Ce qui devait arriver, arriva. Compte-tenu de l’influence grandissante des Présidents vénézuelien Hugo Chavez et bolivien Evo Morales, il était prévisible que les choses finissent ainsi : le gouvernement équatorien changera avec la nouvelle assemblée constituante les règles sur l’investissement étranger afin que l’état reçoive 70% à 80% des profits de l’exploitation pétrolière et minière, a déclaré jeudi le ministre de l’Intérieur Gustavo Larrea.
Il y a moins de deux semaines, le président équatorien Rafael Correa avait ordonné la mise sous surveillance militaire des installations pétrolières en Equateur, y compris celles des sociétés privées. Selon l’argumentation officielle, l’objectif est de faire face à la recrudescence des vols et des actes de vandalisme commis durant des manifestations.
« Il n’est pas possible qu’il y ait des contrats dans lesquels l’Etat équatorien ait une participation de 20% des gains et l’entreprise qui investit de 80% des gains », a estimé le ministre. Dans cette optique, a-t-il poursuivi, « dans les nouveaux contrats pétroliers, le pourcentage de profits accordés à l’entreprise privée variera entre 20 et 30% et celui à l’Etat entre 70 et 80% ».
« Telles sont les règles au Brésil, en Colombie, au Mexique et au Venezuela….et telles seront les règles en Equateur, ainsi que pour le secteur minier », a annoncé M. Larrea. Le ministre a indiqué que ces réformes seront adoptées en septembre dans l’Assemblée constituante qui rédigera la nouvelle carte politique du pays.
La compagnie nationale équatorienne Petroecuador a récemment annoncé par ailleurs qu’elle signerait très prochainement avec les forces armées un accord visant à « freiner les actes répétés de vols, attentats et coupures » sur les oléoducs. Depuis 2003, quelque 500 plaintes ont été déposées pour ce type de faits mais aucune n’a fait l’objet d’une enquête ni abouti à la moindre interpellation, selon le président de la compagnie nationale Carlos Pareja.
Pour rappel, l’Equateur est le cinquième pays producteur de pétrole d’Amérique du sud avec une production journalière de 560.000 barils. En 2006 quelque 70% de ses exportations ont généré 6.934 millions de dollars.
« L’Equateur doit reconnaître que ses réserves pétrolières ont une durée limitée. On peut parler d’un quart de siècle », a par ailleurs récemment déclaré le ministre de l’Energie Alberto Acosta, à l’antenne de la chaîne télévisée Ecuavisa. Selon ce fonctionnaire, une telle situation oblige le gouvernement à nouer des alliances à très long terme avec de gros producteurs comme le Venezuela… voire de suivre sa politique …
« Au-delà des considérations idéologiques ou politiques, l’Equateur doit chercher à s’allier au Venezuela pour qu’à long terme, quand se tariront nos réserves, nous ayons du brut venant du Venezuela », a expliqué le ministre.
« L’Equateur dispose d’environ 4,8 milliards de barils de brut alors que le Venezuela possède des réserves de 316 milliards, selon M. Acosta. « C’est une différence abyssale. Quand le pétrole s’asséchera en Equateur, le Venezuela aura à peine commencé à exploiter le quart de son pétrole disponible », a noté le ministre. Evoquant l’accord-cadre bilatéral signé récemment au Venezuela par les présidents des deux pays, il a souligné que « ce que le Venezuela propose à l’Equateur comme à d’autres pays sud-américains c’est d’extraire ensemble du pétrole dans la Ceinture de l’Orénoque« .
Source : AFP
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« En 2006 quelque 70% de ses exportations ont généré 6.934 millions de dollars. »
Petite erreur sur les chiffres, les revenues du pétrole pour l’année 2006.
7 mds de dollars.
QUITO (Dow Jones)–Ecuador’s oil export revenues totaled $6.914 billion last year, a 28% increase from the $5.397 billion registered in the previous year, the central bank said Thursday.
In terms of volume, Ecuador exported 136.23 million barrels in all 2006, up 4% from the 131.60 million barrels shipped one year early.
That translates into exports of 373,244 barrels a day in 2006, from 360,548 barrels a day registered in 2005.
According to the central bank, the average price of crude in all 2006 increased 24% to $50.75 per barrel from $41.01 a barrel reported in 2005 period.
According to the Central Bank, of the total exported by the country between January and December, 64.27 million barrels, or 47%, were sold by private companies operating in Ecuador, obtaining revenue of about $3.184 billion. The remaining was exported by state-run Petroecuador.
Petroecuador exports include crude from Occidental Petroleum’s (OXY) former fields, seized by the Ecuadorean goverment on May 15. These fields have an output of about 86,000 barrels per day, but only around 72,000 barrels per day are exported.
Sur le premier trimestre la production pétrolière est en baisse de 8% par rapport a l’année dernière, 500000 barils/jours contre 546000 b/j au 1er trimestre 2006