Les marchés tablent sur un taux de la BCE de 4 % maximum
Les économistes n’ont en revanche reçu aucun indice leur permettant d’anticiper avec certitude la suite du scénario monétaire. M. Trichet n’a pas voulu confirmer ou infirmer les attentes des marchés financiers, qui tablent sur un taux proche de 4 % à la fin de l’année. « Je ne commenterai pas les attentes des marchés. Je pense que notre analyse est suffisamment claire pour que les marchés se fassent leur propre opinion », a-t-il déclaré en réponse à une question.
Le marché à terme des taux à trois mois montre que les opérateurs envisagent un taux directeur de 4 % à fin juin comme étant un maximum pour l’année.
Ce chiffre de 4 % est, selon Erik Nielsen, économiste chez Goldman Sachs, celui qu’ont en tête les banquiers de la BCE, « à moins que l’on ait un ralentissement de la croissance de la masse monétaire, des baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) et un euro bien plus fort ».
Certains continuent néanmoins de parier sur le fait que le taux de la BCE ne dépassera pas 3,75 % cette année. BNP Paribas fait partie de ceux-là, considérant notamment que la chute du taux d’inflation sous le seuil des 2 % réduit l’urgence de relever les taux.
Gilles Moëc, chez Bank of America, qui, lui, envisage à l’inverse un taux de 4,25 % en janvier 2008, estime que la proximité de l’élection présidentielle française sera un des arguments qui conduiront la BCE à observer un statu quo monétaire au deuxième trimestre avant de reprendre son cycle de hausse des taux à l’automne.
Patrick Artus et Moncef Kaabi, chez Natixis, se sont demandé ce qui influençait la fixation du taux de la BCE. Selon leurs calculs économétriques, les facteurs ayant pesé sur la stratégie monétaire de la banque centrale de 1999 à 2006 ont été l’inflation anticipée de la zone euro, la position de la zone euro dans le cycle économique, le taux de change de l’euro contre le dollar, la croissance des prix de l’immobilier résidentiel de la zone euro et la position cyclique allemande, qui jouerait un rôle particulier (notamment l’indice ifo ou le chômage).
En revanche, ils ont trouvé qu' »aucune variable de crédit et de liquidité (base monétaire, M3…) ne jouait de rôle » et que le taux d’intérêt de la Fed a un effet très faible et peu significatif.
M. Juncker et M. Trichet s’opposent sur les hausses de salaires en Europe
Tandis que le pouvoir d’achat occupe une place centrale dans la campagne présidentielle française, les ministres des finances de la zone euro réunis au sein de l’Eurogroupe ont ouvert la porte, lundi 26 février, à Bruxelles, à d’éventuelles hausses de salaires. « Avec la reprise économique, il est évident que le partage des fruits de la croissance retrouvée figurera au centre des préoccupations des gouvernements, des partenaires sociaux et des citoyens », a dit Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe. « Les salaires ne sont pas tout », a ajouté le premier ministre et ministre des finances luxembourgeois, en suggérant aussi d’améliorer la participation des salariés aux bénéfices des entreprises.
L’Eurogroupe a invité la Commission européenne à examiner le décalage entre l’évolution des salaires et des profits au sein de l’Union monétaire ces dernières années.
L’opportunité d’une progression des salaires divise les responsables européens. Avant la réunion, Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, a tenu à rappeler que « la hausse modérée du coût du travail avait été un facteur-clé pour augmenter l’emploi et réduire le chômage ces dernières années ». Pour la BCE, qui s’apprête selon les experts à poursuivre le cycle de hausse des taux engagé en 2006, un dérapage salarial pourrait alimenter les tensions inflationnistes.
L’Eurogroupe et la Commission pensent au contraire que la progression des prix sera inférieure à 2 % en 2007 et que la modération salariale des dernières années, notamment en Allemagne, a permis de contenir l’inflation. M. Juncker, qui a précisé que l’Eurogroupe resterait « vigilant » à propos d’éventuelles augmentations, reste sur la ligne traditionnelle des ministres des finances : « Tant que les salaires évolueront en ligne avec la productivité, la hausse ne posera aucun problème, ni en termes d’inflation ni en termes de compétitivité », a-t-il expliqué.
