La Bolivie frappe à la porte du Mercosur

MercosurfirmaLa Bolivie va demander prochainement officiellement à adhérer au Mercosur, union douanière sud-américaine regroupant cinq pays, a annoncé lundi son ministre des Affaires étrangères, David Choquehuanca, lors d’une visite officielle à Brasilia.

Le Brésil cherche à étendre et à renforcer le Mercosur pour faire le poids  face à des nations plus riches, en particulier les Etats-Unis.

Pour rappel, les ministres de l’Economie des pays du Mercosur se sont réunis début septembre à Rio de Janeiro pour discuter notamment de la possibilité de remplacer le dollar par les monnaies locales dans leurs transactions commerciales.

Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, a déclaré lors d’une conférence de presse que le Mercosur pourrait approuver la requête bolivienne dès le 18 janvier, à l’occasion d’un sommet du groupe à Rio de Janeiro.

Le Venezuela est devenu en décembre 2005 membre permanent du Mercosur afin de renforcer la coopération entre le cinquième producteur mondial de pétrole et ses voisins sud-américains. Le président Hugo Chavez avait alors expliqué que l’adhésion du Venezuela renforcerait le potentiel de l’organisation fondée par l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay. Le Venezuela, comme le Pérou, la Bolivie et le Chili, avait jusqu’alors le statut de membre associé, qui l’empêchait de prendre part aux accords douaniers du Mercosur. Ardent critique des politiques de libre-échange soutenues dans la région par les Etats-Unis, Chavez réclame une plus grande intégration régionale et tente de rallier les dirigeants sud-américains à son projet d’Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA).

Le patronat brésilien a néanmoins mis en garde contre de possibles tentatives de Chavez d’utiliser le Mercosur comme instrument politique. Le président bolivien Evo Morales est pour sa part un proche allié de Chavez et dénomme «  »grand frère » » le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
La Bolivie, la Colombie, l’Equateur et le Pérou appartiennent à un autre bloc commercial – la Communauté andine des Nations – qui s’est affaiblie cette année avec le retrait du Venezuela. Caracas a affirmé que la signature par le Pérou et la Colombie d’un accord de libre échange avec les Etats-Unis avait signé la mort du groupe.

Les ministres de l’Economie des pays du Mercosur (Southern Common Market) se sont réunis début septembre à Rio de Janeiro pour discuter notamment de la possibilité de remplacer le dollar par les monnaies locales dans leurs transactions commerciales.

Les ministres des Finances ou de l’Economie des cinq membres permanents du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela) ont assisté aux débats ainsi que le ministre de la Bolivie et un représentant du Pérou, deux pays membres associés du bloc régional.

L’idée d’utiliser les monnaies locales dans les transactions régionales est à l’initiative de l’Argentine et du Brésil. Les ministres brésilien (Guido Mantega) et argentin (Felisa Miceli) ont proposé de remplacer le dollar par les monnaies locales dans leur commerce bilatéral, qui représente 80% de toutes les transactions du bloc régional.

Les Banques centrales des deux pays ont élaboré un « projet pilote » de cette initiative qui, en principe, ne s’appliquerait qu’à l’Argentine et au Brésil mais qui pourrait être élargie ensuite aux autres membres du Mercosur.

L’objectif serait d’arriver à ce que dans le courant de 2007, le commerce entre l’Argentine et le Brésil se fasse indistinctement en monnaie brésilienne (le real) ou argentine (le peso). Cette initiative avait été présentée au Sommet du Mercosur en juillet dernier à Cordoba. Elle est considérée comme un premier pas vers l’adoption d’une monnaie commune au sein du bloc régional.

Sources : Reuters, AFP

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