Les prix du pétrole ont nettement chuté vendredi tant à Londres qu’à New-York, se repliant même de plus d’un dollar et demi, en raison d’une correction des bonds observés les deux jours précédents et de la revue à la baisse par l’Agence internationale de l’Energie (AIE) de sa prévision de demande d’hydrocarbures pour 2006.
Néanmoins, l’arrivée des rigueurs de l’hiver et les efforts de l’OPEP pour maintenir les prix à un niveau qu’elle juge acceptable pourraient faire changer la tendance.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en décembre a perdu 1,57 dollar, clôturant à 59,59 dollars. A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord a cédé 1,61 dollar, terminant à 59,71 dollars sur l’échéance de décembre. Les cours avaient progressé de 2,2 dollars à New York et 2,8 dollars à Londres mercredi et jeudi, retrouvant leurs plus hauts niveaux depuis le 26 octobre.
Dans son rapport mensuel d’octobre publié vendredi, l’AIE ne table plus que sur une croissance de la demande pétrolière mondiale de 1,1% en 2006, contre 1,2% estimé le mois dernier, et 1,4% en 2005. Pour 2007, elle prévoit toujours une hausse de 1,7% et prévient que la demande restera « vigoureuse » sous l’influence des besoins majeurs de la Chine. A plus court terme, l’agence anticipe une progression de 2,4 millions de barils par jour de la demande mondiale au 4ème trimestre comparé au 3ème, soit 400.000 barils de plus que sa précédente estimation.
Selon les analystes, les prix ont également été mis sous pression du fait que l’AIE ait indiqué que les réserves de pétrole des pays de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique) ont progressé au 3ème trimestre à leur rythme le plus soutenu depuis 1991 et que le Koweït fournit ses clients asiatiques à plein régime pour le mois de de décembre.
Certains experts du marché estiment néanmoins quant à eux qu’il ne faut toutefois pas accorder trop d’importance à l’effet de ce rapport sur les cours, considérant que le phénomène observé vendredi correspond plus à des prises de bénéfices, les cours étant fortement susceptibles de remonter si les températures baissaient avec l’arrivée de l’hiver
Les cours avaient déjà grimpé d’environ un dollar mercredi, après l’annonce d’une régression plus nette que prévue des stocks de produits distillés la semaine dernière aux Etats-Unis. Ces stocks comprennent le fioul de chauffage, capital pour l’hiver à venir. Outre les produits distillés, les réserves d’essence ont reculé de 600.000 barils la semaine dernière aux Etats-Unis, et celles de brut ont progressé de 400.000 barils quand les analystes tablaient sur une hausse de 750.000. Les stocks de gaz naturel ont également diminué davantage que prévu.
Mais l’annonce d’une diminution de l’excédent de stocks de brut par rapport à l’an dernier et ce pour la troisième semaine consécutive pourrait signifier que la marge de sécurité du marché s’amoindrit. De plus, les réserves de pétrole ont baissé de 27 millions de barils au cours des quatre dernières semaines, soit près d’un million de barils par jour, même avant que la baisse de production annoncée par l’Opep puisse avoir un effet. Le DOE estime que si la demande de pétrole continue d’augmenter au rythme prévu par le ministère au cours des prochains mois, les réserves devraient continuer à baisser plus rapidement que d’ordinaire en cette saison.
A noter également que les stocks de produits distillés (fioul de chauffage et diesel), capitaux pour l’hiver, ont chuté de plus de 7 millions de barils en Europe en octobre et sont inférieurs de 14,7 millions à leur niveau d’il y a un an.
La perception du marché pourrait, de ce fait, suivre un changement – certes lent – mais révélateur d’une réelle tendance, des signes croissants montrant que les excédents de pétrole sont en train de diminuer et ce, avant même que les rigueurs de l’hiver ne se fassent sentir. Les investisseurs doutent de plus en plus que les Etats-Unis puissent traverser sans difficulté la saison de forte demande de chauffage.
Par ailleurs, l’Opep pourrait de nouveau conjuguer ses efforts afin de maintenir les prix au dessus de 60 dollars le baril. La production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a reculé de 300.000 barils par jour en octobre, selon l’AIE. L’essentiel de la baisse de la production du cartel est à mettre au compte de l’Arabie saoudite, de l’Iran et de l’Irak. L’Opep avait annoncé le mois dernier une nette réduction de sa production et pourrait récidiver lors de sa prochaine réunion le 14 décembre à Abuja, selon l’AIE mais l’Agence estime qu’il est « trop tôt » pour voir si les pays membres s’en tiennent effectivement à leur engagement.
Source : AFP
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Bonjour.
Bravo pour votre analyse du problème pétrolier, tout y est
presque et le tout sans graphiques ni tableaux qui mine de
rien sont fatiguant.
Aux USA de prendre conscience de ce problème et de changer leurs mauvaises habitudes.
Ils croient toujours être le N°1 du Monde,dommage pour eux : Ils se trompent lourdement.
Bretton Woods c’était en 1944.
dpmat >> n°1 pour quoi ? en pib ils le sont toujours…
merci bcp , à suivre également l’effet de la victoire des démocrates sur le controle des entreprises pétrolières