Dans son rapport mensuel de septembre paru vendredi à Vienne, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a abaissé ses prévisions de hausse de la demande mondiale de pétrole en 2006, malgré une accélération de la croissance économique internationale et notamment de l’Inde, importateur majeur d’hydrocarbures.
Lors d’une réunion cette semaine à Vienne, les onze pays membres de l’Opep ont décidé de laisser inchangé le plafond quotidien de production du cartel à 28 mbj. Nombre d’analystes envisagent néanmoins que le cartel puisse se réunir à nouveau prochainement, en vue d’adopter des mesures pour limiter la chute actuelle du cours, celle-ci réduisant d’autant la manne pétrolière de ses pays membres.
« La hausse de la demande mondiale de pétrole en 2006 a été révisée à la baisse de 100.000 barils par jour (…) à 1,2 mbj » en raison « d’une demande plus faible qu’attendu au premier semestre », indique le cartel. La croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial doit s’accélérer cette année à +5,1%, selon les derniers chiffres du Fonds monétaire international.
Mais la hausse de la demande de brut est tempérée par une progression moins importante que prévu notamment aux Etats-Unis, où la consommation d’essence n’a augmenté que de 0,7% cet été contre 1,6% en moyenne les autres années.
Les pays en voie de développement porteront cette année « 92% de la hausse de la demande mondiale », avec notamment une accélération de la demande chinoise, qui pourrait croître de 8,3% d’ici à la fin de l’année, note l’Opep.
« La robuste croissance du produit intérieur brut mondial ne s’est pas accompagnée d’une augmentation proportionnelle de la demande de pétrole », note l’Opep.
Au sein de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), il faut aujourd’hui presque deux fois moins moins de pétrole pour une production donnée qu’en 1970, soit une baisse moyenne de 2,3% par an, souligne le cartel. A long terme, cette tendance devrait s’intensifier avec les prix élevés du brut, estime le cartel.
Dans son rapport, l’Opep révise à la baisse de 200.000 barils par jour la demande moyenne de brut devant lui être adressée cette année, à 28,9 mbj. Le cartel a laissé inchangée sa prévision de hausse de la demande de brut en 2007, à +1,3 mbj, soit 1,5%.
Cette hausse devra être intégralement supportée par les pays hors-Opec, dont la production se montera à 53 mbj contre 51,1 mbj cette année, selon l’Opep, qui a abaissé de 800.000 barils la demande moyenne de brut devant lui être adressée en 2007, à 28,4 mbj.
En août, sa production effective s’est établie à 29,8 mbj, soit 100.000 barils de plus qu’en juillet, indique l’Opep, qui affirme souhaiter que « l’offre et la demande resten en équilibre, à des prix raisonnables et pour les producteurs et pour les consommateurs ».
Les prix du pétrole se sont légèrement stabilisés vendredi matin après un net recul qui avait conduit la veille les cours à de nouveaux plus bas depuis près de six mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en octobre reculait de 3 cents à 63,19 dollars lors des échanges électroniques vers 10H00 GMT (12H00 à Paris). Il avait reculé la veille jusqu’à 63 dollars, un plus bas depuis le 23 mars.
La production reste encore fortement amputée au Nigeria ou dans le champ du britannique BP à Prudhoe Bay, en Alsaka, notent les analystes. L’Opep note cependant que Prudhoe Bay pourrait redémarrer plus tôt que prévu ».
Le Yemen où des attentats contre des installations pétrolières ont été dejoués vendredi pourraient également susciter quelques inquiétudes, face à la menace terroriste mondiale, même si le pays ne dispose pas à proprement parler d’une production très conséquente.
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