Le cours du café robusta a atteint mardi son plus haut niveau depuis plus de sept ans à Londres, en réaction à la pénurie actuelle de la production en provenance du Vietnam, le principal fournisseur de ce type de café.
Premier producteur mondial de robusta et deuxième plus gros fournisseur de café après le Brésil, le Vietnam a vu sa récolte chuter à 11 millions de sacs cette saison, contre 13,84 millions en 2004/05.
Le prix du robusta pour livraison en novembre est monté à 1.586 dollars la tonne mardi sur le Liffe, le marché à terme de Londres, son plus haut niveau depuis mai 1999. Il progressait de 2,21% à 1.569 dollars la tonne vers 13H15 GMT.
Le cours du robusta a doublé en un an (il ne valait que 800 dollars en septembre 2005) et sa progression a nettement accéléré depuis un mois (+37% depuis le 21 juillet).
Selon Pablo Dubois, de l’Organisation internationale du café (ICO), la pénurie immédiate de café en provenance du Vietnam serait due à de très fortes pluies et l’absence de toute nouvelle récolte avant octobre. « L’offre est globalement limitée, alors que d’importantes réductions de stocks ont été enregistrées chez d’autres gros producteurs », a-t-il noté.
La demande mondiale de café a dépassé l’offre lors de la campagne actuelle, la production étant tombée à 106,32 millions de sacs (de 60 kg) en 2005/06 contre 114 millions en 2004/05, selon les dernières estimations de l’ICO, qui table sur une consommation de 117 millions de sacs en 2006.
Le cours de l’arabica a également progressé sur le marché de New York où il est échangé, porté par le robusta et par la sécheresse qui menace actuellement la récolte du Brésil. Il a gagné 16% en un mois pour s’établir au-dessus de 110 cents la livre lundi soir.
La prochaine campagne 2006/07 qui commence en octobre devrait être bien plus abondante que l’actuelle. La production mondiale devrait s’élever à 120 millions de sacs selon l’ICO, et celle du Vietnam atteindre un niveau record à plus de 15 millions de sacs, mais la consommation devrait rester vive, ce qui limitera l’approvisionnement. Le robusta, riche en caféine, représente 35% de la production mondiale de café, le reste étant de l’arabica, plus doux et de meilleure qualité.
D’après Pablo Publois, la hausse des cours pourrait, à terme, se traduire par une légère augmentation du prix du café plus dans les grandes surfaces et chez les restaurateurs.
Cependant, le café en tant que matière première n’influence que 20% du prix du café dans les supermarchés et environ 5% dans les cafés-bars, le reste du prix de détail reflétant davantage d’autres facteurs, comme le coût de l’emballage ou les salaires des employés.
A lire également :
. Café : les USA pour une réforme de l’Organisation Internationale
. Brésil : plainte contre l’UE sur le café soluble
. Le café se réveille en Afrique