Non ce n’est pas une nouvelle fonctionnalité offerte sur l’Airbus A380, ni une nouvelle méthode de pilotage.
Mais bel et bien le reflet du malaise actuel et de l’inquiétude des salariés et sous-traitants face aux restructurations qui pourraient être annoncées par Louis Gallois le 20 février prochain.
L’intersyndicale d’Airbus (FO, CFE-CGC, CFTC, CGT et CFDT) appelle à un arrêt de travail d’une heure mardi 6 février sur les quatre grandes implantations du groupe (Saint-Nazaire, Méaulte, Nantes et Toulouse), en signe d’avertissement face aux mesures de restructuration du plan Power8.
Les syndicats d’Airbus ont décidé lundi d’appeler l’ensemble des personnels de ses usines de France à une heure de débrayage mardi, alors que devait initialement se tenir à Paris un comité exécutif d’EADS.
Des rassemblements sont également prévus lors de ces débrayages, de 10H30 à 11H30, devant tous les sites d’Airbus, parmi lesquels les six sites toulousains, et ceux de Nantes, Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, et Méaulte, dans la Somme.
La fin des vacations des équipes de nuit s’effectuera avec une heure d’avance, selon les syndicats
Pour rappel, Airbus compte environ 55.000 salariés dont un peu moins de la moitié en France. L’action de mardi fait suite à des rassemblements et manifestations vendredi, en France mais aussi de manière encore plus importante en Allemagne.
Si des mesures drastiques sont annoncées le 20 février, les syndicats avertissent que le mouvement pourrait prendre de l’ampleur … ce qui ne devrait pas faciliter les relations de l’avionneur avec ses clients, alors qu’il est train d’augmenter encore ses cadences de production pour tenter de limiter les retards de livraisons à l’origine du crash boursier.
Selon les syndicats, le comité exécutif d’EADS devrait « finaliser les contours du plan d’économie et de restructurations Power 8 (Energie 8) ». « Il ne se passe plus un jour sans que la presse n’annonce la fermeture ou la vente d’un site d’Airbus, la suppression d’emplois dans des proportions importantes ou encore par exemple, le rapatriement en Allemagne de la chaîne A320, sans démenti de la part de notre direction générale », est-il indiqué dans un tract remis à la pause de la mi-journée dans les sites français d’Airbus. L’intersyndicale y dénonce également les orientations de la direction qu’elle qualifie de « plus financières qu’industrielles ».
Le conseil d’administration d’EADS devait initialement tenir une réunion mardi 6 février consacrée au plan de réorganisation. Ce rendez-vous a finalement été annulé. « Compte tenu de ce qui se prépare chez Airbus, le climat est très tendu », explique EADS pour argumenter ce report.
Sources : Usine Nouvelle, AFP
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EADS annonce que son conseil d’administration a donné son feu vert au plan de restructuration « Power 8 » chez Airbus.
Ce plan sera discuté avec le comité d’entreprise européen d’Airbus mercredi, puis avec les représentants du personnel au niveau national, précise la maison-mère de l’avionneur européen dans un communiqué.
« A l’issue de cette présentation aux représentants du personnel, EADS et Airbus communiqueront en détail sur ce plan », ajoute le groupe.
Power 8 vise à économiser cinq milliards d’euros d’ici à 2010 et prévoit un plan social d’ampleur qui pourrait porter sur la suppression de 10.000 emplois, tant chez Airbus que chez ses sous-traitants.
La publication du plan, attendue mardi dernier, avait été reportée sine die faute d’accord entre Français et Allemands sur la répartition de la charge de travail du futur long courrier A350 XWB.
En gestation depuis l’été dernier, quand l’annonce de nouveaux retards du très gros porteur A380 avait mis au jour des dysfonctionnements d’Airbus, Power 8 a réveillé les rivalités entre les « pays Airbus » (Allemagne, Espagne, France et Grande-Bretagne), chacun se démenant pour la sauvegarde des emplois sur son territoire.
Angela Merkel et Jacques Chirac se sont employés vendredi dernier à calmer le jeu en s’accordant sur la nécessité d’un partage équitable des « sacrifices » dans le plan de restructuration et en affirmant leur « vigilance » sur l’emploi.
Depuis la création d’EADS en 2000, la parité franco-allemande a été respectée au sein du capital du groupe avec, d’une part, l’Etat fran?ais (15%) et Lagardère (7,5%) et de l’autre DaimlerChrysler (15%) et depuis peu un groupe de financiers publics et privés allemands (7,5%).us-traitants.