé sur la base de la technologie des réacteurs de la série VVER-1000 (réacteur à pile refroidie et ralentie par eau de 1000 MW de puissance), qui auront été perfectionnés au maximum.

Cependant Rosatom (Agence russe de l’énergie atomique) estime une diversification nécessaire: le pays a aussi besoin de réacteurs de moyenne et petite puissances

Sources : AFP, Ria Novosti

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