Les perspectives d’une hausse des taux dans la Zone Euro ont gagné du terrain ce mardi, après la publication d’une masse monétaire M3 pour le mois de janvier en forte progression.
Comme en décembre, l’agrégat M3 s’est apprécié de 9,8 % en rythme annuel le mois dernier. Il avait progressé de 9,3 % en novembre. La moyenne mobile sur trois mois (novembre 2006 – janvier 2007) s’établit à 9,7 %, contre 9,2 % sur la période précédente (octobre – novembre 2006).
Un nouveau resserrement de la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne est donc largement anticipé pour le 8 mars, lors de la prochaine réunion de la BCE. Son Président, Jean Claude Trichet, n’a en effet pas manqué de rappeler ces derniers mois… qu’il restait attentif à la résurgence de tensions inflationnistes dans la Zone Euro.
Les taux de la BCE pourraient ainsi grimper à 3,75% en mars, après une hausse de 25 points de base en décembre à 3,50%.
Les taux longs ont pour leur part profité ce mardi de la nette correction des marchés actions pour se détendre, bénéficiant des mouvements de » flight to quality « . Les marchés de taux ont de fait joué leur traditionnel rôle de valeur refuge en période de doutes sur les Bourses.
Les propos tenus hier par Alan Greenspan, l’ancien gouverneur de la Fed, concernant une possible entrée en récession de l’économie américaine d’ici la fin de l’année ont plombé le moral des investisseurs sur les marchés actions.
Les incertitudes entourant le dossier du nucléaire iranien et la nette baisse des places asiatiques la nuit dernière ont également marqué les esprits, contribuant largement au repli généralisé des Bourses internationales.
En France, le taux à 10 ans de l’OAT est ainsi revenu tutoyer les 4%, à 4,015%, tandis que le taux du Bund allemand à 10 ans est passé sous les 3,97%.
Au final, les perspectives de hausses des taux courts et la détente des taux longs devraient accentuer l’aplatissement de la courbe des taux dans la Zone Euro.
Les marchés tablent sur un taux de la BCE de 4 % maximum
Les économistes n’ont en revanche reçu aucun indice leur permettant d’anticiper avec certitude la suite du scénario monétaire. M. Trichet n’a pas voulu confirmer ou infirmer les attentes des marchés financiers, qui tablent sur un taux proche de 4 % à la fin de l’année. « Je ne commenterai pas les attentes des marchés. Je pense que notre analyse est suffisamment claire pour que les marchés se fassent leur propre opinion », a-t-il déclaré en réponse à une question.
Le marché à terme des taux à trois mois montre que les opérateurs envisagent un taux directeur de 4 % à fin juin comme étant un maximum pour l’année.
Ce chiffre de 4 % est, selon Erik Nielsen, économiste chez Goldman Sachs, celui qu’ont en tête les banquiers de la BCE, « à moins que l’on ait un ralentissement de la croissance de la masse monétaire, des baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) et un euro bien plus fort ».
Certains continuent néanmoins de parier sur le fait que le taux de la BCE ne dépassera pas 3,75 % cette année. BNP Paribas fait partie de ceux-là, considérant notamment que la chute du taux d’inflation sous le seuil des 2 % réduit l’urgence de relever les taux.
Gilles Moëc, chez Bank of America, qui, lui, envisage à l’inverse un taux de 4,25 % en janvier 2008, estime que la proximité de l’élection présidentielle française sera un des arguments qui conduiront la BCE à observer un statu quo monétaire au deuxième trimestre avant de reprendre son cycle de hausse des taux à l’automne.
Patrick Artus et Moncef Kaabi, chez Natixis, se sont demandé ce qui influençait la fixation du taux de la BCE. Selon leurs calculs économétriques, les facteurs ayant pesé sur la stratégie monétaire de la banque centrale de 1999 à 2006 ont été l’inflation anticipée de la zone euro, la position de la zone euro dans le cycle économique, le taux de change de l’euro contre le dollar, la croissance des prix de l’immobilier résidentiel de la zone euro et la position cyclique allemande, qui jouerait un rôle particulier (notamment l’indice ifo ou le chômage).
