Bulle ou comment transférer les risques sur les jeunes

00447_5« Le refrain est immuable : la hausse des taux d’intérêt serait une mauvaise nouvelle pour l’économie et les marchés de capitaux. Pourtant, la fonction du taux d’intérêt a toujours été, dans l’analyse néoclassique, non pas d’élever le niveau de dépenses ou d’épargne, mais de sélectionner les projets d’investissement les plus rentables. Le taux d’intérêt, comme tous les autres prix, doit révéler des choix rationnels et non subventionner des activités peu créatrices de valeur.

Toutes les crises depuis quinze ans ont sanctionné des excès de liquidités et des phases où les investissements étaient mauvais ou excessifs : bulles immobilières de la fin des années 80, crise japonaise de la décennie 90, crise des pays émergents en 1997-1998, krach boursier en 2000-2002. »

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(13 commentaires)

  1. « Il est temps d’abandonner la vision utilitariste du taux d’intérêt et de lui redonner sa véritable fonction de révélation des choix. »
    Je dirais qu’il est surtout temps d’arrêter de VENDRE la monnaie d’échange dont le peuple a besoin pour acheter les biens qu’il a lui même produit.
    Sacré Jean Pierre !
    PS: Pour ceux qui comprennent pas, retrouvez vos cours sur l’origine de la monnaie et ceux traitants de la création monétaire.

  2. D’accord avec le post ci dessus (anonyme) car effectivement vue l’ampleur des réformes à effectuer et la reculade conjointe droite / gauche sur ces thèmes depuis 25 ans pour effacer ou en tas cas diminuer l’endettement qui plane sur nos têtes, je me dis que moi même je pèserai le pour et le contre d’ici qq années : rester ici et profiter (quand même) de nos régimes sociaux (santé en particulier) dont le prix sera croissant ou partir à l’étranger.
    J’ai 27 ans : ne croyez pas que les futures générations seront incapables de ce type de raisonnement.
    D’ailleurs, une portion non négligeable de jeunes diplômés, d’abord par manque d’opportunité sur le territoire, mais aussi par choix ont déjà déserté.

  3. Article dans les pages économiques du Figaro d’aujourd’hui (5/7/2006, page 21) :
    « immobilier : des propriétaires de plus en plus jeunes »…
    Une pierre dans le jardin de Marie ?

  4. Pour répondre à monsieur Moi, il faut préciser que l’article du Figaro reprend le communiqué des notaires et ne concerne que l’Ile-de-Frace. Ainsi, on apprend que la part des moins de 30ans dans les acheteurs a augmenté de 5% depuis 2000.
    Or, cette donnée brute peut tout de suite être nuancé elorsque l’on s’interesse aux aspects démongraphiques. Depuis 5 ans, l’Ile de France tend à voir ses effectifs diminués … en effet, avec le départ à la retraite des Baby Boomers on assiste à des transferts régionaux. Ainsi, il ne faudra pas s’étonner de voir que la part des plus de 60 ans a nettement progressé en région PACA. L’Ile-de-France restant la région de predilaection pour les jeunes actifs.

  5. « L’Ile-de-France restant la région de predilection pour les jeunes actifs. »
    Et comme la région parisienne est chère, ça démontre tout de même que les jeunes actifs ont les moyens…

  6. Non, il ne s’agit pas d’une question de moyen. Il faut également prendre en compte la nature des biens achetés. Il est clair que si les jeunes continuent à acheter ce sont de biens de plus petite superficie. Si en 2000, on pouvait acheter sans problème un logement de 60-80 m², aujourd’hui, il faut renoncer à 20m² et encore pour un allogement monstreux. Donc de là à dire qu’ils ont les moyens, il ne faut pas exagérer.

  7. Raffarinou, ce que vous écrivez à propos de la superficie des biens achetés en haut de cycle est valable pour tout le monde, pas seulement pour les jeunes. Je note simplement que cet article du Figaro va à l’encontre de ce qui s’écrit sur ce forum, sur le fait (jamais démontré d’ailleurs) que ce sont les seniors qui seraient les plus acheteurs et les responsables de la bulle immobilière.

  8. … Non les seniors sont majoritairement vendeurs, et c’est pour cela qu’il y a un transfert des risques vers les plus générations. Les seniors ont vu leur partimoine exploser ces dernières années avec l’inflation des prix de l’immobilier. Ils ont pu acheter au cours de périodes où les prix étaient infiniment plus bas. Pour eux la question de la bulle immobilière n’est donc pas problématique puisqu’ils peuvent revendre un bien pour en racheter (souvent plus petits donc moins chers). En revanche, les jeunes générations (primo-accédant) doivent assumer un risque plus important en acceptant un endettement sur 25ans et plus et en sacrifiant près du tier de leurs revenus.

  9. Réponse au message anonyme précédent :
    – si les seniors vendent et rachètent, vous ne pouvez pas dire qu’ils sont seulement « vendeurs ». Beaucoup au moment de la retraite vendent leur appartement en ville pour acheter une résidence en province, ce n’est pas pour spéculer.
    – n’oubliez pas que les seniors sont parents et grands parents des jeunes, qu’ils aident souvent à acquérir leur premier bien.
    Cette mise en accusation des seniors ne repose sur rien, il faudrait arrêter cette guerre des générations.

  10. Il ne s’agit pas d’accuser une génération en particulier, mais juste de démontrer que la solidarité intergenérationnelle n’est plus efficient dans notre pays. Ceci ne concerne pas seulement l’immobilier mais également notre système de protection sociale dont le financement repose quasi exclusivement sur la population active. Il faut rééquilibrer les richesses dans notre pays et donner plus de chances à chacun. Vous évoquez le cas des parents qui sont obligés d’aider leurs enfants pour l’acquisition de leur logement. Trouvez-vous cette situation normale? Comment font ceux qui n’ont aucun soutiens familiaux?

  11. Oui Raffarinou, je trouve ça normal que les parents et grands parents aident leurs enfants dans la mesure de leurs moyens, tout comme je trouve normal que tout le monde cotise pour aider les personnes âgées. C’est ça, non, la solidarité intergénérationelle ? Ce système de répartition a toujours existé en France et j’espère qu’il existera encore longtemps (si l’égoïsme d’aujourd’hui ne le remet pas en cause), parce que je ne suis pas un admirateur des fonds de pensions, et parce que la retraite est une chose trop importante pour qu’on la confie aux spéculateurs.

  12. Le problème de la répartition c’est qu’elle ne peut être efficace lorsqu’il y a suffisamment d’actifs. Cela a bien marché pendant les trente glorieuses, mais à présent ce n’est plus vraiment le cas et on va droit dans le mur. Je ne suis pas non plus pour l’instauration des fonds de pension mais pour l’introduction d’un peu de capitalisation dans les systèmes existants. Laissons les gens épargner en fonction de leur possibilité et garantissons la solidarité grâce à des cotisations dont l’assiette ne repose plus uniquement sur les actifs.

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