La Russie se détache du dollar

Dollarcroix_1 Le phénomène qui prévaut actuellement en Russie, conduisant la population à s’affranchir du dollar, montre un rythme trois fois plus rapide sur le premier semestre qu’un an plus tôt, a observé vendredi le vice-président de la Banque centrale de Russie (BCR), Alexeï Oulioukaïev.

La population russe a vendu sur cette période 5,1 milliards de dollars, contre 1,7 milliard un an plus tôt, a déclaré le responsable, cité par les agences russes. « Le rythme de la dédollarisation ne devrait pas être supérieur à l’avenir. C’est un phénomène positif pour l’économie, puisqu’il est contrôlé », a souligné M. Oulioukaïev.

Marquée par les dévaluations successives du rouble pendant la récession économique qui a suivi la chute de l’URSS, puis la crise financière de 1998, la population russe avait pris l’habitude de conserver ses économies en devises et l’ensemble des acteurs économiques avaient adopté le dollar comme monnaie de référence.

Mais les Russes retrouvent de plus en plus la confiance en leur monnaie, ouvrant un nombre croissant de comptes en banque en roubles au détriment des comptes en devises, alors que la monnaie russe ne cesse de se renforcer face aux principales devises.

Le responsable a confirmé par ailleurs la prévision de la BCR d’un renforcement du rouble de 9% cette année en termes réels contre les principales devises et d’une hausse des prix à la consommation de 8,5%.

Le solde des entrées et sorties de capitaux en Russie a été positif au premier semestre avec des entrées nettes de 12 milliards de dollars, a encore précisé M. Oulioukaïev.

Les récentes annonces faites par Vladimir Poutine de côter le pétrole en rouble a pu avoir une incidence majeure sur les comportements russes.

Lorsque l’inflation a commencé à s’accélérer cet hiver, le président et le premier ministre ont posé aux fonctionnaires habilités la mission de la juguler. La vielle méthode éprouvée de réduction des dépenses budgétaires s’avèrant inacceptable du point de vue politique, une issue a été trouvée – à contrecoeur – dans le renforcement du rouble. Mais cette politique peut nuire à moyen terme à l’économie russe.

En fait, une triple tâche a été posée à la Banque centrale et au gouvernement : ne pas admettre la croissance de l’inflation, empêcher le renforcement du rouble et continuer à augmenter les dépenses de l’Etat. La tâche posée par le président pourrait bien cependant s’avérer irréalisable. L’accroissement des exportations assurant l’arrivée croissante de pétrodollars est une cause des difficultés.

En 2007 les dépenses de l’Etat devront augmenter de plus de 26%. L’inflation est prévue au niveau d’environ 8%, donc l’accroissement réel des dépenses ne sera que de 16 à 17%. Mais cela dépasse considérablement la croissance prévue du PIB estimée à 6%. Autrement dit, les dépenses de l’Etat s’accroîtront 10 à 11% plus rapidement que l’économie russe. L’écart ne peut être comblé que par les surprofits pétroliers.

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(15 commentaires)

  1. La banque centrale Russe augmente le seuil des réserves bancaires obligatoires
    La banque centrale de Russie a pris une nouvelle direction dans sa lutte contre l’inflation en portant de 2% à 3,5% des dépôts bancaires, le montant des réserves que toute banque russe doit déposer à la banque centrale. Cette mesure, présentée comme une arme de lutte contre l’inflation en réduisant les possibilités de crédits immobiliers notamment; constitue aussi selon certains analystes un moyen de réduire la force de frappe des spéculateurs qui jouent le rouble à la hausse, pénalisant la compétitivité des exportateurs russes.
    Les énormes flux d’argent nés de la production pétrolière russe ont poussé les autorités monétaires à acheter du dollar pour réduire les pressions haussières sur la monnaie nationale. De plus, l’offre de crédit, très importante en Russie a augmenté les risques inflationnistes depuis plusieurs semestres. De janvier à juillet 2006, la hausse des prix a atteint 6,9% en Russie.

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