En revanche, ils ont trouvé qu' »aucune variable de crédit et de liquidité (base monétaire, M3…) ne jouait de rôle » et que le taux d’intérêt de la Fed a un effet très faible et peu significatif.
M. Juncker et M. Trichet s’opposent sur les hausses de salaires en Europe
Tandis que le pouvoir d’achat occupe une place centrale dans la campagne présidentielle française, les ministres des finances de la zone euro réunis au sein de l’Eurogroupe ont ouvert la porte, lundi 26 février, à Bruxelles, à d’éventuelles hausses de salaires. « Avec la reprise économique, il est évident que le partage des fruits de la croissance retrouvée figurera au centre des préoccupations des gouvernements, des partenaires sociaux et des citoyens », a dit Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe. « Les salaires ne sont pas tout », a ajouté le premier ministre et ministre des finances luxembourgeois, en suggérant aussi d’améliorer la participation des salariés aux bénéfices des entreprises.
L’Eurogroupe a invité la Commission européenne à examiner le décalage entre l’évolution des salaires et des profits au sein de l’Union monétaire ces dernières années.
L’opportunité d’une progression des salaires divise les responsables européens. Avant la réunion, Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, a tenu à rappeler que « la hausse modérée du coût du travail avait été un facteur-clé pour augmenter l’emploi et réduire le chômage ces dernières années ». Pour la BCE, qui s’apprête selon les experts à poursuivre le cycle de hausse des taux engagé en 2006, un dérapage salarial pourrait alimenter les tensions inflationnistes.
L’Eurogroupe et la Commission pensent au contraire que la progression des prix sera inférieure à 2 % en 2007 et que la modération salariale des dernières années, notamment en Allemagne, a permis de contenir l’inflation. M. Juncker, qui a précisé que l’Eurogroupe resterait « vigilant » à propos d’éventuelles augmentations, reste sur la ligne traditionnelle des ministres des finances : « Tant que les salaires évolueront en ligne avec la productivité, la hausse ne posera aucun problème, ni en termes d’inflation ni en termes de compétitivité », a-t-il expliqué.
Les perspectives d’une hausse des taux dans la Zone Euro ont gagné du terrain ce mardi, après la publication d’une masse monétaire M3 pour le mois de janvier en forte progression.
Comme en décembre, l’agrégat M3 s’est apprécié de 9,8 % en rythme annuel le mois dernier. Il avait progressé de 9,3 % en novembre. La moyenne mobile sur trois mois (novembre 2006 – janvier 2007) s’établit à 9,7 %, contre 9,2 % sur la période précédente (octobre – novembre 2006).
Un nouveau resserrement de la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne est donc largement anticipé pour le 8 mars, lors de la prochaine réunion de la BCE. Son Président, Jean Claude Trichet, n’a en effet pas manqué de rappeler ces derniers mois… qu’il restait attentif à la résurgence de tensions inflationnistes dans la Zone Euro.
Les taux de la BCE pourraient ainsi grimper à 3,75% en mars, après une hausse de 25 points de base en décembre à 3,50%.
Les taux longs ont pour leur part profité ce mardi de la nette correction des marchés actions pour se détendre, bénéficiant des mouvements de » flight to quality « . Les marchés de taux ont de fait joué leur traditionnel rôle de valeur refuge en période de doutes sur les Bourses.
Les propos tenus hier par Alan Greenspan, l’ancien gouverneur de la Fed, concernant une possible entrée en récession de l’économie américaine d’ici la fin de l’année ont plombé le moral des investisseurs sur les marchés actions.
Les incertitudes entourant le dossier du nucléaire iranien et la nette baisse des places asiatiques la nuit dernière ont également marqué les esprits, contribuant largement au repli généralisé des Bourses internationales.
En France, le taux à 10 ans de l’OAT est ainsi revenu tutoyer les 4%, à 4,015%, tandis que le taux du Bund allemand à 10 ans est passé sous les 3,97%.
Au final, les perspectives de hausses des taux courts et la détente des taux longs devraient accentuer l’aplatissement de la courbe des taux dans la Zone Euro.